Chapitre 23 : «Tout ceci est faux, tout est faux.» partie 3

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Nous étions dans les appartements privés de Matthieu. Comme il était commandant, il disposait d'une chambre avec un bureau attenant. J'avais installé, Léo sur le lit et je le veillais. Après lui avoir donné un baiser sur la tempe, je rejoignis Matthieu à son bureau. Le souci marqué son visage. J'avais l’horrible impression que dans cette affaire personne ne savait comment réagir. Et je ne connaissais toujours pas mon but dans cette Simulation.

Mon « mari » était installé à son bureau la tête dans les mains. Il ne suffisait pas d'être devin pour deviner que la situation était quasi perdue. J'essayais de le réconforter comme je pouvais en lui déposant un léger baiser sur l'une des mains. Ces gestes étaient presque devenues une habitude. Je devais cependant bien graver dans mon esprit que même si ici, Matthieu et moi étions mariés, il n’en était absolument rien dans la vraie vie. Ce n’était pas le moment de ne plus faire la différence entre le rêve et le réel ! Bien qu'au fond, cette situation me plaisait.

— Je suis désolé que tu doives vivre ça.

— Ce n'est pas ta faute.

— Ce n'est pas vraiment l’anniversaire de mariage que j'espérais t'offrir, me confia-t-il dépité.

— Au moins, on est en sécurité. Tous les trois.

— Oui, mais pour combien de temps ? demanda-t-il en se levant de sa chaise et se postant près de la fenêtre.

Je pris place dans un des sièges et comme lui observais le paysage derrière la vitre. Rien n'avait changé. L'obscurité régnait en maître malgré le fait que l'horloge montrait midi cinq. Les Spectres ne pouvaient atteindre personne dans le Siège. Il était équipé d'un système de sécurité contre n'importe quelle menace extraterrestre. Cela aurait dû rassurer un grand nombre de gens. Le fait est que, personne ne savait quoi faire. On était protégé, mais pour combien de temps encore. 

— Et le Conseil ? Qu'a-t-il dit ? m'informais-je. 

— On a aucune nouvelle de la Grande Tour. Le seul membre du gouvernement en mesure de prendre une décision est le ministre de la sécurité qui était venu pour une réunion sur l'armement. Tous les autres sont là-bas et étrangement, on a aucune nouvelle. La prochaine réunion est dans quelques minutes. Je dois y aller.

— Je viens avec toi.

— Gaïa, et si Léo se réveille.

— Il appellera ton assistant ou il t’appellera avec le téléphone de ton bureau. Ce n’est pas la première fois qu’il vient. Je lui laisse un mot. Tu n'es pas le seul Ranger ici je te rappelle.

— Bien, soupira-t-il. Allons-y.

***

— Je peux peut-être…

— Non, Gaïa. C'est non, dit-il fermement. Comment tu as pu dire une chose pareille ? C'est incroyable ! Tu es mère de famille et tu veux te jeter dans la gueule du loup à la première occasion ?

— Tu l'as entendu comme moi, il faut pénétrer dans la Grande Tour ! C'est le seul moyen pour protéger la ville.

— Non, Gaïa. Non !

Nous revenions de la réunion d'urgence. Le ministre avait été franc. Personne ne savait pourquoi les Spectres nous attaquaient. Les Spectres étaient une espèce venant d'une autre galaxie et par-dessus le marché incapable de venir d'eux même dans le Nouveau Système Solaire. Quelqu’un les avait sûrement aidé. La question était qui ? Et pourquoi ? Mais avant de mener l'enquête, il fallait sauver la cité d'Andromède du chaos imminent. Le Siège ne pouvait pas appeler les renforts des autres planètes car les signaux avaient été brouillés avec l'arrivée de l’espèce alien. En ce qui concerne la ville, il y avait un moyen de reprendre le dessus. 

Ankor livre IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant