3. Où es-tu ?

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Laila ouvrit les yeux ; Qu'était-il arrivé ?Ce n'était plus le paisible paysage du Lac-Sans-Fond, elle était dans une petite ruelle, assez inquiétante. Il faisait sombre, les murs des maisons, couverts de mousse, étaient très humide. L'odeur n'était pas non plus attirante... Un courant d'air froid la fit tressaillir. Elle se rendit alors compte que quelque chose clochait : Drago n'était plus là. La jeune fille regarda partout autour d'elle, l'appela (pas trop fort pour ne pas troubler le silence pesant de l'étrange ruelle). Personne ne répondit, elle était seule. Comment ais-je pu être aussi stupide pour lui faire confiance ! s'énerva-t-elle, il était beaucoup trop suspect pour que j'espère quoi que ce soit de sa part ! Laila continua de jurer un moment, faisant les cents pas, quand tout à coup elle commença à s'inquiéter : Comment je vais faire pour rentrer chez moi ? Je ne sais même pas où je suis ! Ni l'heure qu'il est ! Je ne peux pas rester ici plus longtemps, si la nuit arrive trop vite qu'est ce que je vais faire ? Je ne préfère même pas imaginer tout ce qui peut surgir dans cette lugubre ruelle... Après maintes réflexions, elle s'engagea dans l'allée, espérant trouver un endroit un peu plus chaleureux. Si c'est dans ces conditions que vivent les sorciers, j'aurais mieux fait de rester chez moi...

La jeune fille avançait encore et encore. Elle commençait à croire que la ruelle était sans fin ; encore un tour de magie ? Elle écoutait couiner ses chaussures sur le macadam humide, quand soudain, elle entendit d'autres voix. Elle déglutit. Il ne fallait surtout pas que les gens la croient perdue, elle ne pouvait se fier à eux. Elle se mit à marcher d'un pas beaucoup plus assuré, espérant que l'effroi ne se lisait pas dans ses yeux. Les voix étaient de plus en plus proches, de grosses voix rocailleuses d'hommes. D'après elle, il y en avait au moins trois. Elle songeait à faire demi-tour, mais hors de question qu'elle refasse à nouveau tout le chemin dans l'autre sens. Elle ne pouvait pas non plus les contourner, il n'y avait aucune route qui coupait l'allée. Elle allait devoir passer à côté d'eux. Mais après tout, pourquoi s'inquiéter ? Ils sont peut-être gentils, pensa-t-elle, pas très rassurée. Les voix, de plus en plus fortes, laissaient entendre petit à petit leur conversation :

- ...Et vous s'vez pas c'qu'il m'a dit l'vieux corbeau ? ahah ! il a dit qu'j'étais fou ! J'lui ai dit "ah mon vieux t'as p'dit ça à la bon' personne toi ! J'l'ai pris com' ça et j'lui en ai f'tu teeh (reniflement)

- bien fait pour lui l'sale type ça lui apprendra à faire le malin com' ça. Ils mériteraient tous que le sortilège doloris soit autorisé que pour eux ces rats !

- Bien dit Marcus ! s'ils avaient pas été là ces chiens on en s'rait pas là à trainer comme des clochards dans les vieilles rues abandonnées...

Laila, avança près d'eux, sa démarche sûre était maintenant toute raide, son visage s'était figée, elle essayait désespérément de ne pas partir en courant. Rasant les murs moussus, évitant leurs regards, elle allait passer inaperçue. Malheureusement, le dénommé Marcus la remarqua :

- Eh Mad'moiselle ! Où tu vas si vite ? T'es perdue ? T'aimerais pas t'nir compagnie aux trois beaux gars qu'nous som' ? ricana-t-il

La jeune fille perdit ses moyens... Elle voulu les ignorer mais un d'eux l'attrapa par le bras :

- Sois pas timide, on ne t'fera aucun mal ma jolie...

- Tout dépendra d'ton consent'ment... répliqua un autre

Elle se tourna et leur fit face. C'était trois hommes ignobles : les cheveux gras et mal coiffés, des vêtements dans un état pittoresque, des dents pourries voire inexistantes, des ventres ballonnant (sûrement à cause de toutes les chopes de bière qu'ils venaient de consommer), et leurs haleines, n'en parlons pas ! Laila écœurée, recula. Mais l'homme la retenait toujours.

- Lâchez-moi ! cria-t-elle

Cela sembla attiser les envies des trois gorets.

- Entendez sa belle voix, com' c'est touchant. La p'tite colombe est tombée dans la gueule du loup ? ricana l'un d'eux

Laila voulait hurler. Ils s'amassaient de plus en plus autour d'elle. Désespérée, un seul mot lui vint à l'esprit :

- DRAGO !!! hurla-t-elle

Elle savait que c'était inutile, mais elle continua de l'appeler. Il était son seul espoir... Les trois hommes quand à eux, rirent alors la bouche grande ouverte :

- Drago ? C'est l'un d'vous les gars qu'elle appelle Drago ? Y a pas d'Drago ici ma cocotte. Y a personne ici y a qu'toi, et nous... Ahahah

Ils étaient bientôt collés à elle. Il va venir. Il va venir. Il fera quelque chose, il m'aidera, essayait-elle de se convaincre. Non il ne viendra pas, répondait une autre voix en elle, et même si il venait, qui te dit qu'il t'aiderait ? Il t'a abandonnée, tu es seule, tu dois faire quelque chose ! Mais il était trop tard, ils étaient trop près d'elle. Si elle décidait de frapper, elle n'en toucherait qu'un, les autres se rueraient sur elle immédiatement. Ils l'avaient coincée contre le mur, aucune issue pour elle autre que les bras de ses adversaires...

- Reculez ! Bande de vieux chiens dégoutants ! Vous n'avez pas honte ? Lâchez-la ! fit une voix derrière eux

- Drago... lâcha la pauvre fille en un soupir

Les trois hommes surpris, se retournèrent. Une soif de violence inouïe les contrôlaient. Quand ils virent ce jeune blondinet leur faire face, leur donner des ordres, à eux ! Ils éclatèrent de rire.

- T'es qui toi, insolent ! Tu oses nous déranger dans nos p'tites affaires. J'te laisse une chance de filer d'ici en vitesse et je n'le répèterai pas. Allé dégage de là !

Mais le garçon ne bougea pas d'un poil. Un sourire en coin s'afficha sur son visage.

- Je suis Drago Malefoy, fils de Lucius Malefoy et héritier légitime de la famille. Alors si vous ne souhaitez pas qu'il vous arrive quelques ennuis, je vous conseille de laisser cette fille tranquille et de vous en aller sur le champ, répliqua-t'il d'un ton calme et noble.

Deux des hommes avaient tressailli au nom "Malefoy", ils s'étaient éloignés de Laila mais Marcus lui, n'était pas touché par les paroles du jeune homme :

- C'est qu'c'est un p'tit bourge qu'on à là ! Qu'est-ce qu'tu vas faire gamin ? Endoloris !

Drago s'écroula par terre, se tordant de douleur. Laila, observant la scène avec horreur, puis, elle fut prise d'un élan soudain, un instinct ? impossible de le savoir, mais elle se jeta sur Marcus et le frappa dans le dos de toutes ses forces. Le sorcier, déstabilisé, dut rompre le sortilège qu'il jetait sur Drago et se retourna vers son agresseuse :

- Toi... commença-t'il

- Mon père en entendra parler ! PETRIFICUS TOTALUS ! cria Drago en sortant sa baguette

L'homme tomba raide comme un mort au pieds de Laila. Elle le regardait, sous le choc.

- Il n'est pas mort, dit doucement Drago en se rapprochant d'elle, où sont les deux autres ?

Les deux lâches étaient partis en courant au moment où Laila avait frappé Marcus. Cette dernière les regarda s'enfuir. Drago aussi les regardait à présent. La jeune fille posa enfin son regard sur lui :

- Tu m'as laissée toute seule.

Drago sourit, mais il ne paraissait pourtant pas fier (une première fois pour Laila) :

- Je ne le voulais pas. On m'a intercepté pendant le transplanage, je ne voulais pas que quelqu'un soit au courant de notre rencontre, alors je t'ai envoyé ici, pensant que ça ne serait pas très dur pour moi de te retrouver. ça n'a pas était très compliqué en effet... Je suis désolé, je ne pensais pas que cela arriverait... et... merci de m'avoir aidé quand je... je... enfin tu as compris.

Laila sourit à son tour, amusée. C'était bien la première fois qu'elle souriait à Drago. Il l'avait remarqué immédiatement, mais, avant qu'il n'ai pu réagir, elle le prit dans ses bras et murmura :

"Merci d'être revenu."


My baby shot me downOù les histoires vivent. Découvrez maintenant