54. Protège-la

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Cela faisait quatre jours que la fille de Laila et Drago était née. Le garçon avait réussi à ramener Narcissa en vitesse au-près de la jeune fille qui venait de perdre les eaux et la femme avait soutenu la jeune fille dans sa tâche qui s'était avérée très difficile. Étant totalement épuisée et affamée, la Gryffondor avait failli y laisser la vie, mais après de longues heures laborieuses rythmées de hurlements déchirants, elle y était parvenue. Drago était resté avec elle les deux premières nuits, ne quittant pas une seule fois la chambre pour ne pas se faire repérer, et était finalement rentré à Poudlard la veille. Laila et Narcissa avait réussi à le convaincre que sa place était là-bas et non parmi elles, qu'il serait plus utile dans l'école que dans le manoir. Il avait accepté à la seule condition que Laila lui écrive chaque jour à l'aide du journal, lui donnant ainsi des nouvelles de leur fille, et que dès qu'il le pourrait, il puisse la rejoindre. Les deux femmes avaient donc été contraintes d'accepter.

Laila était plongée dans la contemplation de sa fille qu'elle berçait dans ses bras. Elle avait les yeux clos et dormait paisiblement. On pouvait voir sur sa tête une fine couche de duvet à peine visible par sa couleur blonde presque blanc, et sa peau pale prenait de légères teintes rosées au niveau de ses joues qu'elle tenait de sa mère. Lorsqu'elle dormait, on reconnaissait immédiatement une Malefoy à la vue de ces traits caractéristiques de cette famille de Sang-pur, mais dès qu'elle ouvrait ses grands yeux en amandes couleur or, on devinait aussitôt qui était sa mère. C'était un beau bébé, et sa famille en était fière. Narcissa venait régulièrement rendre visite à Laila et sa petite fille dont elle était littéralement tombée sous le charme. La blonde adorait la prendre dans ses bras et la dorloter comme si elle était sa propre fille. Au contraire de sa sœur qui aurait trouvé la naissance d'un enfant en cette période de guerre totalement absurde si elle avait été au courant, la mère de Drago trouvait l'événement merveilleux.

La jeune femme sortit de son admiration et se leva avec lenteur pour ne pas réveiller son enfant. Elle s'approcha à pas feutré d'un petit panier et y déposa sa fille avec douceur. Narcissa avait trouvé préférable de ne pas investir dans toute sorte d'équipement pour bébé, pour éviter d'éveiller les soupçons. Ainsi, si quelqu'un rentrait dans la chambre à l'improviste et découvrait un simple panier, rien ne dénoncerait la naissance de la petite. Pourtant ce panier sortait légèrement de l'ordinaire : remplit de couvertures vertes et argent (souhait de Drago) et orné de petits fils dorés entremêlés dans les mailles d'osier. Il ne pouvait pas passer inaperçu. Mais n'importe qui aurait pu croire que c'était un simple objet de décoration. Après avoir embrassé son petit ange une dernière fois, Laila se dirigea vers le bureau et sortit une plume ainsi qu'un parchemin. Elle voulait écrire une lettre à Ginny, Hermione, Ron et Harry. Ils lui manquaient horriblement. En réalité, elle ne pensait pas qu'elle allait leur envoyer sa lettre, mais au moins, elle aurait écrit quelque chose pour eux et ça la soulagerait. Elle commença donc son récit, contant ce qui l'avait poussé à faire ce qu'elle avait fait, disant à quel point elle était désolée, à quel point elle aurait aimé leur en parler, à quel point ils avaient compté pour elle et à quel point elle se sentait déchirée par ce qu'elle leur avait fait. Elle avait à peine terminée sa lettre, que Narcissa entra dans la chambre telle une furie, oubliant de toquer et affichant une mine paniquée.

- Il est là, annonça-t-elle d'une voix suraiguë.

La jeune fille mit un temps à comprendre. Voldemort ne devait rentrer que demain... Pourtant, elle ne voyait pas de qui sa belle-mère pouvait parler pour que son arrivée soit si terrible... C'est le grognement d'Eden qui la sortit de sa torpeur. Brusquement, Laila se leva et fonça vers le panier où reposait sa fille tandis qu'elle entendait des bruits de pas monter les escaliers. Plume à la main, elle griffonna quelques derniers mots sur son parchemin, puis le plia et le glissa dans les couvertures.

My baby shot me downOù les histoires vivent. Découvrez maintenant