Épilogue

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Eden courrait à toute allure hors du domaine des Malefoy, panier dans la gueule. Ses pas foulaient le sol aussi vite qu'elle pouvait tandis qu'elle pénétrait dans la forêt non loin du manoir. Elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle pouvait aller. Peut-être devrait elle se cacher quelque part et attendre que Laila vienne la retrouver ? Oui, elle allait faire ça. La louve continua sa course à travers les arbres de cette forêt inconnue jusqu'à ce qu'elle se pense assez loin pour ralentir et reprendre son souffle. Autour d'elle, les lieux s'assombrissaient et des ombres se dressaient de tous les côtés. Elle leva la tête et vit la lune qui était en train de faire son ascension dans le ciel crépusculaire. L'anxiété la gagna rapidement. Même si elle était dans son univers et qu'elle avait une très bonne vision nocturne, une très bonne ouïe et un très bon odorat, elle ne connaissait pas cet endroit et n'avait aucun repère. De plus, elle avait peur d'échouer dans sa mission et de ne pas réussir à protéger la fillette dans le panier. Le museau au vent, elle reprit sa route en quête d'une bonne cachette pour attendre l'arrivée de son amie. Mais tout à coup elle se figea. Le bébé sous son nez ouvrit en grand ses yeux dorés et à ce même moment une horrible sensation s'empara de la jeune louve. Un énorme vide. Comme si tout s'écroulait autour d'elle. Comme si une part de son âme venait de s'envoler. Elle se sentait brusquement brisée. Une peine immense la submergea et la poussa à hurler à la mort, sa fine tête levée vers le ciel. Son hurlement mêlé aux soudains pleurs de la fillette résonnait telle une longue plainte, comme si elle appelait la forêt entière à faire son deuil avec elle. Oui son deuil. Car elle l'avait compris, si elle était dans cet état en ce moment c'était car elle avait perdu une personne qui lui était très chère. Comme un membre de sa meute. Jusqu'à il y a quelques jours, son nombre de membre n'était que de trois. Mais depuis la terrible nuit où elle avait assisté à l'accouchement de Laila, le nombre était passé à quatre. Oui, dans sa meute, il y avait elle, Drago, Laila et leur fille. Mais elle sentait qu'un des membres l'avait quitté ce soir. Ce n'était pas l'enfant, il était là, entre ses pattes massives, bien vivant. Ce ne pouvait être Drago, il n'avait aucune raison d'être en danger et puis elle n'aurait pas réagit ainsi, elle n'était pas autant liée à lui qu'avec Laila. Laila, la fille des Loups. La descendante de Selena. La plainte d'Eden s'accentua tandis que la triste vérité la frappait de plein fouet. Laila, son amie, sa sœur de meute, celle avec qui elle avait grandi, était morte. Elle l'avait quittée. Elle ne la rejoindrait pas dans cette forêt obscure. Jamais. Plus jamais elle ne la reverrait. Et maintenant, elle était là, hurlant à la mort sous la pleine lune de cette nuit estivale, la progéniture de son amie défunte entre les pattes. Il fallait qu'elle fasse quelque chose, que quelque chose la sorte de sa peine. Mais rien ne semblait la réveiller du cauchemar qu'elle vivait. Pas même les bruits des mange-mort qui s'étaient amassés autour d'elle. Ce n'est que quand un rire jaune s'éleva près d'elle qu'elle se retourna brusquement et vit avec horreur qu'elle était encerclée.

- Où comptais-tu aller comme ça misérable animal ? Questionna Bellatrix.

La louve montra les crocs, comprenant que c'était cette maudite femme qui venait de rire et de l'interrompre alors qu'elle pleurait la mort de la fille aux côtés de qui elle s'était battue elle aussi. Si elle avait su parler, elle lui aurait répondu des paroles cinglantes et aurait tenté de savoir si Laila avait réellement compté pour elle ne serait-ce qu'une seconde, ou si son amour démesuré pour Lord Voldemort l'aveuglait à un tel point que sa mort ne lui fasse aucun effet.

- Donne-moi l'enfant stupide créature où tu subiras le même sort que sa mère, reprit la sorcière.

Eden avait sa réponse. Bellatrix se moquait totalement de la mort de son amie. Elle était à deux doigts de lui sauter à la gorge mais Fenrir s'avança. La louve crut un instant qu'il allait la défendre, faisant passer son côté animal avant son esprit de mange-mort, mais le grognement qu'il poussa à son égard lui montra qu'il soutenait bien les Ténèbres. La jeune louve recula de quelques pas à la vue des crocs massifs du loup-garou mais se reprit vite. Elle refusait de se rendre. Elle allait protéger cette enfant jusqu'à son dernier souffle, comme si elle avait été sa propre fille. Elle savait qu'elle n'avait aucune chance de s'en sortir, mais elle devait essayer. Elle se mit alors à faire des ronds autour du panier posé sur le sol, croisant le regard de chaque mange-mort qui se trouvait en face d'elle et poussait des grognements terrifiants, son pelage argenté se hérissant sur son échine. Les rires des sorciers fusèrent de toute part mais elle n'y prêta aucune attention. Elle devait protéger le bébé.

My baby shot me downOù les histoires vivent. Découvrez maintenant