48 - Horstgar

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17 Janvier 2053
Trois semaines plus tard

Eléa nous jeta un coup d'œil pour s'assurer que nous aussi, nous l'avions bien vue, cette porte de pierre aussi grande qu'un géant, aussi épaisse qu'un dragon était grand. Les runes naines qui y étaient gravées ne pouvaient que nous conforter.

Nous venions de trouver la ville naine d'Horstgar, après trois jours passé dans les entrailles de la terre sans voir la lumière du jour.

En passant les portes, une lumière chaude et brûlante nous accueilli. Des feux brûlaient partout, dans de grandes coupoles de granite. Les habitations et les bâtiments étaient en pierre, taillés dans les flancs même de la montagne. Tout y était sombre mais richement décoré de statues, de pierres précieuses, et même d'ornements dorés. Cela représentait un travail de titan. Surtout que la minutie des détails était poussée à l'extrême.

— Je n'en reviens pas, souffla Sohona.

Nous avions tous le nez en l'air, à admirer des blocs de pierre géants taillés par des hommes deux fois plus petits que nous. La finition était certes sidérante, la capitale naine n'en était pas moins sombre, baignant dans une éternelle semi-obscurité que seules les torches placées à intervalles réguliers et les feux des forges permettaient d'interrompre.

Moi, ce que j'attendais de découvrir plus que tout, c'était justement ces forges. Je devais en avoir le cœur net, voir de mes propres yeux ce dont tous les forgerons de SE rêvaient. Je devais être certain d'avoir pris la bonne décision en poussant Guilan à faire son périlleux chemin jusqu'ici.

Comme s'il avait lu dans mes pensées, Iriko tendit le bras devant nous, vers la grande rue dans laquelle nous venions de nous engager :

— Les forges naines sont par là-bas.

Sans me soucier de savoir si les autres me suivaient ou non, je me mis en marche dans la direction indiquée, ne pouvant ignorer, malgré moi, les prouesses architecturales des nains au passage.

La montagne sous laquelle se trouvait Horstgar était un monstre. Elle était complètement rongée de l'intérieur pour permettre à l'énorme cité d'exister, lui donnant un plafond en apparence intouchable. La voûte disparaissait totalement dans l'obscurité. Tout ce qui n'était pas ou gris ou noir ici n'étaient que les feux orangés, l'or des ornements et les pierres précieuses qui brillaient dans les flammes dansantes.

— C'est impressionnant, murmura Ilya en glissant sa main dans la mienne.

Je la pressais légèrement.

— Mais je n'aime pas trop cet endroit, ajouta-t-elle. Il y fait beaucoup trop sombre. On dirait le ventre d'un volcan dont la cheminée est obstruée par une plaque de magma refroidit.

Après avoir passé trois jours sans voir la lumière du soleil ni le ciel, dans les entrailles de la montagne à chercher cette ville, même avec une hauteur de plafond pareille, on commençait à se sentir claustrophobe.

Une personne extérieure à Skyline Emrys aurait demandé pourquoi nous n'avions pas été téléporté directement à Horstgar lorsque nous avions franchi le portail inter-monde à Argoat, au lieu de nous échiner à marcher dans des tunnels sombres, étroits et parsemés de monstres pour nous y rendre. Tout simplement parce que ce monde étant divisé en deux royaumes, le monde du dessus aux elfes noirs et le monde du dessous aux nains, c'était à nous d'aller activer manuellement les deux portails de leurs villes respectives. Or, nous nous lancions tout juste dans l'exploration de Svartalfheim, et notre premier objectif avait été de venir ici et d'activer un premier portail, pour commencer.

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