Mais un début de solution fut trouvé non pas par notre mystérieux ami mais par Wayann :
— Elles n'étaient pas seules, après tout, raisonna-t-il. Trouvons déjà les Marchands de Sable restant et voyons avec eux pour trouver une solution. Certains de leurs membres, partis avec elles, doivent être coincés là-bas eux aussi.
A ce stade, c'était ce qu'il y avait à faire de plus sensé. Il faisait nuit, nous étions fatigués et effrayés. Foncer dans le tas tête baissée n'aurait pour seul effet que de nous faire tuer.
Shaïn souffla profondément pour reprendre ses esprits :
— Je vais contacter Atlantis et les autres maîtres de l'Alliance pour les prévenir du problème. Rentrons à Argoat ; il n'y a rien que nous puissions faire ici.
C'était comme si les quatre filles avaient tout simplement disparu. Envolées.
J'étais plus nerveux que je ne l'avais jamais été de toute ma vie. Ilya était quelque part hors du jeu, hors d'atteinte, hors de sauvetage, et pourtant toujours sous la domination toute puissante de Valhalla. Et il n'y avait rien que je pouvais y faire. Sans compter qu'Aramise, Eléa et Sohona étaient dans la même situation précaire.
De retour à Argoat, je fis les cents pas dans le salon avec les autres, silencieux. Si j'avais pu, je me serais probablement rongé les ongles jusqu'au sang.
Soudain, ce que nous attendions tous arriva : un écran clignota devant Shaïn qui s'empressa de l'ouvrir. C'était Atlantis, en direct de Niflheim. Elle avait l'air éreintée, elle aussi.
— Ah, les Fils de la Lumières, nous salua-t-elle.
— Tu as des nouvelles des Marchands de Sable, ou de quoi que ce soit ? demanda aussitôt notre maître de guilde.
Elle secoua la tête, navrée :
— En revanche, ce que vous rapportez-là comme information sur ces unités de confinement permet d'élucider certains mystères de longue date jusqu'ici irrésolus.
— C'est-à-dire ?
— Depuis quelques années, les Lithium se sont donné pour mission de traquer les players killer. La Confrérie des Chevaliers, elle, est restée proche des joueurs solo, ceux qui n'ont toujours pas de guilde ou qui n'en veulent pas. Or, depuis trois ans, ils rapportent un nombre croissant de disparitions inexplicables. Le confinement pourrait en être la raison.
— C'est possible, acquiesça Iriko. Mais ce qui nous intéresse pour le moment c'est de ramener les filles coûte que coûte !
Atlantis eut l'air sincèrement peinée :
— Je suis désolée, je ne vois pas ce que je peux faire d'autre pour le moment.
Iriko s'apprêtait à vociférer quelque chose lorsque nous vîmes Mira arriver en courant dans le dos de sa sœur, l'air alarmée. Elle ne lui adressa d'ailleurs pas un regard, ne nous salua même pas, mais s'adressa directement à nous, penchée sur l'épaule de sa sœur pour s'assurer de notre attention.
— Je les ai retrouvées ! Elles sont à Helheim !
Je n'eus même pas le temps de m'interroger sur l'impossibilité de cette assertion, ou sur quoi que ce soit d'autre. Je pris mes jambes à mon cou et utilisais mes compétences de vitesse à leur extrême limite, pour aller aussi vite qu'il était possible. Chaque seconde de perdue était comme un flot de sang qui s'échappait, chaque expiration un coup de couteau dans le dos, chaque battement de cœur une aiguille dans ma poitrine.
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Skyline Emrys
Science Fiction"- Combien de temps crois-tu que nous ayons encore à vivre ? demandai-je. Je le voyais dans ses yeux, elle s'était déjà posé la question. - Je l'ignore, Lyall. Peut-être une semaine, un mois, un an... Je sais juste que nous touchons à la fin. La fin...