Chapitre 5.

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L'annonce des résultats du bac approche à grand pas mais j'avoue que je ne m'en soucis pas vraiment pour le moment. Je griffonne encore et toujours sur le portrait de ma grand-mère assise sur cette souche de bois. J'ai, encore une fois, passé tout un après-midi ici en espérant finir mon dessin mais, c'est bien plus long que ce que j'ai pu imaginer.

Je tourne le regard vers mon portable: il est déjà 18h, ma grand-mère devrait bientôt rentrer, je ferai mieux de faire pareil. Je range la totalité de mes affaires dans mon sac à dos et ajuste mes écouteurs avant de prendre la route de la maison. Sur les bords du fleuve, je marche paisiblement, plongé dans mes pensées et bercé par la voix d'Orelsan.

Une main se pose sur mon épaule alors, sans réfléchir un instant et avec l'adrénaline, je me retourne brusquement en serrant mon point qui finit dans le nez de cette mystérieuse personne. Je me rends compte, mais un peu tard, qu'il s'agit du garçon que j'avais rencontré le jour du bac.

-Sacré coup de poing, me dit-il la main sur le visage.

-Oh merde tu saignes, lui dis-je, qu'est ce qu'il t'a pris aussi de faire une chose pareil? lui demandai-je un peu agacée sans vraiment attendre de réponse.

-Je voulais juste te dire bonjour, dit-il en me faisant un clin d'oeil.

-Bon viens on n'est pas loin de chez ma grand-mère, tu ne vas pas rester comme ça, dis-je à contre coeur après un long soupire.

-Tu m'invite déjà chez toi?  me dit-il avec un sourire en coin un peu trop complice à mon goût.

-La ferme, dis-je en commençant à marcher vers la maison.

Je pousse la porte d'entrée et le laisse me suivre à l'intérieur. Je pose mon sac devant la porte et m'aperçois vite qu'il est en train de scruter chaque détail de la maison est particulièrement les photos de moi enfant.

-Comment une petite fille aussi joyeuse et souriante a pu devenir une jeune fille fermer comme toi? me demande-t-il très intrigué. Il est passé où ton joli sourire? ajoute il le nez en sang.

-Disons qu'il y a des épreuves de la vie qui laisse des traces profondes et qui nous change sans qu'on ne le veuille, lui dis-je sérieusement. Vas t'asseoir dans le salon, j'arrive, lui dis-je en entrant dans la salle de bain.

Je prends la boîte à pharmacie dans le placard sous l'évier et me redresse face au miroir. Il a raison, je le visage fermé et l'air maussade, ce n'est pas vraiment en ma faveur. Après tout c'est mon choix alors je dois accepter la critique.

-Reprend toi, me dis-je à moi même.

Je sors de la salle de bain avec tout ce qu'il faut pour lui soigner le nez. Il est assis sur le canapé et fixe une photo de moi et mes parents. Je m'avance vers lui et m'installe à ses côtés.

-Bon, fais voir ton nez, lui dis-je en ouvrant ma trousse à pharmacie.

Je tourne la tête vers lui et nettoie le sang sur son visage. Il me fixe d'une manière telle qu'il donne l'impression d'effleurer ma joue simplement avec son regard. Je n'ai pas l'habitude d'être regardé avec tant d'intensité, si bien que, à peine ses yeux posé sur moi, mon coeur c'est mis à battre la chamade. Attention, ce n'était pas par désir ou sentiments non, au contraire, c'était plutôt par gêne.

La porte d'entrée s'ouvre pour laisser entrer ma grand-mère dans le salon. Elle s'arrête en me voyant en compagnie de ce garçon qu'elle a déjà croisé et détache un magnifique sourire.

-Bonjour, je suis Mina, la grand-mère de Kiana, dit-elle en saluant le garçon.

-Moi c'est Olivio, enchanté, dit-il en se levant.

-Qu'est ce qui t'es arrivé au visage? lui demande t-elle inquiète.

-C'est moi, j'ai eu peur et je ne voulais pas mais je lui ai mis mon poing dans la figure, dis-je encore assise sur le canapé.

Il sourit et se rassoie pour que je lui donne de quoi désinfecter.

UlaïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant