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PDV LOUIS:

Nous sommes arrivé sur les lieux depuis une bonne dizaine de minutes, sauf que je refuse de sortir de la voiture. Je reste sans voix devant le spectacle d'horreur que j'ai sous les yeux. C'est très ressemblant à un cauchemar que je faisais souvent petit... 

L'immeuble est complètement ravagé, il ne reste plus que des ruines. Trois ambulances, le SAMU et une voiture de police sont là. Je ne vois pas Niall. 

Harry ne dit rien. Je sens son regard sur moi, je sais qu'il m'observe, qu'il guette une quelconque réaction de ma part. Sauf que ma plus grande réaction est à l'intérieur. Je me sens vide, j'ai perdu des gens que j'aimais dans cet incendie, j'ai perdu ma maison, et à quelques heures près, j'aurais pu perdre Niall. Je ne me sens pas vraiment triste, je me sens étrange. Je n'ai pas de mot pour décrire la sensation que je ressens en ce moment même. J'aurais dit "brisé" si j'avais été du genre dramatique, mais je ne le suis pas. Et j'avoue que la mort de quelqu'un est vraiment étrange à décrire. Peut-être que si cette personne pouvait parler elle décrirait sans aucun soucis ce qu'il se passe, et pourquoi c'était son heure. Elle dirait peut-être qu'elle le savait ou encore qu'elle ne regrette pas, qu'elle n'en veut à personne. 
Pourtant, c'est les vivants qui en veulent à tout le monde. Qui en veulent au monde, puisqu'il nous a prit quelqu'un, sans vraiment nous expliquer pourquoi. 

- Louis? je sens une main se poser délicatement sur ma cuisse. 

Je pris la main d'Harry et la caressait avec mon pouce comme pour me rassurer. Mais même avec cela, je ne le suis pas, surtout que je n'arrive pas à détourner les yeux des pompiers qui s'activent et des ambulanciers qui chargent des personnes que je ne vois pas de là où je suis. 

Soudain, un policier venant de je ne sais où, tape à ma vitre, me faisant sursauter. Je baisse la vitre et le regarde, aucune émotion au visage.

- Excusez-moi mais, qui êtes-vous? me demandant le policier, visiblement très jeune. Cela m'a interpellé tout de suite, en reconnaissant son manque de professionnalisme, que celui-ci était nouveau dans le métier. Enfin, à part si je me trouve, je ne pense pas qu'on demande à quelqu'un "qui êtes-vous?" quand on est un flic, un "vos papiers s'il vous plaît" est généralement recommandé pour que quelqu'un ne mente pas sur son identité. 

- J'habite.. Enfin, habitais ici. Et mon colocataire doit être quelque part par ici mais je ne le vois pas... Je réponds, sans trop d'émotion encore une fois.

- Oh, à quoi ressemble votre coloc'? Demande t-il.

- Blond, yeux bleus, assez petit, très sensible et très gamin malgré qu'il est 18 ans.

- Ah, je sais où il est. Suivez-moi.

Je descends de la voiture, j'entends la portière d'Harry s'ouvrir et claquer également. Je suis content qu'il vienne avec moi. Je ne me sentais pas de traverser tout ses brancards et camions ambulanciers seul.
Je suis le policier à la trace, essayant de regarder au maximum mes pieds pour ne pas craquer. Je suis à deux doigts de pleurer. Je suis en colère. Parce qu'il m'a été enlevé des personnes biens, elles comptaient pour moi, et de plus, le lendemain de la meilleure journée de ma vie. Quelle ironie !
Je sens une main me caressait le dos tendrement, je relève alors mon regard vers Harry. Celui-ci me fait un petit sourire triste. Il est à croquer. Je suis heureux de l'avoir rencontré, et de l'avoir avec moi dans cette épreuve. 

Je remarque enfin Niall, assis à l'arrière d'un camion, un jeune ambulancier à ses côtés. Il pleure. Cette vision me fait tellement de peine. Niall pleure souvent, mais jamais pour rien. Et je comprends pourquoi : il garde ses larmes pour les choses plus importantes que le paquet d'Oreo vide. Je n'ai jamais douté de l'intelligence de Niall, mais j'ai souvent douté de sa maturité. Mais j'ai eu tort. Pas besoin d'être peu sensible pour être mature, la vie ne nécessite pas d'être mature et sérieux tout le temps, Niall l'a apparemment compris mieux que moi. 

Je m'approche de lui alors que Harry reste à l'écart, me laissant parler à Niall seul. Il comprend combien s'est important que je sois là pour Niall, Harry est vraiment perspicace et c'est une des choses que j'aime le plus chez lui. 

- Niall... je dis doucement, histoire de ne pas le brusquer. 

Mais ni une, ni deux, dès qu'il eu regardait dans ma direction, il saute dans mes bras. Il pleure sur mon épaule en répétant "c'est tellement injuste", c'est tout juste un murmure mais je l'entends. Il a dû mal à respirer à cause de ses pleurs. Son état me touche vraiment, je connais Niall depuis ce qui me paraît être proche de toujours, et le voir aussi mal m'affecte vraiment, tellement que j'en laisse moi aussi mes larmes couler. 

- On a plus de chez nous, on a plus d'amis. . . murmure t-il, cette fois plus fort.
Il s'adresse à moi. Et je l'écoute attentivement, sans rien dire, de peur de lui provoquer à nouveau une crise de larmes, celui-ci s'étant calmé. 

- Ils étaient de bonnes personnes, qui ne méritaient pas ça... 

Je m'autorise à parler:

- On ne peut pas prévoir le destin, Niall. 

Je lui caresse le dos en guise de soutien moral, comme le faisait Harry avec moi plus tôt. 

- Ce n'était pas le destin, quelqu'un le voulait Lou' ! Dit-il en se détachant de moi, me regardant dans les yeux. 
Je ne comprends pas ce qu'il essaie de me dire. Je sais qu'il essaie de me faire comprendre quelque chose, je le connais et quand c'est important il le fait d'abord de manière implicite. Peut-être pour me préparer avant coup. 
Je le regarde avec incompréhension et Niall lance:

- C'était une bombe, Louis.

|A Suivre|

Hey ! Alors peut-être que certains d'entre-vous ne comprenne pas pourquoi c'est pire que ce soit une bombe, alors on s'est jamais: cela veut dire que la personne peut leur en vouloir à eux (Louis et Niall) ou à leur amis, qui étaient leur voisin. 

Egalement, les récents attentats m'ont inspiré pour ce chapitre, et je voulais dire encore une fois combien ce qu'il s'est passé est horrible et que la mémoire des victimes ne doit jamais être oublié. J'avoue que je ne suis plus rassuré de rien, et je suppose que beaucoup d'autre sont dans le même cas. Je n'ai pas grand chose à dire à part: pray for them and pray for us (again). Vous avez dû voir ce message beaucoup de fois, tout comme moi. Mais sachez que plus on montrera notre soutien, mieux ce sera. (Tout ceci est aussi un rappel, pour toutes les personnes qui ont tendance à oublier ou à ne pas voir ce qu'il se passe sous leur nez.)

En tout cas, dites-moi ce que vous avez pensé du chapitre en commentaires, j'attends vos avis avec impatience,

Keur sur vos fesses ♥

(non corrigé-)