Point de vue : Antoine.
Un an déjà. Un an qu'il n'est plus sur YouTube, qu'il ne donne plus de nouvelles sur les réseaux sociaux... Un an qu'il me manque affreusement. C'est bientôt Noël, bientôt le 21 décembre, bientôt le jour où ça va faire un an qu'il est parti d'Internet. Et j'ai fait pareil. Je donne un peu plus de nouvelles, mais je ne fais plus de What The Cut. J'ai essayé de lui parler, je lui ai envoyé au moins trois mille messages en un an, mais il ne m'a jamais répondu. J'ai déménagé, habitant maintenant à Toulouse. Lui habite à Nantes... Je crois. Peut-être qu'il a déménagé entre temps. Je soupire et me lève de mon lit. Je regarde mon téléphone et vois que j'ai un message. Mon coeur s'emballe, peut-être que c'est lui ? J'ouvre l'application et vois qu'en fait, c'est un message de Nyo. Je suis déçu, je l'admets.
De : Nyo
Salut ! J'arrive !
Lorsque je finis de lire, j'entends la sonnerie retentir. Je me déplace jusqu'à la porte d'entrée en soupirant. J'ouvre cette dernière.
-Salut Antoine ! s'exclame le brun.
-Yo, dis-je.
Il fronce les sourcils, entre dans l'appartement et me regarde. Il est venu de Paris exprès pour me voir. En effet, lorsque j'ai reçu le message, c'était il y a une heure.
-T'as maigri, constate-t-il. T'es blanc comme un cul. Qu'est-ce qui se passe ?
Il soupire, se passant une main sur le visage. J'hausse un sourcil en le détaillant.
-T'as des cernes de trois mètres sous les yeux, et t'es blanc comme un cul aussi.
-Mais t'as l'habitude de me voir comme ça, pas moi.
Il croise les bras et fait le tour de l'appartement, mains dans les poches, je le suis d'un pas traînant.
-C'est Mathieu ?
Mon coeur fait un bon dans ma poitrine, et je stoppe tous mouvements, fixant juste le brun devant moi. Je soupire et m'adosse au mur de la cuisine, hochant la tête de haut en bas.
-Un an qu'on a plus de nouvelles... un an..., lâchai-je.
-Va le voir alors ! s'exclame-t-il. Bouge toi, prends un billet pour Nantes et rends lui visite !
-C'est pas si simple, dis-je en fronçant les sourcils.
-Son pote, Alex Tromso, il est toujours actif. Demande-lui où habite Mathieu ! s'énerve Nyo.
Je n'y avais jamais pensé, à Alex. Celui qui aidait Math à faire ses épisodes de SLG. Je prends mon téléphone, va sur Twitter, et j'envoie un message au garçon. Je lui demande si il veut bien me passer l'adresse de Mathieu, puis je verrouille mon téléphone, impatient qu'il me réponde.
-Merci mec... Tu me sauves... En quelques sortes, murmuré-je.
-T'inquiète. Bon sinon tu fais quoi ici ?
Nous discutons pendant quelques temps, dès qu'il retournera à Paris, je prendrais le train pour Nantes, si jamais Alex me répond. Je pense avoir développer des sentiments pour Mathieu. J'en suis même sûr. Mais on ne se parle plus, et ça me tue.
Trois jours ont passés, Nyo s'en va aujourd'hui. Je lui ai montré les alentours, la ville etc... pendant qu'il était là. Ça lui a plu ! Ici c'est pas comme à Paris, c'est un peu plus calme. Alex m'a répondu entre-temps ! Il m'a filé l'adresse de Mathieu avec un message en plus : "aide-le...", ça m'a fait flipper donc j'ai vite pris mes billets pour aujourd'hui. Dès que Nyo quitte mon appartement, je cours faire mes valises et me prépare pour partir. Mon train part à midi, il est déjà onze heures. Comme un débile, je cours dans les rues de Toulouse, prend le métro, recours dans les rues, et j'arrive à la gare, à onze heures quarante-cinq, complètement essoufflé. Mon train est déjà arrivé. Je confirme les tickets et monte à l'intérieur. Je stresse un peu, je vais revoir Mathieu bordel. Après un an, je vais pouvoir le revoir.
Mon train s'arrête, signe qu'on est arrivé. Je stresse à mort. S'il faut il va juste me rejeter et je vais devoir repartir parce que j'ai pas pris d'hôtel. Je sors mon téléphone, regarde l'adresse que m'a donné Alex et la rentre dans Google Maps. Je ne connais pas Nantes comme ma poche.
J'y suis. Un petit appartement, pas très haut, un peu pourri. Il est au troisième étage : le dernier. Il n'y a pas d'ascenseur, vraiment un appartement nul. Je monte les escaliers et regarde les numéros sur les portes. En fait, il n'y a que quatre portes, deux sur chaque mur. Alex m'a écrit que c'était la troisième. Je toque à celle-ci, attendant une réponse. Mon coeur bat la chamade, mes entrailles se retournent, ma respiration se saccade, j'ai chaud.
-Bonjour...Antoine ?
Sa voix. Bordel qu'elle m'a manqué. Les yeux pleins de larmes, je le regarde de haut en bas. Ses joues sont creuses, il s'est recoupé les cheveux, comme avant, il a son chapeau dessus d'ailleurs. Ses yeux bleus sont si clair, j'avais oublié leur couleur. Il a maigri, beaucoup maigri même, il est blanc comme un cachet lui aussi. Il porte un simple t-shirt et un jogging.
-Mathieu..., murmuré-je, la voix tremblant.
Je prends mon courage à deux mains et lui fous une gifle.
-Un an ! Un an bordel ! Pas une seule nouvelle de toi ! Je... Tout le monde s'inquiète bordel ! Tu te rends compte ?... Tu te rends compte...? m'exclamé-je, les larmes ruisselant sur mes joues.
Je pleure, je renifle, et il me regarde en se tenant la joue. Il a les larmes aux yeux lui aussi, peut-être que je l'ai frappé un peu trop fort, alors pour me faire pardonner, je le prends dans mes bras. Son odeur m'avait manqué aussi. Bon, on s'était jamais vraiment pris dans les bras, mais de temps en temps seulement. Au bout de quelques secondes, il resserre l'étreinte, et je le vois trembler. Il pleure, et ses larmes tachent mon t-shirt, mais j'en ai rien à faire.
Au bout d'un moment, nous nous détachons. Il regarde le sol, ses yeux rougis par les larmes.
-Tu m'as manqué aussi, Antoine, murmure-t-il.
-Pourquoi tu n'as pas répondu à mes messages ? Pourquoi tu ne m'as plus donné de nouvelles ? demandé-je.
-Entre, je vais t'expliquer.
J'entre donc dans son appartement qui est... bordélique et dégueulasse. Je m'assois sur le canapé et Mathieu s'assoit sur un fauteuil, en face de moi. Il se racle la gorge, puis me regarde dans les yeux. Je m'y perds dedans, jusqu'à ce qu'il parle.
-Après avoir dit que j'arrêtais Salut Les Geeks, j'ai essayé d'écrire une fin. Mais jamais elle ne venait, soupire-t-il. Malheureusement, comme je ne faisais plus de vidéos, je n'arrivais plus à payer mon appart', la bouffe... tout. Donc on m'a viré de chez moi. J'ai dû trouver un autre appartement, celui-là donc, même s'il est nul, au moins j'ai un toit... Et je ne mange plus à ma fin, je mange ce que je peux.
-Tu as pas cherché à trouver du travail ? demandé-je, un peu surpris.
-Si, mais personne ne me voulait..., répond-t-il.
-Tu aurais dû nous appeler, on t'aurait aidé, murmuré-je.
-Je ne voulais pas te déranger... Puis tu habites loin maintenant. Et...
Je le regarde avec insistance, pour qu'il poursuive.
-Je t'aime, Antoine... Un an à t'ignorer à été dur, mais je ne pouvais pas accepter le fait que j'étais gay. Bien sûr, maintenant j'accepte ça, mais c'était compliqué... J'ai essayé de t'oublier, mais je n'y arrive pas, et puis maintenant, tu déba...hmpf...!
Je ne le laisse pas finir et l'embrasse, l'attirant vers moi. Ses lèvres sont douces, sucrées, appétissantes. Il approfondit le baiser, pour mon plus grand bonheur, et je passe une main dans ses cheveux. A bout de souffle, je me détache de ses lèvres qui me manquent déjà.
-Je t'aime Mathieu... Je t'aime.
Il sourit avant de me ré-embrasser avec passion, avec amour, avec sensualité...
Vuala ! Je ne sais pas si celui-ci était bien héhé ! Mais j'ai bien aimé l'écrire ! :3 Comme d'habitude, dîtes moi ce que vous en pensez et...
Dabisous !