Point de vue : Interne - Cyril.
Les cours de lycée sont enfin finis. Finir à dix-huit heures ça me saoule. En même temps, avec deux heures de physique en dernières heures. Pourquoi j'ai pris S ? Je soupire et vais vers mon arrêt de bus qui est à cinq minutes de marche. Je vais vite, parce que j'ai envie de prendre le prochain bus qui part à 18h05.
Je me mets confortablement dans le siège, tout au fond. Dehors, il fait froid, et la chaleur du bus me fait du bien. Je mets mes écouteurs, de la musique, et regarde le paysage dehors. Nous sommes en plein hiver, pourtant, il n'a pas encore neigé, ce qui est bizarre sachant que j'habite à Lille. Mon trajet dure quinze minutes, je vais bientôt arriver.
Le bus s'arrête et je sors du véhicule. J'envoie un message à ma mère pour lui dire que je suis arrivé mais elle me répond qu'elle sera légèrement en retard. Je soupire et enfoui mes mains dans mes poches. Soudain, une goutte s'écrase sur mon nez et je lève les yeux vers le ciel. Il commence à pleuvoir, je soupire, espérant que ce ne soit qu'une pluie fine. Mais non, bien évidemment, c'est une averse qu'il fait. Les abris de bus sont remplis de papi et de mamie donc je préfère attendre sous la pluie. Je n'ai ni capuche, ni parapluie, génial ! Je grommelle des paroles incompréhensibles, je commence à avoir froid. Tout d'un coup, la pluie s'arrête. Je lève les yeux vers le ciel une seconde fois et constate que la pluie ne s'est pas arrêtée mais que je suis sous quelque chose : un parapluie. Je me retourne vers la personne qui me l'a mis au-dessus de ma tête et constate que c'est un garçon. Il a une capuche ce qui m'empêche de voir son visage. Mais sa grande taille ainsi que sa carrure me prouve que c'est un garçon.
-Merci..., dis-je.
Il regarde le sol, comme gêné. Il est beaucoup plus grand, il doit faire une dixaine de centimètres de plus que moi. Un bruit de klaxon me fait tourner la tête et je vois la voiture de ma mère garée plus loin. Je me retourne vers l'inconnu au parapluie.
-Je dois y aller, merci pour ton parapluie.
Il m'agrippe le bras et glisse dans ma main un petit papier. Je le regarde bizarrement et pars vers la voiture de ma mère. Je rentre à l'intérieur du véhicule et pousse un soupir de soulagement lorsque je remarque qu'elle a mis le chauffage, et qu'elle m'a apporté un peu à manger.
-Merci maman ! m'exclamé-je.
-Alors cette journée, pas trop dure ? me demande-t-elle.
-Longue, mais tranquille, réponds-je en engouffrant un mikado dans ma bouche.
Elle sourit et nous ramène à la maison. J'ai toujours le papier du garçon au parapluie dans la main. Je ne sais même pas qui c'est. Ou peut-être que je le connais. Arrivés chez nous, je vais directement dans ma chambre et déplie le petit bout de papier. Ce sont des chiffres. Un numéro de téléphone en somme. Je sors mon cellulaire de ma poche et compose le numéro, je lui envoie juste un message pour l'instant.
À : 063276****
Salut, tu m'as donné ton numéro à l'arrêt de bus tout à l'heure.
J'attends un peu. S'il faut il est grave méchant, ou c'est un con. Mon téléphone vibre et je regarde ce qu'il m'a répondu.
De : 063276****
Salut. Pas trop mouillé ?
Je souris et lui réponds que si. Il faut d'ailleurs que j'aille prendre une douche. Je lui demande comment il s'appelle puis je laisse mon portable sur mon lit et file à la douche.
Ça m'a fait du bien ! Je m'allonge sur mon lit et regarde le plafond. Mon téléphone vibre et je remarque que j'ai deux nouveaux messages, toujours du même destinataire.
