Point de vue : interne - ValentinTous les soirs je venais ici, attendant que le soleil se couche et que la lune prenne sa place. J'adorais regarder les étoiles, elles brillaient et j'essayais toujours de voir une étoile filante pour faire un vœu. Le vent venait m'effleurer le visage, c'était agréable. Et c'est ici que je t'ai rencontré.
J'étais assis dans l'herbe depuis bien longtemps. Je regardais les étoiles, comme à mon habitude. Et une étoile filante est apparue et a survolé le ciel en un clin d'œil. J'ai vite fait un vœu. Le vœu de rencontrer quelqu'un qui changerait ma vie. Des bruits de pas dans la l'herbe verte m'ont fait tourné la tête. Et je t'ai vu. Tu arrivais, tes yeux chocolat regardant le ciel aussi. Je ne savais pas comment t'aborder. S'il fallait que je dise "bonjour" ou s'il fallait que je te laisse dans tes pensées. J'ai préféré te laisser penser tranquillement, à ta place, je n'aurais pas aimé être dérangé. Pourtant, c'est toi qui m'a parlé le premier.
-Tu viens souvent ici ? m'as-tu demandé de ta voix douce.
J'ai tourné la tête vers toi et je t'ai longuement regardé, puis j'ai continué à regarder les étoiles et t'ai répondu.
-Tous les soirs.
Tu t'es assis à mes côtés, dans cette herbe légèrement mouillée. On s'est ensuite allongés et on a continué à regarder le ciel noir, seulement éclairé par les reflets de la lune et de la faible lueur des étoiles.
-Je suis nouveau dans cette ville, m'as-tu dit pour rompre le silence.
-Tu viens d'où ?
-Angers.
Je ne connaissais pas cette ville. Enfin, seulement de nom. Pourquoi avais-tu déménagé ? Était-ce grâce à cette étoile filante ? Étais-tu une personne qui allait me changer la vie ? Oh oui. Tu as chamboulé ma vie.
Je ne savais même pas ton prénom et tu ne savais pas le mien. Pourtant, vers minuit, tu m'as dit au revoir et que c'était agréable. Je ne pensais pas que tu reviendrais le lendemain, et le surlendemain... et tous les jours. Mais au fur et à mesure, nous avons appris à nous connaître. J'ai donc su que tu t'appelais Maxime, et que tu avais déménagé pour raisons personnelles. Tu avais mon âge, et c'était bien mieux pour moi. Tous les soirs, nous nous revoyions ici, dans cette herbe, à regarder les étoiles, qui, d'ici, ressemblait à de la poussière. J'ai appris également que tu adorais l'astronomie, et tu m'as appris énormément de choses sur l'univers des planètes et de l'espace.
Les semaines passaient, les mois également. Et notre premier baiser fut le vingt novembre. Je m'en souviens bien. C'est moi qui t'avais embrassé. Tu as répondu avec sauvagerie, et j'ai ris. Nous passions plus de temps ensemble, comme la journée, main dans la main, et le soir, les doigts entrelacés, nous regardions les étoiles. C'était guimauve, on en était conscience, mais j'aimais beaucoup cette ambiance qu'on s'était créée.
Mais bien sûr, le bonheur a vite laissé sa place au malheur. Un soir, je t'ai entendu sangloter, alors que nous cherchions une étoile filante. Je me suis tourné vers toi.
-Max...? Qu'est-ce qui se passe ?
-Valentin... je ne t'ai pas tout dit..., m'as-tu répondu.
J'ai froncé les sourcils et mon cœur s'est emballé, je le sentais mal.
-Dis-moi alors..., ai-je dis.
Tu m'as regardé pendant un moment, et tu m'as lâché ces quatre mots :
-J'ai un cancer.
Mon cerveau s'est tout de suite arrêté. C'était impossible. Pourquoi, alors que je nageais en plein bonheur, il fallait que le malheur arrive ? J'ai repris mes esprits et t'ai regardé.