CHAPITRE 3 : LE RÉCIT DE MIMOS RELIOS

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Émil Thibotais mit de côté son charisme présidentiel et sursauta comme un gamin effrayé sur son fauteuil.

Le subordonné de l'inspecteur fit sortir frénétiquement un pistolet de son jean en cuir noir, mais à force de paniquer, ne remarqua même pas qu'il tenait le fusil par le trou de sortie de balle. Dynn Marshalls quant à lui, se leva tout doucement, en faisant signe de ses bras musclés, à son collègue et au président de souffler malgré la frayeur qui avait aussi raison de lui.

Le courage ce n'est pas l'absence de peur, mais la capacité à surmonter celle-ci.

Il avança vers un mur parsemé de plusieurs magnifiques tableaux représentant tous les sept présidents qui avaient donné à Imaya ses lettres de noblesse, lorsqu'on le saisit brusquement par le bas de son jean slim noir.

- C'est le moment... chuchota le président, si apeuré qu'il ne se reconnaîtrait même pas si on lui prenait une photo à cet instant. Si vous me débarrassez de cet individu, je vous nomme chef suprême de tout ce qui est sécuritaire dans ce pays. Suprême ! appuya le président, le corps tremblant. À vous de jouer.

L'inspecteur faillit éclater de rire, mais voir le président à ses pieds de la sorte ne devait pas être une situation risible. Son subordonné quant à lui, avait désormais le teint jaunâtre d'un vieux papier humide et laissait à découvert des émotions qu'il regretterait probablement lorsque ce moment serait passé. Il était à présent sous une grande table de marbre et ne laissait visible qu'un visage terrorisé et des cheveux en bataille.

- Nous devrions appeler du renfort monsieur ! C'est un voyou dont les procédés sont surnaturels ! Il est plus fort que nous trois réunis, conseilla le policier qui avait plus sa place à un concert de rock que dans la police.

- Tu ne le connais même pas Brad, chuchota un peu fort l'inspecteur.

La panique pouvait vraiment révéler un côté insoupçonné chez des gens.

L'inspecteur poursuivit doucement et prudemment son chemin vers ce mur bavard. Le long mur des portraits présidentiels. En y regardant de plus près, Dynn Marshalls remarqua avec surprise qu'il y avait un intrus parmi les peintures fixées. Au lieu de sept peintures, il y en avait huit. Mimos Relios était l'intrus. Sur cette œuvre d'art le représentant, il avait une allure gothique et bien plus jeune. Des bagues en diamant noir ornaient tous les doigts de ses mains jointes et de ses oreilles, pendaient des boucles que la peinture n'avait pas privé de beauté. Vêtu d'un vêtement noir qui ressemblait à une cape, le sinistre homme avait l'air d'une personnalité qui avait déclaré plusieurs citations sages avant de mourir. Cette œuvre de laquelle se dégageait une esthétique évidente, lui peignait une certaine aura. Un chef-d'œuvre de beauté éternelle.

À quelques mètres du mur, derrière un fauteuil, les yeux du président Thibotais se remplissaient d'incompréhension. Il était vrai qu'il n'avait guerre fait attention à ce tableau qui avait pourtant été là dès son arrivée au cinquième étage. L'inspecteur Dynn Marshalls s'approcha du mur et tendit une main un peu tremblante versle tableau imageant le revenant. Il voulut saisir le cadre qui glissa vers la gauche sans quitter le mur. L'inspecteur, son subordonné et le président, observèrent alors le long mur se diviser en deux, se scindant comme une ouverture de rideau au théâtre.

Cette division du mur laissa apparaître une petite pièce plongée dans la pénombre et d'elle, émanait de la fumée rouge accompagnée d'une chaleur que l'inspecteur n'avait pas hâte de sentir. Dynn Marshalls jeta un regard interrogateur au président. Celui-ci fit non de la tête, pour confirmer qu'il ignorait que cette pièce existait dans ce palais qu'il avait l'intention de quitter définitivement une fois que toute cette histoire prendrait fin. Mais après un coup d'œil supplémentaire, Émilela reconnut aussitôt.

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