CHAPITRE FINAL: UN NOUVEAU LIVRE DANS LA BIBLIOTHÈQUE.

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Silence se fit. Un silence anormal.
Tout était calme dans la chambre de Clara. Inkiff y était toujours, et dans son esprit tout se tut. Car le véritable et ultime silence, c'est celui de l'âme. Lorsque même nos pensées se taisent.

Clara Fesal venait de lever le camp de façon exceptionnelle et, Inkiff vivait malheureusement ( ou heureusement) l'après compte à rebours. Le moment que tout le monde craignait dans la maison du talent, Inkiff le côtoyait. Aucun sentiment de crainte ne l'habitait cependant. Il était plutôt curieux. Il préférait d'ailleurs être içi, plutôt qu'à Rive-rivé, avec ses poèmes et ses chiens comme compagnie.

Alors que le silence se prolongeait dans la chambre de la tatoueuse et que rien ne semblait arriver, Inkiff laissa ses pensées reprendre la parole. Conscient de sa nouvelle et toute puissante identité dans cette maison, il se mit à penser qu'il regagnait sa chambre. Mais rien ne se produisit. La maison du talent ne céda pas à l'ordre de ses pensées cette fois.

Il essaya à nouveau en fermant les yeux et en fronçant ses sourcils, mais tout cela ne servit à rien. Ce sentiment d'incapacité était plus qu'une impréssion, c'était la vérité. Ce pouvoir ne fonctionnait visiblement que dans le compte à rebours.

Un air inquiet et chercheur s'agrippa sur le visage d'Inkiff, mais disparut aussitôt. Il essaya d'ouvrir la porte de la chambre de Clara pour regagner sa chambre, et aussitôt, les murs commencèrent à trembler. Le tremblement s'intensifia au fil des secondes au point de devenir assourdissant et menaçant. Les murs se fissuraient à présent et, comme par magie, ils s'écroulèrent sans laisser de débris.

Le plafond disparut simplement, les murs n'étaient plus présent, et le sol devint subitement mou. Toutes les chambres et le couloir s'évaporèrent pour laisser place à un endroit sans commencement ni fin. Tout était blanc et infini.

La tablette de la maison du talent n'était plus dans ses mains, et Inkiff se laissa avoir par un sentiment de prisonnier. Il avait sincèrement penser, que la destruction de ces lieux serait plus ou moin naturelle; mais ce n'était contre ni la chair, ni le sang, ni des formes, ni le touché qu'il devait se battre. Son adversaire était un esprit, et pour le vaincre il fallait être un esprit. En fin de compte, il avait peut-être été bien stupide de penser que les choses seraient facilement à porter de main, lorsqu'on a un objectif aussi grand.

Inkiff tourna sur lui-même. Il regardait partout, mais tout était identique. Il se mit alors à marcher dans l'infini lieu. Puis il se mit à courir, dans l'espoir de trouver une issue. Mais il aurait eut plus de chance de trouver son chemin dans un labyrinthe complexe. Içi, il fallait qu'il le réalise, il n'y avait ni porte d'entrée, ni porte de sortie. On était là, et c'est tout.

-HÉ! Cria t-il de toute ses forces.
Le résultat de cette tentative ne fut que l'écriture, de ce qu'il disait sur le sol. Il put donc lire sur le sol mou et blanc : " HÉ ".

Il observa la nouvelle bizarrerie d'un air intrigué. Des explications commençaient à s'offrir à lui dans ses pensées, mais il les rejetait. Pourtant, il pensait la vérité.

-FAIS MOI SORTIR D'ICI MIMOS! PARLE MOI! Ragea t-il en regardant en haut désormais. Mais tout demeurait blanc, et ses propos continuaient de s'écrire sur le sol., puis disparaissaient. Intrigué, il fit un va-et-vient anxieux sur place et décida de garder le silence pendant un moment. Il était dans de beaux draps. Cette fois encore, la solution semblait vraiment, vraiment impossible. De son expérience, il avait apprit que beaucoup d'obstacles étaient illusoires dans cette maison. Les prisons étaient plus psychologique que physique. Il ne fallait pas qu'il considère à nouveau un mensonge comme une vérité.

La Maison du Talent ( Appauvrir le Monde, Enrichir les Tombes)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant