La Maison du Talent ( Appauvrir le Monde, Enrichir les Tombes)

CHAPITRE 7 : NUMÉRO 51.

À bien des égards, la maison du talent avait l'intention de faire de l'inspecteur Dynn Marshalls une sorte de marionette entre ses mains. Car il était désormais clair que ce chef de police et de famille, héritait de la tache qui avait commençé avec le président Émil Thibotais. La partie de la tache la plus décisive et révélatrice.

Dynn Marshalls le savait bien, le vieillard de la maison du talent savait imposer l'obéissance lorsque cela était nécéssaire. Il avait déja été en sa machiavélique présence. Il savait que faire de lui son adversaire n'était pas une bonne idée.

Il fit évidemment le choix de suivre l'itinéraire du GPS qui menait à ce lieu encore inconnu. L'inspecteur roulait minutes après minutes, respectant la voix féminine du GPS, qui lui demandait gentiment de tourner à gauche et à droite encore et encore. Mais si cette voix appartenait à une personne vivante, elle aurait probablement déconseiller le choix de l’aventure à l’inspecteur Dynn.

Toutefois, quelque part dans le secret de son coeur, résidait une envie grandissante de plus d’anormal. Dynn se laissait souvent allé dans des débats passionnés avec ses collègues de travail. Des désaccords concernant l’existence de Dieu, la réligion, l’invisible, etc. Des “ Pourquoi “ sempiternels qui ne rencontraient jamais les “ Parce que “ adéquats.

Il était de ceux-là qui considéraient que l’absence de preuves signifiait qu’il n’y avait pas de raisons de croire. Mais depuis son invitation à la présidence, les choses avaient un peu changées. Il considérait désormais que l’absence de preuve n’était pas la preuve de l’absence.

Des choses paranormales avaient bien lieu au milieu des humains. Et il était en route pour plus de preuves.

Au bout d’une douzaine de minutes, l'inspecteur douta du GPS lorsque sa voix devint masculine soudain, et lui demanda de virer à gauche. Le problème était que, dans cette direction, il n’y avait que de l’herbe en abondance. Le seul chemin logique était devant lui, car aucune bifurcation n’était visible dans les parages.
Pourtant le GPS ne changeait pas d’avis. Tourner à gauche était la recommandation ultime,  bien qu’elle menait l’inspecteur dans le néant.
Dynn avait totalement immobilisé son véhicule en plein milieu de cette route en démi-cercle,  à force de manquer de décision. Il y avait de l'herbe de gauche à droite et on ne pouvait s’arrêter à cet endroit que si son véhicule connaissait une panne surprise.

“ Pourquoi ne tourner vous pas à gauche? Tournez à gauche ! “  s’écria la nouvelle voix du GPS.

Dynn écarquilla ses yeux et fusilla la tablette du regard. Il n’en croyait pas ses oreilles.

Il envisagea alors de descendre de son véhicule afin de vérifier ce que cachait les hautes herbes, lorsqu’une voiture conduit par une femme munie d’une coiffure extravagante freina brusquement derrière lui.

- Et puis merde, fit l’inspecteur en accélérant sans réfléchir vers la gauche.

La dame à lunette resta bouche bée, en se disant que le monsieur avait foncé dans l’herbe à cause d’elle.

Le véhicule perça l’épais filet d’herbe qui s’affaissait sous son poids. Il roula pendant dix secondes au milieu de fleurs et d’herbes sauvage et dépourvus de beauté, et parvint enfin à une route goudronnée.

La zone dans laquelle il pénétra était sinistre et délaissée. Une vieille pancarte décolorée indiquait “ Rive-Rivé “. Il y avait un grand terrain de basket dont les lignes étaient à peine visible, entouré d’agglomérations  inhabitées si on croyait le premier regard.
Au demeurant, il y avait des arbres alignés un peu partout. Ils donnaient un charme particulier aux lieux malgré la maussaderie qui y reignait.