CHAPITRE 23 : BERCEUSE QUI ME TIENT ÉVEILLÉ.

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“ Si il ne nous reste que quelques heures à vivre, nous avons quand même toute la vie devant nous.” Pensa Inkiff, positif.

L’espoir prenait du poid dans son coeur, car il n'avait pas tardé à découvrir hasardeusement le secret des chambres. Il se leva, fit un va-et vient d’un mur à un autre de la chambre en réfléchissant, puis riva un regard furtif vers l’horloge. Il n’en crut pas ses yeux lorsqu’il vit dix-neuf heures sur le cadrant circulaire. Cette horloge était petite et innoffensive mais n'annonçait certainement rien de dorlotable.

Inkiff avait la ferme conviction qu'il fallait à tout prix que chacun regagne la chambre qui lui était normalement destiné pour rester vivant, et pourtant les portes étaient condamnées. Les gens dont les discours de motivation stipulaient  “ Si il n’y a pas de portes, fonce vers le mur “  n’étaient que des beaux parleurs en fin de compte. Les choses sont toujours plus facile à dire qu’à faire.

Il n'y avait peut-être que Prince et lui qui étaient rentrer en communication grâce à la chance. Inkiff avait touché le piano et Prince avait ouvert le livre juste au bon moment. Mais quelles étaient les chances que les autres expérimentent une telle fortune?

Personne en dehors d'Inkiff ne semblait être habité par cette intélligente râge de vaincre mis à part Samuel Nikel, le musclé et nerveux, dont on entendait la râge dans les couloirs, car il cognait dans la porte de sa chambre avec ses poings et ses pieds, ordonnant à quiconque pouvant l'entendre d'ouvrir " Cette putain de porte ".  Mais la force n'ouvre pas la même porte que l'intélligence.

Réfléchir devait l’agacer; lui c’est par la force physique qu’il réglait les problèmes. À quoi sert-il de résoudre une équation, lorsqu’il suffit de déchirer la page sur laquelle elle est formulée? Non?

Les rires sarcastiques de l’horloge gagnait en intensité, et le coeur d’inkiff changeait de rythme. Il avait trouvé le secret de la chambre mais toujours, il y demeurait coincé. Il prit à nouveau le risque inutile d’ouvrir la porte, mais cette fois il utilisa les draps du lit pour protéger sa main. Il fallait plus que ça pour la séduire. La chambre restait hermétique.

Il jeta le drap sur le lit et mit ses mains sur ses hanches, les sourcils froncés. Il guetta le compte à rebours et il eut la confirmation que le jeu n’obéissait qu’à son concepteur. Il restait six heures de temps sur le compte à rebours. Cela signifiait probablement quinze minutes, mais ce n’était pas le pire.
Inkiff constata que la chambre dans laquelle il était avait changé de dimension et le piano aussi avait l’air moin grand.

- C’est la panique qui fait ça! Marmona t-il en reculant vers le centre de la pièce. Il scruta les murs avec concentration, mais c’est surtout le plafond qui était désormais à cent centimètre de sa tête. OH C’EST PAS VRAI! S’écria t-il, tandis qu’il pouvait désormais écouter ses camarades crier dans les autres chambres.

Les murs arrétèrent de faire semblant de se rapprocher. Ils tremblaient et se resséraient franchement à présent.

Inkiff paniqua sincèrement. Il ne pouvait pas se laisser faire aussi facilement; aussi tôt. Il accourut vers le piano. L’instrument devenait ridicule. Il rappetissait au point de ressembler à un jouet, tandis que l’horloge contenant le compte à rebours ( affichant quatres minutes), grandissait. L’horloge gagnait en volume à mesure que tout autour d’elle régressait.

La panique a le don de nous révéler.

Elle poussa Inkiff vers le chemin.
Il se mit à genou pour toucher à nouveau le piano devenu presqu'aussi petit qu’une table pour enfant, le seul élément qui avait quasiment promit de le sortir de là.
Sous préssion il découvrit qu'il n'était pas si nul en piano qu'il le prétendait. À l’orphélinat d’où il s’était échappé, un ami orphelin lui avait montré quelques mélodies facile.

Il se mit alors à jouer une mélodie qui ne nécéssitait que trois accords( Notamment Fa-Sol-la). Lorsqu'il se mit à jouer il entendit aussitôt une voix tremblotante à travers les bafles du piano, celle de Prince Malo bien entendu.  Les murs de sa chambre se refermait également sur lui de l’autre coté. Sous pression, il se mit lui aussi à s’attacher à un poème et à le lire à haute voix.

Inkiff était emporté par la simple et belle mélodie qu'il trouva bon de jouer, mais aussi par le beau poème qu'il écoutait Prince Malo réciter à travers les bafles. Le poème melé à la mélodie disait :

"Berceuse qui me tient éveillé à une heure tardive.
Je somnole avec goût et n'espère pas que le sommeil arrive.
Milles et une fois mes oreilles l'ont prise pour naïve.
Une mélodie adoucie les moeurs, mais n'empêche pas que le bateau dérive.

Aspect soûlant, mélodieux et pourtant.
En quoi l'alcool, de la music en serait ressortissant?
Nous sommes plusieurs à nous bourrer la gueule musicalement.
Nos moeurs anesthésiées ne ressentent la douleur qu'après un moment.

De quoi est composé ce que j'écoute?
La seul certitude que j'ai c'est que je suis dans le doute.
Le chemin le plus sûr est parfois celui qui me déroute.
Si la vérité est dans une eau mensongère qui ira chercher la goûte?

Je me dégoûte à force d'être superstitieux.
Ce que les gens écoutent les empêchent de voir avec leurs yeux.
Chacun est à son apogée qui fera encore de son mieux?
Je suis de ceux qui croient qu'après le ciel il y a encore des cieux.

On s'en veut de le comprendre un peu tard.
Certains refusent que la nuit les voit endormis, appele-les "couches-tard".
Quoi qu'on attribue difficilement des retards,
À ceux pour qui le temps n’est qu'une simple oeuvre d'art.

Le fond d'une chose vaut mieux que sa forme.
Tout d'étrange et d'anormal peut se cacher derrière une norme.
Du son de la nuit à la chanson que le Coq entonne.
La foi vient de ce qu'on entend, le bien écrit mais le mal chantonne..."


Au fur et à mesure qu'Inkiff et Prince Malo se consolaient l'un exerçant plus ou moin le talent de l'autre, leurs chambres devenaient de plus en plus étroite, mais les serrures craquèrent soudain sous la puissance de l'union entre la mélodie et le poème, et les portes de leurs chambres s'ouvrirent en fraca. 

Inkiff arrêta immédiatement de pianoter et Prince de lire, et ils sortirent vélocement de leurs chambres respectives, en s’accroupissant à outrance car les plafonds étaient méshui plus proche du sol que leurs têtes si il restait correctement debout.

Ils se retrouvèrent face à face dans le vaste et singulier couloir. Leurs chambres étaient l’une face à l’autre. Ils se regardèrent, constatant l'absence des autres. Ils déduirent qu'ils ne restaient plus qu'eux et que leurs camarades n'avaient certainement pas réussis à dénicher le secret des chambres.
Inkiff leva ses yeux vers le plafond étoilé et regretta.

- Oh c’est pas vrai! S’enquit t-il en s’agenouillant sur le sol couvert de fumée.
En si peu de temps dans la maison du talent, "deux sur dix" était la médiocre note qu'ils obtenaient déja.






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La Maison du Talent ( Appauvrir le Monde, Enrichir les Tombes)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant