La Maison du Talent ( Appauvrir le Monde, Enrichir les Tombes)

CHAPITRE 21 : COMPTE À REBOURS.

On pouvait toujours apercevoir les tatouages mobiles sur le corps de tout un chacun, mais la douleur avait disparue. Clara Fesal qui jusqu'ici n'était victime de rien, avait observé ses camarades césser de souffrir, Éthienne Mull s'éffondrer sur le sol les yeux ouverts, la bouche pleine de sang, et la pomme croquée, rouler sur le sol.

- C'est un rêve ! S’exclama t-elle en fermant ses yeux. Elle était encore assise sur le sol. C'est obligé d'être un rêve! Se répéta t-elle en espérant ouvrir les yeux dans son lit d’un moment à l’autre. Mais bien sûr, pourquoi on se retrouverait içi juste comme ça? C’est un mauvais rêve. Allez, réveille toi! Ça n'a pas de sens!

Mais il s’agissait d’une de ces très rares fois où la réalité était plus imaginative que le rêve.

Inkiff qui s’était pourtant promis d’éssayer de protéger ses camarades, attarda son regard triste et confu sur le corps inerte d’Éthiènne Mull. L’homme n’est décidément qu’un esprit qui vit dans un corps, pensa t-il.

Il se précipita alors vers Éthiènne et le secoua dans l’espoir du moindre signe de vie, mais le jeune magicien était bel et bien décédé, sous la tutelle de la maison du talent. Son talent leur appartenait désormais.

Un silence dans lequel des coeurs chagrinaient prit alors place. Tout le monde regardait Éthiènne avec un grand sérieux, réalisant qu’il ne s’agissait pas d’un jeu. Ceux parmi les séléctionnés qui soupçonnaient une facétie derrière ce nouvel endroit, alarmèrent leurs coeurs, dont les battements gagnaient désormais en vitesse.

-Il… Il est m… mo… mort là?  Demanda Karl Marl le jeune homme bègue, en s’approchant comme un enfant du corps d’Éthiènne, puis lui donnant un léger coup de pied dans les côtes.
Inkiff expira profondément, alors qu’une grande tristesse envahissait son coeur malgré lui. Éthiènne devenait vraiment son camarade préféré, mais déja, il laissait sa vie içi, faisant d’une possible amitié entre lui et Inkiff, une éternelle utopie. 

Inkiff  balada son regard paresseux partout dans le vaste lieu dans lequel ils se trouvaient. Il attarda ensuite son attention sur le tatouage mobile en forme de scorpion, qui était de passage sur sa main, bien qu’indolore.

Au même moment, une voix calme, lente et sifflante se fit entendre depuis l'arbre. Le serpent prit alors la parole en ces mots :

- Bienvenue dans la maison du talent. Vous avez dû le conssstater, vous n'êtes ni dans un rêve, ni dans un jeu. Il était prévu que vous décédiez par ces tatouages, car nous croyions que persssonne n'allait découvrir la connaissssance. Mais votre ami l'a fait, sans même sssss'en rendre compte. À cause de votre ami, vous avez droit non seulement à l'accès dans la maison du talent et ssses sssecrets, ( Inkiff trouvait les roulements de “ S “ du serpent troublants) mais ausssssi, je vous donnerai l'assstuce sur comment faire pour vous débarassssez de ces tatouages qui avaient pour but de vous tuer.

-Non mais je rêve! Scanda Samuel Nikel le nerveux de la bande. Je suppose qu’on doit vous dire merçi?  Vous allez nous donner l’astuce pour nous en débarrassez? MAIS PERSONNE N’A DEMANDÉ VOS TATOUAGES! QU’EST CE QU’ON A FAIT POUR QUE VOUS NOUS TENIEZ CAPTIFS IÇI? IL S’AGIT DE QUOI?

La profonde voix du jeune homme finissait en écho, lorsque le serpent répondit :

-Cher Ssssssamuel! Depuis quand la mort doit donner des explications quant à ses proies? Vous êtes mort c'est tout! Et contrairement à ce que vous croyiez, vous n’aviez pas la vie devant vous. À présent veuillez vous taire!

Un sac rempli d'outils de tatouage apparut soudain, juste à côté de Clara Fesal, l'étudiante en Art de tatouer. Les larmes dans les yeux, comme une petite fille, son regard soudain intérrogateur, s’arma d’une petite lueur de ravissement, à la vue de ces instruments qu’elle aimait tant.  Et le serpent donna l'instruction suivante à Clara Fesal :