CHAPITRE 5 : DERNIÈRE LIVRAISON.

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Plus d’une quinzaine de jours s’évaporèrent et le président obtint la ferme conviction que Mimos Relios était véritablement au commande de l'atmosphère et des états d'esprits dans le pays. La paix s'était rétablie comme par magie. La population semblait avoir oublié les malheurs des semaines écoulées et la nation imayaise regagna sa zone de tranquilité initiale.

Les prisoniers qui s'étaient échappés des prisons furent neutralisés, la pluie de fourmis retourna à l'imagination, mais surtout au souvenir ( les fourmis avaient simplement discrètement disparues). Et les tornades dévastatrices dans le nord du pays prirent la retraite. Sans oublier la restitution des millions d'euros dont le coupable n’avait finalement été qu’une simple erreur de calcul.

Autrefois perfide face à toute croyance spirituelle, le président  Émil n’avait plus jamais laissé l’ombre d’un doute s’assoir dans son esprit en ce qui concerne le surnaturel.

Maintenant qu'il avait obéit, il vaquait paisiblement à ses occupations, bien que sa fougue pour faire bouger les choses dans le pays avait sincèrement faibli, d’autant plus que les tatouages sur son avant-bras lui rappelaient que dix jeunes gens allaient mourir le jour de la fête de la jeunesse, et que leur mort était rendu possible grace à son accord.

En guise de soulagement cependant,  depuis qu’il avait découvert que son ex femme l’avait insulté à la télé, il avait mit une croix définitive sur l’idée de la reconquérir et allait bientôt inviter une jeune femme célibataire de vingt-neuf ans qui faisait des stages à la présidence, à boire un verre avec lui.

Conformément à ses éspérances, le président Émil disait donc aurevoir à cette mésaventure, ( sauf si l’intention de mener un second mandat le séduisait), tandis que l’inspecteur Dynn Marshalls, lui, héritait de cette sombre affaire sans même le savoir, tel un figurant arrachant le rôle principal.

Un rôle principal désagréable.
Il semblait que Mimos Relios avait apprécié son courage et sa façon d’être.   

Dynn Marshalls s’était octroyé des congés de plusieurs semaines,  pour faire le vide tant bien que mal dans sa tête et profiter de sa famille.

Rencontrer le président avait déja été un évenement si inattendu, mais avec ça une révélation aussi poignante! Il fallait qu’il prenne du recul sur tellement de choses.

Un avant-midi de la mi-mai, à une trentaine de kilomètres du sibylin palais présidentiel; au dessus d’une maison qui formait la lettre “ L “ (entouré de hautes fleurs magnifiques,  dans un quartier propre, aux voisinages rapprochés), brillait un soleil qui serait d’un moment à l’autre à son zenith.

Ce quartier nommé Terre-juste n’avait jamais changé ses habitudes. Chacun restait souvent chez soi, en dehors peut-être, des enfants - dont l’esprit n’était pas encore rempli de multiples raisons de ne pas trop côtoyer autrui - qui jouaient à toute sorte de jeu dans les ruelles.
Il était évident que tout le monde était anodin dans ce beau quartier. À moin que posséder un badge de police et avoir le droit de détenir une arme à feu vous rendait spécial, l’inspecteur Dynn Marshalls l’était aussi, un trivial voisin.

À vélo et muni d’un blouson à capuche noir, un facteur arpentait les ruelles propres du quartier pour livrer des colis dans les boites aux lettres. Lorsqu’il postait, il secouait  une cloche accrochée à son vélo pour signaler qu’il était passé, et continuait ainsi sa route vers d’autres devantures.

Le son de la cloche parvint alors jusqu’aux oreilles de Dynn marshalls lorsque le facteur passa devant chez lui. En dehors des factures liées à sa maison, aux notes scolaires de ses enfants, et aux soins médicaux de sa fille malade, l’inspecteur ne recevait quasiment rien provenant de la poste. Mais cette fois, son colis n’avait rien de semblable, car il avait des yeux. De grands yeux.

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