La Maison du Talent ( Appauvrir le Monde, Enrichir les Tombes)

CHAPITRE 35 : LA MORT POUR TOUS.

Inkiff se disait que le tatouage sur son bras venait d'un pouvoir incoupçonné du serpent. Il se méfia d'avantage de lui, en décourageant toute tentative de l'attaquer, et observait sombrement le nouveau tatouage sur son bras.

Mais pourquoi c'était le visage de Clara? Se demanda t-il.
La mine inquiète, Inkiff secoua son bras, indolore à présent, et oublia le tatouage pendant un moment. Ses sourcils froncés, il se mit à faire des va-et-vient sur place pendant une bonne minute. Tout ce dont il voulait être sûr, c'était qu'il y avait une solution. Il voulait savoir si, il existait même un pour cent de chance, pour lui, de vaincre ce serpent.

Mais il ne se laisserait pas tué par le compte à rebours. Il décida que si il fallait mourir, ce serait en essayant d'avoir la victoire sur ce serpent. Il irait jusqu'à se faire mordre. Il ne laisserait pas, dans l'esprit du serpent une image faible de lui.

Au moment où il pensait de la sorte, un livre blanc arbora fissa la couleur bleue dans la bibliothèque. Inkiff avait prit l'habitude de voir un livre changer sa couleur, lorsqu'il voulait intervenir, ou intéragir avec lui.
Il attrapa le livre devenu bleu et l'ouvrit, sous le regard du serpent qui continuait de le fixer, avec méchanceté.

Le visage d'un homme d'une soixantaine d'années se dessina alors tout doucement, sur la page du livre sur laquelle Inkiff tomba. Le monsieur portait des vêtements distingués. Il était vêtu d'un sombre affublement militaire et regarda Inkiff avec autorité. Sa moustâche volumineuse frissonna et sa face s'énerva avant de gronder Inkiff de toutes ses forces!

- LA VIE CE N'EST PAS QUE DES POÈMES BONHOMME, BON SANG! REGARDE TOI! TU ES PLUS APEURÉ QU'UN PUCEAU DANS UNE DOUCHE RÉSERVÉE AUX FEMMES! TU VAS METTRE TON COURAGE EN ÉRECTION SUR-LE-CHAMP!!!

Inkiff grimaça devant les propos du monsieur dans le livre.

-Mettre mon courage en érec...? Commença t-il, mais le lieutenant le coupa.

- ... TU VAS DONC LAISSER TON COEUR ET TON HUMEUR DE POÈTE DE CÔTÉ, ET REVÊTIR TON ARMURE DE COMBATTANT! JE VAIS COMPTER JUSQU'À DIX ET TU VAS SAUTER SUR LE COU DE TON ADVERSAIRE ! SUIS-JE ASSEZ CLAIR MADEMOISELLE !??!

- Mademoiselle!? Scanda Inkiff, confus! Je suis un homme!

- TU VAS CONTINUER À REVENDIQUER LE VAGIN QU'ON A OUBLIÉ DE TE DONNER, OU AGIR COMME LE PROPRIÉTAIRE DE DEUX GROSSES BOULES ?!?!

- Je ne suis pas d'accord, une fille aurait pu être plus courageuse que m...

- SILENCE! J'AI COMMENCÉ À COMPTER... DEUX! TROIS! QUATRE! !...

Inkiff se demandait pourquoi tous ces livres l'encourageaient à attaquer ce serpent. Peut-être qu'il n'était pas vénimeux? Mais se faire mordre demeurait probablement une sensation désagréable. Le dadais commençait à se voir mordu par le serpent, et rester en vie malgré tout. Il fallait qu'il paie le prix. Il fallait qu'il le fasse effrayé.

En fin de compte, il était content d'être assisté par le lieutenant du livre. Il avait besoin de cet encouragement. Le serpent écartait ses yeux à présent. Il arborait un air assassin, comme si il savait que cette vision intimiderait sérieusement Inkiff. C'est la raison pour laquelle, à mesure que le lieutenant comptait, Inkiff ferma ses yeux.
Le courage appelait, et il était sur le point de décrocher. Il allait le faire.

-SIX! SEPT! ... Scandait le lieutenant que Inkiff avait posé sur la table circulaire de la chambre et avait laissé ouvert. Ce dernier pouvait donc toujours avoir Inkiff sous les yeux et lui interdire de choisir la faiblesse!

- ... HUIT! NEUF!

Inkiff sautillait sur place comme en préliminaire pour un match de boxe. Il plia ses poings et pouvait désormais entendre tous les livres de la bibliothèque sautiller surplace, comme une armée dans les étagères, en guise d'encouragement. Il ne devait pas décevoir ces bouquins et encore moins le lieutenant!