ÉPILOGUE

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La nuit était sincèrement tombée sur Imaya et sur le cimetière de Miles-Ouest.

Plusieurs cerceuils avaient été détérrés par l’inspecteur Dynn Marshalls, mais il en restait d’autres sous terre. Notamment celui de Inkiff, et de plusieurs personnes lambda.

L’absence totale de soleil laissait libre court à un froid considérable, mais heureusement, les deux individus encore présent à une heure aussi vespérale, dans un lieu aussi sinistre, étaient bien couverts. Il s’agissait de l’inspecteur Dynn Marshalls et du vieux gardien des lieux.

Il était trois heures du matin. L’inspecteur avait appelé des taxi pour les sélèctionnés qui avaient survécus à la maison du talent, leur disant de ne pas s’inquiéter pour Inkiff, et qu’ils pouvaient rentrer chez eux, retrouver leurs familles. Il chercherait des solutions pour Inkiff lui-même. Il avait toujours la tablette de la maison du talent de toutes les façons.

Une seule personne parmi les camarades de Inkiff avait résisté plus longtemps à l’inspecteur, sur l’idée de s’en aller. C’était Nathaly Sally, la chanteuse. Son coeur était rempli de reconnaissance envers ce jeune homme, mais aussi, contre toute attente, de béguin. Elle avait sincèrement aimé la compagnie du poète. Mais elle avait finalement accepté de s’en aller. Elle reviendrait le lendemain pour voir si son prince pas charmant, s’était délivré du sombre royaume dont il était l’héritié.

Plusieurs arbres entouraient le cimetière, et un vent fort et glacial, faisait des va-et-vient entre eux. Le décor aurait été un peu plus joli, si il y avait eut de la neige; mais il ne neigait jamais en Imaya. La neige y était déja tombé jadis, mais ces derniers temps, elle se faisait rare.

-Vous n’avez pas de famille monsieur? Demanda le vieil homme chargé de la garde du cimetière, à l’inspecteur Dynn.
Le gardien avait allumé un grand feu, au milieu des arbres, et puisque l’inspecteur n’avait pas l’intention de partir tant qu’il ne voyait pas Inkiff, le vieillard avait placé deux chaises autour du feu, et l’avait inviter à prendre place.

-J’ai une magnifique famille, répondit l’inspecteur en tapotant inutilement sa tablette.  J’ai dit à ma femme que le boulot me gardait cette nuit.  Ce petit, Inkiff, c’est un bon gars. Il s’est sacrifié pour sauver ses camarades; il serait vraiment dommage de l’abandonner.

Le vieillard observait l’inspecteur (dont le reflet des flammes illuminaient les yeux,) d’une manière morne. Il mangeait des arachides qu’il ne machait pas, à cause de l’absence de dents dans sa bouche.

-Cette affaire est complètement folle! Reprit le vieillard dont le visage avait beaucoup de points de beauté. Je n’ai jamais vu une chose pareille. Je suis gardien de ces lieux depuis une éternité inspecteur.

L’inspecteur posa la tablette sur ses genoux et, avant de parler de nouveau, riva un regard vers les tombes, à quelques mètres de l’endroit où ils étaient assis. Le pauvre Inkiff était prisonier quelque part dans des profondeurs là-dessous. Mais plus rien ne l’étonnait. La maison du talent avait normalisé  le surnaturel à ses yeux.

-Vous êtes gardien içi depuis une éternité vous dites?

-Oui inspecteur.

-Et comment se fait t-il que vous ne soyez pas au courant, que ce cimetière est une porte de sortie pour cette organisation?

-Que pourrais-je vous répondre mon chèr inspecteur? Reprit le gardien avec des yeux jaunes. Il souriait à l’inspecteur et sa jovialité manquait de conviction, de naturel.  Cette organisation doit se choisir des cimetières au hasard, non?

-Oui, c’est bien ce que je me disais. Dit l’inspecteur en rivant à nouveau un regard intrigué vers la tombe portant le nom de Inkiff. Il manipula à nouveau sa tablette, mais celle-çi ne donnait plus un accès illimité à la maison du talent depuis que le compte à rebours avait prit fin.

Pendant ce temps, le gardien continuait de regarder Dynn Marshalls avec un sourire étrange. Le genre de sourire que l’on arbore, exactement lorsqu’on est pas sympa. Il manquait de naturel. Le vieillard ouvrit ensuite une bouteille de liqueur posé aux pieds de sa chaise en bois, et en consomma une bonne quantité d’un coup.

-Vous n’êtes pas un homme comme les autres vous savez! Dit-il en souriant avec intéret, regardant Dynn Marshalls. Habituellement, les gens ont peur des cimetières. Ils s’imaginent que c’est la maison des revenants, mais vous, vous n’avez pas ce genre de peur, non? Regardez vous.

-Les gens ont peur de certaines choses par suivisme, répondit l’inspecteur. Là où repose un corps sans vie, il n’y a normalement aucun danger, sauf dans les films d’horreurs ou dans Thriller de Michael Jackson.

-Hahaha! Oui, oui, Thriller! J’ai bien aimé ce clip! Fit le gardien, que l’alcool commençait à mettre dans un état second.

-J’ai une idée! Lança l’inspecteur en se levant. Il posa la tablette et son fusil sur sa chaise de bois.

-Dite-moi inspecteur.

-Je veux qu’on détèrre le cerceuil de Inkiff quand même. 

-Pardon?

-Vous m’avez entendu Norbert! Vous disiez que c’est comme ça que vous vous appelez n’est ce pas?

-Norbert oui, en effet, je m’appelle. Mais vous êtes sûr inspecteur? Détérrer le cerceuil de Inkiff?

-Je suis sûr, on ne sait jamais. On y va?

-Après vous cher inspecteur. C’est comme vous voudrez!

Norbert suivit  l’inspecteur avec enthousiasme après avoir jeté un coup d’oeil à la tablette et au fusil qu’il avait laissé sur sa chaise.

Il y avait des pelles sur le sol, devant les cerceuils qu’ils avaient déja détérrés. Ils les empoignèrent et se dirigèrent vers l’endroit où était supposé être ensevelli Inkiff Relios. Ils se mirent alors à creuser. Le gardien était animé d’un entrain particulier à creuser cette fois. Ce qui n’avait pourtant pas été le cas plus tôt, lorsqu’il fallait exhumer les autres cerceuils.

Ils passèrent une bonne vingtaine de minutes à le faire sans discuter. L’inspecteur était impréssionné par la vitesse et la fougue avec laquelle Norbert creusait cette fois. Mais il rendit la consommation d’alcool coupable d’un tel entrain.

Norbert fut celui qui toucha en premier le bois du cerceuil. Un coffre noir était désormais visible dans le trou rectangulaire. Norbert se débarassa des restants de terre qui empêchaient l’ouverture complète du cerceuil, et lorsqu’il finit, il se garda de l’ouvrir. Il remonta simplement, éssouflé.

Il tapa dans ses mains pour les néttoyer, et montra de sa main gauche le travail accompli, à l’inspecteur, comme pour lui dire de faire ce qu’il avait en tête.

L’inspecteur se plaça alors devant le trou, et observa le cerceuil. Aucun bruit n’était audible. Il descendit alors dans le trou, chaque pieds prenant appuis dans la terre. L’inspecteur se courba alors et saisit fermement la poignée qui devait ouvrir le cerceuil. Puis, il tira fortement. Le coffre s’ouvrit, et l’inspecteur constata que l’intérieur n’avait pas un espace conventionnel.

Il s’agissait d’un tunnel blanc, illuminée et ultra-propre. Sous la surprise, Dynn écarta ses yeux et regarda derrière lui, dans le but de faire remarquer à Norbert sa découverte.

Mais au lieu de la face de Norbert, c’est son pied qu’il reçu en pleine figure, avec force. Le père de famille, perdit en équilibre, et tomba dans l'éternel vide du tunnel, en criant de toutes ses forces : NORBERT!

L’inspecteur s’infiltra alors dans la maison du talent, de cette manière inattendue.
Inkiff gagnait alors une aide considérable pour sa mission, tandis que Joanne Marshalls et les enfants perdaient un père. Un père trop curieux.









La Maison du Talent ( Appauvrir le Monde, Enrichir les Tombes)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant