La Maison du Talent ( Appauvrir le Monde, Enrichir les Tombes)

CHAPITRE 12 : DERNIÈRE VISITE.

Le lendemain matin témoignait que le jour précédent avait été un jour de fête. Il y avait des bouteilles de vins dépourvues de leurs bouchons et de leur contenu sur la table à manger du salon. Mais aussi des bouteilles de yaourt, des cartons de pizza vidés…

La musique jouait encore à un volume élevé, car personne n'avait pris la peine de l'arrêter à la veille, la fatigue étant probablement la cause.  Heureusement, il s'agissait de la musique jouée depuis un téléphone par bluetooth. Il était neuf heure du matin, lorsque la battérie du téléphone de Joanne Marshalls s'affaiblie au point de mourir, enfin. Un silence considérable tomba alors, et une voisine proche des Marshalls n'hésita pas à exclamer haut et fort:

- Merci Seigneur !

Ni Marlone, ni sa grande soeur désormais guérrie, n'avait dormis dans leurs chambres. La famille entière avait passé la nuit dans le grand lit des parents; entassés les uns sur les autres sans malaise et désagrément. Il y a avait encore les sequelles des grands sourires de la veille sur les visages,  et l’écho des chants et des cris d’allégresses dans l’atmosphère.

Marlone fut le premier à se réveiller. Il occupait un espace inférieur du lit, et lorsqu'il leva sa tête, il remarqua qu'il avait passé sa nuit sous un long baiser figé, partagé par ses parents.

- Beurk!  Exclama t-il, en zieutant à la hâte son pantalon pour vérifier qu'il n'avait pas pissé au lit cette fois. Il ne l'avait pas fait.

Soulagé, il quitta le grand lit drapé d'un bleu fleuri, et constata que sa soeur avait dormi dans une position compliquée qui lui vaudrait probablement des douleurs corporelles à son réveil. Elle était entre le vide et l'extrémité du lit. Seul le calin fragile qu’elle faisait au dos de sa maman,  l'empêchait de tomber par terre. Il fallait qu'il la sorte de là.

Il se tint alors debout sur le lit, s’accroupit, et ôta facilement les bras de sa soeur accrochés à sa mère . À sa grande surprise, Alliah tomba sur le sol et s'éveilla aussitôt. Il pouffa d’un rire étouffé en regardant sa soeur d’un air éloigné de l’inquiétude.

Lorsque celle-çi se releva doucement de sa chûte, Marlone comprit que sa soeur n'allait dorénavant, plus être lié à une image faible, car ses pieds fermes l'élevaient à près de dix centimètres supérieur à lui lorsqu'il posa ses pieds sur le sol à son tour.

- Wow, marmona t-il, en constatant à quel point sa soeur était désormais, considérablement, plus grande que lui. Je suis... Je suis désolé. Ajouta t-il, fasciné.

Mais Alliah se mit à rire soudain comme un ange. Ving pourcent d’elle se libérait encore du charme du sommeil.

- Mais regarde toi! Dit t-elle enjouée et un peu fatiguée, poussant l'épaule droite de son petit frère. On dirait que tu te trouves devant une inconnue. Allez, viens on néttoie le bazar qu'on a laissé au salon et à la cuisine.

- Avec plaisir, enfin je veux dire. J'ai hâte de te voir faire ça. Rétorqua Marlone en mesurant à la toise sa soeur. Ses pieds étaient d’une fermeté troublante pour son frère.

Lorsqu’Alliah remarqua la stupéfaction de son cadet, elle fit mine de marcher comme un mannequin en direction de la porte de la chambre. Elle l’ouvrit et sortit, son frère lui emboitant le pas.

Leurs parents ne se réveillèrent pas de suite. Contrairement à leurs enfants, ils avaient fêtés la guérison de leur fille avec plusieurs vers d’alcool.
Ce n’est que quelques heures plus tard que le couple se réveilla presqu’en même temps. 
Dynn Marshalls se réveilla d’abord,  ressentant un manque pour son travail d'inspecteur. Il avait pris de longues congées à cause de cette histoire malsaine. Mais bien assez vite, il comprendrait que la malsainité de cette histoire était contre toute attente, addictive.