CHAPITRE 17 : JOUR-J MOIN UN.

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Lorsque le soleil promet de revenir demain, il tient toujours sa promesse.

Et c’est ce que fit l’astre lumineux dans le ciel le lendemain, sur le quartier Rive-Rivé.
Il n’y avait pas de fenêtre dans la maison étrange de Inkiff. Le seul indice que le ciel avait ouvert ses yeux, était le chant des oiseaux.

D’ailleurs Rive-Rivé était un endroit que les oiseaux aimaient bigrement. Soit parce que le quartier était abandonné, soit parce que ces volatiles suspectaient Inkiff d’avoir la faculté de leur faire du bien, si il élevait la voix pour chanter.

Les murs de la chambre d’Inkiff étaient vêtus d’une couleur noir. Il n’y avait qu’un lit dans cette grande chambre. Sur le sol, il y avait des livres répandus ça et là; signe qu’Inkiff avait déja lu et relu leur contenu.
Le dadais avait empéché cette chambre de voir depuis un certain temps, en clouant pêle-mêle des planches sur ses yeux, communément appelé “ Fenêtre “.  Il aimait que l’obscurité soit sans fin.

Il aurait bien voulu faire comme tout le monde, obéir à la nuit lorsqu’elle inscitait les gens à dormir. Mais il n’avait pas sommeil, ou peut-être qu’il évitait de dormir; il ne faisait plus la différence. Le jour s'était levé, et la nuit ne l'avait vu endormi.

La fête de la jeunesse approchait à grand pas, et il cesserait bientôt de vivre; lui et tous les jeunes gens que le hibou avait choisit. Il savait que pour prendre la vie et le talent de quelqu’un, il y avait des règles à respecter. La maison du talent ne les tuerait pas en un claquement de doigts.
D’une manière ou d’une autre, cette organisation aurait besoin de leur accord. Il fallait donc être attentif au moindre indice. À la moindre anecdocte!

Assis sur son lit, Inkiff obéissait à son envie intense d’écrire, plutôt qu’à celle de son corps, de faire un petit somme. Son coeur était en proie à des sentiments ambivalents. Il ne savait pas quoi penser de sa mort prochaine.
Sa vie avait été insignifiante jusqu’içi, mais l’idée d’enrichir la maison du talent avec sa faculté d’écrivain le plongeait dans la colère. Et ces pauvres jeunes gens dont l’ignarerie était parfaite face à la véritable identité de la fête de la jeunesse, qui avait lieu dans exactement deux jours.

Inkiff souffla entre crainte, colère, rancune envers son géniteur, et… espoir. Il macula davantage son livre du poème que l'occupait et le gardait loin du sommeil. Ses écrits disaient :

"

Je ne remplis pas mon esprit de mensonges.
Je ne prétends pas être qui je ne suis pas.
Ma vie est parfaite à l’intérieur d’un songe,
Mais je préfère la réalité et ses combats.

Parfois lorsque la partie a commencé,
Il m’arrive de ne pas avoir les bonnes cartes.
J’avais l’intention de demander à la vie de m’aider,
Mais je crois que le choix de la mort est plus smart.

Dans ma zone de confort poussent des épines.
Elle ne veut plus de moi malgré l’amour que je lui porte.
Elle me dit : Fais attention à ce que tu réanimes.
Parfois la gueule du loup ressemble à une jolie porte.

Suis-je prêt à manger quand même,
Si c’est ma vie qui est servit à table?
Suis-je prêt à me combattre moi-même?
Je réalise que je suis un adversaire redoutable.

Un adversaire à vaincre pour le garder debout.
Il faudra le tuer pour lui donner la vie.
Pour qu’il avance il lui faudra des bâtons dans les roues.
Difficile de gagner lorsqu’on aime son ennemi.

Lorque je me mire pendant longtemps,
J’aperçois une prophétie qui espère.
À l’intérieur de nous vivent des enfants,
Dont on ne peut pas nier être les pères.

Ton futur te ressemble tellement.
Tu ressembles plus à demain qu’à aujourd’hui.
N’écoute pas lorsque les épreuves te mentent,
On a donné un delais aux jours de pluies.

La nuit porte peut-être conseil,
mais elle fait demeurer l’obscure au dessus de nous.
Il faut éviter d’avoir sommeil,
Lorqu’un cauchemar te donne rendez-vous. "


À la suite de cette dernière ligne poétique, il s’avoua vaincu face au sommeil, mais aussi face au dévolu que la mort jetait sur lui. Il accepta de mourir le jour de la fête de la jeunesse, sans resistance.
In petto, Inkiff ressentait une forte oisiveté dans la vie. Il n’était important pour personne. Puisqu’il faut poursuivre un but dans la vie pour lui donner un sens, il se dit que peut-être sa mission ultime dans la vie, serait d’anéantir la maison du talent pour toujours?


La fête de la jeunesse était désormais l’évenement dont tout le monde parlait dans le pays. Parmi les signes avant-coureurs de cette fête dans Imaya, il y avait l'activité de falsifier sa carte d'identité si on n'était pas âgé entre dix-huit et vingt cinq ans. En effet, le premier juin dans ce pays, marquait la réduction systématique à moitié prix, sur tout achats éffectués par les individus âgés de dix-huit à vingt-cinq ans.

Tout achat, sans exception. Une culture qu’avait instauré un ancien président du nom de Délikan Kylias. Il était fort probable que le remord était la motivation derrière une telle décision. Car ce chef d’état savait que cette fête était synonyme de décès pour dix jeunes gens; à chaque fois.

On pouvait observer un peu partout des pancartes, des spots publicitaires promouvant le spectacle de l’organisation satanique de Mimos Relios dans le pays. La cérise sur le gâteau, fut le message médiatisé du président Émil Thibotais à l'endroit de la jeunesse. On aurait dit qu'il voulait pleurer en encourageant la jeunesse à se rendre au spectacle qu'organisait une certaine "Maison du Talent".
Il était évident qu’il avait été emmené de force, à enrégistrer cette video.

Pendant ce temps, à quelques kilomètres du quartier qu’habitait Inkiff, le coeur de l'inspecteur Dynn qui avait pourtant déja retrouvé son calme et sa sérénité (depuis qu'il n'était plus en relation avec l'anormalité que lui offrait cette histoire de sacrifice de talent,) se mit à battre plus lentement, à force de penser à ce maudit évenèment.

Sa maison était une source de paix. Sa femme le traitait comme le roi qu'il était pour elle, et ses enfants comme leur super-héro. L'atmosphère familiale qui régnait dans cette maison ne trahissait pas qu'un élément pertubateur était caché dans un tiroir de chevet de lit.
Il s'agissait bien sûr de la tablette que la maison du talent avait livré à Dynn Marshalls plusieurs semaines plus tôt.

Malgré le fait que l'inspecteur en avait fini avec cette histoire, personne ne semblait revendiquer cette tablette. D'autant plus qu’il voulait étrangement la garder, au cas où toute cette histoire gagnait en naturel, et qu'il y ait désormais quelqu'un de naturel à mettre derrière les barreaux.

Après tout, ce slogan qui scintillait en lettres dorées sur cette tablette était une preuve suffisante pour inculper son propriétaire pour menace de mort!

- Appauvrir le monde, Enrichir les tombes! Marmona l'Inspecteur avec dégoût, à la veille de la fête de la jeunesse, en tenant la tablette entre ses mains. Il était une heure du matin et Dynn était allongé sur son lit. Sa femme à ses cotés, se laissait séduire par un sommeil qui lui promettait visiblement d'être doux et paisible.

L'Inspecteur lui, ne pouvait pas fermer l'oeil, car pour la premiere fois son regard sur cette fête de la jeunesse, était ouvert et dégouté. Pour la première fois de sa vie, il ne pouvait rien faire face à un criminel qui était allé jusqu'a lui dire qu'il tuerait des gens. Il lui avait même donné le jour, l’heure et l'endroit.

Malgré le tumulte dans ses pensées, Dynn Marshalls se laissa séduire par le sommeil lui aussi. Sa dernière pensée fut rivée sur la question de savoir: Comment la maison du talent ferait pour tuer ces malheureux talentueux sous le regard de milliers de spéctateurs?

Il serait surprit de la réponse à sa question le jour-j. Car la maison du talent ne manque pas de créativité.


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La Maison du Talent ( Appauvrir le Monde, Enrichir les Tombes)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant