Chapitre XXXXVI

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Le printemps approchait à grand pas et le ciel en montrait ces traits. Les rayons du soleil entraient timidement dans l'appartement où régnait un silence de mort, il était encore tôt, en tout cas pour les pensionnaires, il l'était. L'un d'entre eux, assis sur le canapé du salon, regardait les rayons du soleil entrer par la fenêtre. Ils reflétaient ses yeux verts, tel deux émeraudes brillantes dans l'ombre de la pièce.

Il ne saurait dire depuis combien de temps il était assis là. Le temps passait mais paradoxalement il s'était, pour lui, arrêté. Sa mère lui manquait atrocement. Ses amis, son quotidien lui manquait tellement. Elle lui manquait aussi, mais douloureusement. Il en avait limite mal à en mourir. Il aurait fait n'importe quoi pour juste la revoir, la regarder, entendre sa voix et même la toucher.

Le garçon ferma les yeux, pour refouler la masse désagréable qui se formait dans son ventre. Il avait envie de pleurer, de crier de rage, il aurait voulu partir de là où il était. Tous ce qu'il voulait c'était rentrer chez lui, de revoir ses profs, rire avec ses amis, écouter sa mère raconter sa journée de boulot, entendre Cycy faire du violoncelle. Tout ça, était trop lourd pour lui, il voulait en finir mais il savait aussi que quelqu'un comptait sur lui. Il ne pouvait pas abandonner son meilleur ami dans cette situation.

Ce qu'il ne savait pas c'est qu'au sol, dos à la porte, un autre avait exactement les mêmes désirs, les même pensées, les mêmes regrets et les mêmes peurs. Il aurait voulu rentrer. Voir son cousin, lui supplier de se réveiller, serrer sa tante et sa grand-mère dans ses bras, jouer aux échecs avec son oncle, rire avec ses amis, parler de sport avec Samantha, se disputer avec Jia, nager sous les cris de son entraîneur et la voir. La voir peindre, réfléchir aux détails de son tableaux, rire et parler de tout et n'importe quoi. Il voulait l'embrasser, la toucher et ne plus la lâcher.

Il frappa sa tête contre le bois de la porte mais s'arrêta quand il entendit la porte d'entrer claquer. Normalement, il aurait dû aller courir après son ami, le retenir. S'il était un bon ami, voilà ce qu'il aurait dû faire. Mais aujourd'hui, Jack allait être un mauvais ami. Wyatt avait besoin d'un mauvais ami.

Il avait pris la voiture sans réfléchir, il arriverait dans deux heures. Il la verrait dans deux heures.

Elsa ne put se garer devant l'auditorium comme à son habitude, une voiture avait pris la place alors elle était obligée déposer Cycy sur le parking en face. Elle aida sa meilleure amie avec son instrument jusqu'à l'entrée.

"Tu veux que je reste avec toi le temps que ton prof arrive ?" Demanda la blonde.

"Ne t'inquiète pas ! Va donc faire ce que tu as faire ! Je vais m'entraîner un peu." Rit la métisse.

Quand elle se mit au milieu de la scène, les lumières l'aveuglaient, ainsi tout l'auditoire était dans la peine ombre. Comment pouvait elle voir, que caché au fond, tout près de la sortie de secours était installé un garçon qui rêvait de ce moment depuis des mois. Planté au milieu de la scène tous les projecteurs étaient tournés vers elle. Elle brillait sous ses yeux.

La jeune fille s'installa et joua sa partition. L'instrument devenait peu à peu vivant procurant une douce mélodie mélangeant tristesse, manque et espoir. Elle lui était destiné. Ce sentiment, il le reçut de plein fouet, cette mélodie était une lettre ouverte pour le garçon. Quand elle eut fini, elle releva la tête et du coin de l'œil elle vit la porte de secours grande ouverte. Ne savant aucunement pourquoi, elle couru vers la porte avant que celle-ci se referme. A plusieurs mètres d'elle, elle pouvait voir un homme marcher rapidement, habillé d'une veste en jean sur un sweat à capuche noir avec la capuche relevée. Elle l'interpella mais l'inconnue continuait son chemin alors que la jeune fille continuait à courir après lui.

Jelsa is real. [EN CORRECTION INTÉGRAL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant