Delicious pleasure(1&2)H.S (mâture)

II

Je décroche mon téléphone à la seconde où il sonne à coté de moi, je m'accoude sur mon bureau en joignant le cellulaire à mon oreille. Ma sœur Briar.

- Salut frangine.Je renchérie, souriante.

- Salut Brook, je suis avec Alex. Il avait du temps et on s'est dit que nous pourrions passer un peu de temps avec notre sœur la magnifique, puisqu'elle est trop préoccupée à faire des photos plutôt que de profiter de ses frères et sœurs.

- Vous vous sentez tant délaissés !

- Tout a fait.

Je ris et réalise en effet que je passe moins de temps avec eux, depuis la dernière tentative de suicide de notre sœur Addison, j'ai voulu rester dans mon monde, certainement parce que nous sommes touchés par la tragédie. Elle m'a tellement fait peur, je n'ai jamais voulu revivre ça, et encore moins de continuer à la regarder pleurer pour dire que sa vie ne se résume à rien. Sans ses yeux, elle entraine des difficultés et pour exercer son métier d'architecte, elle a peu de chance. Un rêve d'adolescente lui a été arraché et elle souffre en partie à cause de ça.

De l'autre coté, je me suis beaucoup attaché à ma nouvelle expo qui a eu lieu il y a quelques semaines, chaque mission que mon agent me réclame est à prendre au sérieux. Alors oui, tout ça pour dire que je passe moins de temps avec mes frères et sœurs qu'avant parce que je suis préoccupé par mon métier et Addison.

- Bon, je peux me prendre une pause pour midi. Ont pourrait aller manger un morceau ?Je propose.

- Très bonne initiative ma douce, Alex nous invite. Il parle d'un nouveau restaurant ayant ouvert dans le coin, on ferait mieux de tester cette nouveauté comme à chaque fois.

- Comme d'habitude oui, vous venez me chercher au studio ? Dans...je regarde ma montre, quinze minutes. Ma voiture a eut un décrochage la semaine dernière, elle est toujours au garage, j'espère qu'elle ne m'a pas lâché.

- Ho non, j'adorais ton Alfa Roméo.

- Moi aussi je l'aime. Allé, à tout de suite mes amours.

- À toute !

Puis elle décroche et ainsi je me remets au travail. Sur mon bureau sont dispersés de nombreuses photos qui datent de l'hiver dernier. Peut-être que s'il se passe quelque chose pendant l'hiver, je pourrais me pencher sur le thème hivernal. Cela permettrait aux gens de découvrir Noël en blanc à New York. L'idée est bonne mais n'importe quel photographe ferait ça, j'ai besoin d'être spécial dans le fond. Avoir un thème spécifique et j'ai beau regarder à travers mes anciennes œuvres, rien de nouveau ne vient dans mon esprit. Mais j'ai confiance, je fini toujours pas trouver.

Je me lève et me balade dans ce studio, qui est un peu comme ma deuxième maison. Il n'a jamais fait aussi chaud à New York, je suis en robe d'été et je pourrais très bien me mettre toute nue là tout de suite.

J'observe mes alentours en tournant sur moi même et ne quitte jamais mes photos collés aux murs, London avait peut-être raison... je devrais faire un peu plus de place. Retirer tout ce qui n'a plus aucune valeur à mes yeux, mais quoi ?

Je saisis mon polaroïd et clique sur une vue en travers de mon mur le plus décoré. La photo sort de l'appareil et je la saisis en observant le résultat. Je souris instinctivement, je ne sais pas si je suis bonne dans mon domaine mais je sais que je suis attaché à chacune de ces images. C'est comme si j'étais mère de mes créations... j'en prends soin comme une bonne maman.

En ce qui concerne les enfants, je ne sais pas si j'en veux vraiment. Après tout j'ai encore toute la vie devant moi, du haut de mes vingt-trois ans j'ai encore tout un tas de choses à découvrir et je le sais. Pour le moment ce sont mes photos et ma jeunesse qui m'importent le plus, pour le reste je ne préfère pas y penser.