Le temps est long, le temps est une torture ! J'ai surtout l'impression d'emmener ma sœur à l'abattoir, comme si ce changement allait de nouveau nous séparer. En effet, c'est le grand jour...
Nous sommes arrivés à San Francisco en fin de matinée, et les infermières qui passent à tour de rôle pour des prises de sang me donnent mal à la tête. Le chirurgien en question, Docteur Soul m'a fait ses preuves. C'est un vrai pro de l'opération, il fut de bon conseil et lui a averti de toutes les étapes à passer durant l'opération. À leurs côtés je n'avais jamais été aussi passionnée par un tel discours, j'ai cru comprendre que l'intervention serait tout de fois délicate même si les chances de réussite étaient élevées. C'est là que la pression a commencé à monter, autant pour elle que pour moi. Je suis très confiante, aujourd'hui la médecine a beaucoup évolué ces dernières années, beaucoup d'aveugles ont retrouvés la vue grâce à cette technologie. Les derniers résultats d'Addison sont très bons alors ça veut tout dire, du moins c'est ce que je me tue à lui répéter sans cesse :
- Et si j'étais un cas particulier, et que les choses ne se passaient pas comme prévu ?
- Si c'était le cas, ils le sauraient.
Couchée dans ce lit d'hôpital, les heures passent et comptent, c'est là que la panique commence à lui donner des idées noires.
- Ils pourraient me crever les yeux sans s'en rendre compte.
- Il ne faut pas sous-estimer leur compétence.
- Tu crois que ça pourrait me tuer ?
- Bien sûre que non, je roule des yeux à deux doigts de rire.
Addison Lewis, miss de l'angoisse. Je continue de lui serrer la main et surtout je passe mon temps à regarder ma montre. Encore dix minutes avant qu'elle ne s'en aille, je ressens cette drôle de sensation comme si j'allais l'abandonner et ça n'a rien d'agréable.
Je déteste l'hôpital, j'ai l'impression d'empester le caoutchouc avec un environnement aussi nettoyé, et ça sent bien trop le propre. J'ai d'ailleurs grignoté une barre céréale il y a une heure, son chocolat avait un goût de médicament. En soufflant je lui lance une plaisanterie...
- Il faut dire que tu m'auras beaucoup emmené à l'hôpital.
- Oui je sais et j'en suis navré, elle répond désole.
- Bientôt on y passera beaucoup moins de temps.
- Si ça marche.
- Ça va marcher, j'insiste.
Je ne saurais comprendre ce qu'elle ressent, je sais que la douleur est lourde et que nous avons peu de chance de voir le positif au milieu de tout ça. Mais qu'est-ce que ça fait ? De se rendre compte que tout changera en l'espace de trois heures d'intervention chirurgicale. Je n'ose pas vraiment lui poser la question pour être franche.
Mon téléphone sonne dans mon sac et je me redresse pour décrocher.
- C'est Briar, je souris.
Je décroche et mets le haut-parleur.
- Allo !
- Est-ce que je suis en retard ? Addi est déjà au bloc ?
- Non pas encore, elle est ici avec moi.
- Comment tu vas ma poule ?
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Delicious pleasure(1&2)H.S (mâture)
FanfictionThe first Delicious Pleasure Etre artiste signifie beaucoup de choses, avoir une bonne créativité et être suffisamment inspiré. Qu'arrive t-il au moment où nous ne sommes plus inspirés ? Est-ce qu'il faut rester ici à se tourner les pouces, à attend...