Delicious pleasure(1&2)H.S (mâture)

XXII-Tome 2

Il fait comme si je n'étais pas là et c'est exactement ce que j'attendais de lui. Il se comporte de manière naturelle, à son habitude et très accroché à son rituel matinal. Je vais jusqu'à moi-même chercher d'être discrète, et pourtant tout ce que j'ai à faire c'est de jouer mon rôle. Quand il ouvre la porte du frigo, sa deuxième main contre sa hanche sans bouger d'un air songeur, je lève l'objectif et clique. Il a aussi de bonnes oreilles, lorsqu'il sait que j'ai maintenant ma photo il poursuit ses actions.

Il n'était même pas au courant que je me lèverais aux aurores pour l'attendre avec mon arme de guerre. Je le photographie sans cesse, dans tout ce qu'il fait dans tout ce qu'il décide d'enchainer. Je l'ai suivi de sa douche à son petit-déjeuner qu'il est en train de préparer. Ne voulant pas le perturber pendant qu'il mange je reste dans mon coin pour regarder mes précédents clichés, et je suis plus fière de moi à l'étape de l'habillage. Qu'est-ce que c'est beau de voir un homme s'habiller avec affinité, c'est presque féminin de tenir à son apparence. Mais j'aime beaucoup...

Je le suis aussi à la trace quand il monte dans sa voiture pour partir, je passerais pour un paparazzi si les gens me voyaient. Lorsqu'il prend la route je suis satisfaite de mon travail et de son effort. Certes nous nous sommes donnés ce pari d'utiliser la machine à remonter le temps mais cela ne nécessite aucun contact verbal ni physique dans cette maison. Seulement en dehors, lorsque tout est calculé d'avance. Je pourrais faire comme si je le croisais dans la rue je pourrais faire comme si j'avais envie de le voir sur son lieu de travail, en fait je peux tout faire exactement comme avant.

Je retourne à l'intérieur toujours scotché à ses merveilles que je viens de prendre, je me mise à rire en apercevant sa grimace lorsqu'il se brosse les dents, et puis tout ça, tout son quotidien c'est comme si je voyais un homme libre et heureux bien comme il est. Et ça me rappel beaucoup les photos que je voulais exposer il y a deux ans. Est-ce que cela voudrait dire que je pourrais retenter ma chance ? Cette expo ratée aurait fait un carton, j'y mettrais ma main à couper.

Je dépose l'appareil sur la table en reconnaissant la sonnerie de mon portable, je saute à plat ventre sur mon lit pour l'attraper et en m'attendant à London, c'est en fait ma sœur qui m'appelle.

-       Addison ?

-       Brook, salut, elle répond enjouée.

-       Salut, je suis contente que t'appelle.

Je souris en me redressant sur mes coussins.

-       Je ne te dérange pas ?

-       Non, non. Dis-moi.

-       Hum... en fait, j'ai appris pour toi et Harry.

Qu'a-t-elle appris, pour dire vrai ? Il m'a trompé et j'ai rompu avant de le voir partir à l'autre bout du pays, ou après réflexion j'ai finalement décidé de le rejoindre pour nous laisser l'opportunité de réapprendre à se connaitre ?

-       Si tu veux qu'on en parle je-...

-       Je ne préfèrerais pas.

-       ...

-       Ce n'est pas contre toi, c'est juste... tellement compliqué à expliquer.

-       Je vois, c'est donc pour ça que tu t'es absenté ?

-       Je...

-       Je suis venue toquer plusieurs fois, et j'ai finalement appelé London pour l'harceler jusqu'à ce qu'elle crache le morceau.