XXXVIII-Tome 2

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Le vol numéro 4129 entre New York city, et en direct de Los Angeles. Départ prévue, 9 :45.

Ma montre : 9 :20

Il a déjà enregistré ses bagages et passé les principes de sécurité avant de me rejoindre au bord de l'un de ces cafés bruyants de l'aéroport. Mais le bruit est le cadet de mes soucis. Ça y est, notre bulle de paradis a éclaté. Cette semaine avec lui était superbe. Je lui en veux tout de même d'avoir sacrifié son argent pour un vol en mon honneur au lieu de passer les fêtes avec ses parents. Je n'ose jamais lui demander, pourquoi sa relation avec eux est aussi neutre. Si ça me choque ? Peut-être...

-       Merci, il adresse au serveur en s'empressant de boire ce café bien chaud.

-       Je crois que tu commences à t'habituer au climat correct de la Californie.

-       C'est bien vrai, j'avais oublié à quel point New York était glacial.

Il simule un grelottement en se tenant les bras tout en claquant des dents. Je pouffe de rire.  Mon café je le bois à peine, je vais même dire que je ne peux rien avaler en ce moment. J'ai vu tout le monde cette semaine, pendant qu'Harry décompressait dans son coin ou passait quelques coups de téléphones pour le restaurant, je m'éclipsais. Ça a commencé par London, ensuite mes parents, mes sœurs. Natte s'est contenté de me téléphoner, il me fait de la peine. La vie d'étudient nous empêche de prendre du temps que ce soit pour les autres ou pour soi-même. Je n'ai juste pas encore vu Andrew et Alex, mais je connais déjà leur réponse, surtout celle de l'ainé.

Il est prêt à améliorer nos rapports mais une chose est sûre, le sujet Harry n'a pas sa place autour de la table. Ça m'attriste depuis le début, je suppose qu'il faut faire avec et tant pis. Andrew lui serait du genre à me dire qu'il respecte mes choix, tant que je suis heureuse.

La vérité c'est que je ne serais pas heureuse à Los Angeles, aussi loin de mes proches. London a été clair ; « Je ne veux pas que tu partes ». Mes parents étaient sous le choc à cette idée, et j'entends encore les mots maladroits de mon père disant ; « Tu serais prête à quitter tout ce que tu as construit ici pour lui ? ». Ma mère l'a empêché de continuer en modifiant ses propos par un « ce que ton père veut dire c'est que... »

J'ai bien compris à quel point l'idée me fait passer pour une lâche, je sens déjà la honte sans même avoir pu prendre une décision. Briar était triste mais m'a rassurée, ce qui compte c'est que j'y trouve un intérêt et si mes projets peuvent se faire à Los Angeles ce peut être bénéfique. C'est bien là qu'elle ressemble à Andrew !

Arrêtez de me balancer cette fausse excuse du « si tu es heureuse, je le suis aussi ». Je m'en tape ! Je veux votre ressentis, votre opinion. Dites-moi clairement si mon départ vous ferait du mal ou non !

Natte avait l'air pressé au téléphone, alors je ne sais pas à cent pourcent si son « fais ce qui te semble être le plus juste » était vraiment sincère.

Oh et Addison avec son caractère. « Je vais être honnête, si tu pars il va de nouveau y avoir des tensions dans la famille. Ne fais pas ça, Brook ».

Ce jour-là, je suis parti de chez elle en pleure. Je suis d'accord avec eux. Ce qui me blesse c'est que je ne suis pas si libre. Et voilà l'inconvénient des familles nombreuses, on s'attache, tout dépend de la famille et rien d'autres que la famille. Alors que ce soit pour Harry ou non, si j'avais envie de m'en aller avant de craquer ma famille m'en voudrait tout ça parce que j'ai besoin d'aller mieux ailleurs.

Ça me fait du mal toutes ces réactions. Je ne me sens plus aussi indépendante. C'est comme si New York était le territoire unique des Lewis.

Maintenant je n'ose pas entendre ce que me diront les garçons. Sûrement pas du positif non plus...

Delicious pleasure(1&2)H.S (mâture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant