XXXIX-Tome 2

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Pdv Harry

Léo me disait : Fais toi des amis. Tu te sentiras mieux intégré, ainsi tu cesseras de pleurer sur New York.

Quand comprendra-t-il que je pleure aussi à l'idée d'avoir des amis, ici ? Les californiens sont très caractériels, je n'avais encore jamais vu ça. Dans la rue je me suis fait insulter pour une malheureuse bousculade, non volontaire qui plus est. Un client n'avait pas eu le vin qu'il voulait, par erreur Chloé a mal relu la commande, ça arrive...

Il est parti sans me laisser le temps de nous excuser pour ce désagrément. Est-ce que je cherche à trouver des défauts à cette ville pour justifier que je me casse ? Oui, et putain c'est beaucoup trop facile. Non, Los Angeles est magnifique et les gens sont agréables. Ça ne nous empêche pas de tomber sur des connards, que je sois ici ou à New York, ou à Paris. Finalement non les Parisiens sont râleurs. Et les Londoniens ne savent pas ce qu'ils veulent. 

Conclusion de ce coup de gueule en plein ennui d'un dimanche après-midi, enfermé dans mon salon et calfeutré sur le canapé depuis deux heures ; Le paradis n'existe nulle part !

Celui que je veux c'est juste Brook, et je passe mon temps à rejeter la faute sur ma destination.

Je repense à nos bons amis de Paris, ceux avec qui on pouvait se faire un barbecue l'été dans le jardin. Eux qui insistaient pour que je fasse la salade de fruits, puisque j'étais chef ils étaient en confiance. Pardon mais seule mon adorable mère la fait mieux que qui conque. Je n'avais pas à me plaindre, on sortait, on riait mais se soutenir ça non ils n'en savaient rien. À part assister à l'enterrement des parents de Lorraine, qu'ont-ils fait d'autres ? À part me secouer l'épaule rapidement quand j'avais un bleu au visage ou un bras dans le plâtre, qu'ont-ils dit d'autres ? Quand on devait dépendre de mon seul salaire quand Lorraine s'est mise en arrêt, ont-ils eu la décennie de nous donner un coup de main ? Non. Pourtant c'est ce que j'aurais fait pour eux. J'ai honte...

C'est à savoir qu'il n'y a que dans ces moments qu'on sait qui sont nos vrais amis. Même pas un coup de téléphone pour me demander comment je vais. C'est ce que Léo a fait depuis New York avec le décalage horaire et c'est ce que j'aurais voulu que les autres fasses. Alors non, je n'ai pas envie de côtoyer des gens qui finiront par faire semblant. Ça me démange de partir c'est tout. Mais je ne peux pas ! J'ai signé trois ans.

Je souffle bruyamment et me redresse. Dire que j'ouvre ce soir, j'aurais préféré rester dans ce canapé devant une série avec ma solitude. Je vais devenir fou si le temps me fait perdre la tête. Ces derniers jours je n'ai pensé qu'au plus négatif parce qu'il n'y a rien de bon dans cette situation.

Je n'ai pas envie de me dire que Brook a fait tout ça pour rien. Est-ce que je la mérite vraiment ?

-       Ta gueule, Styles !

Ça y est, je parle tout seul pour me faire du mal en rajout. Il faut que je pense à autre chose, que je me vide la tête, juste pour oublier et en revenir plus serein.

Je me précipite vers la cuisine mais un vertige me prend. Voilà ce qui arrive quand on reste allongé deux heures. Et puis, la chose de trop qui pouvait vraiment m'énerver arrive. Mon coude rencontre un vase qui tombe en éclat au sol.

Je panique, parce que cette horreur ne m'appartient pas, la décoration et l'immobilier font partie du logement de fonction et à la moindre casse je suis responsable. C'est stupide, parce que j'étais ailleurs le temps de deux secondes. Je suis en train de devenir fou...

-       Je craque !

C'est là que je cours à l'étage et j'attrape les premières baskets et le short que je trouve. Il faut que j'aille courir...

Delicious pleasure(1&2)H.S (mâture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant