"The Bubble Child" - NEWTMAS

CHAPITRE 37

Newt a envie de plus qu'il n'a. Et cette envie le fait redescendre brutalement sur terre. Cette envie le terrifie. C'est comme une mauvaise herbe qui gagne lentement du terrain, à notre insu. Avant même que vous vous en rendiez compte, elle a détruit votre pelouse et a grimpé devant vos fenêtres.

Il envoie un unique e-mail à Thomas. Je suis très occupé ce week-end, lui dit-il. J'ai besoin de me concentrer, lui dit-il.

Et il éteint son ordinateur, le débranche et l'enfouit sous une pile de livres. Jorge hausse un sourcil interrogateur. Le blond lui répond en fronçant les siens.

Newt passe la majeure partie de son samedi à écrire et à lire.

Lorsque Jorge plie bagage, le soir, le blond le remarque à peine, plongé dans une version annotée et illustrée d'Alice au Pays des Merveilles.

-Vous vous êtes disputés? demande Jorge, sur le pas de la porte tout en désignant l'ordinateur.

Newt secoue la tête mais n'en dit pas davantage.

Le dimanche, le blond ressent un besoin urgent d'aller voir ses e-mails. Il imagine sa boîte de réception débordant de messages de Thomas.

-Tu vas bien, répète Jorge avant de partir ce soir-là.

Il ébouriffe les cheveux de Newt, et celui-ci se sent à nouveau comme un petit garçon.

Il emporte Alice jusqu'à son canapé blanc et s'y installe confortablement. Jorge a raison. Il va bien mais il a peur de se perdre, comme Alice. Il n'arrête pas de penser à l'été de ses huit ans. Il a passé tellement de temps, le front appuyé contre la vitre, à se torturer lui-même avec ses désirs vains. Au début, il veut juste regarder par la fenêtre. Puis, il a voulu sortir. Puis il veut aller jouer avec les enfants du quartier, aller jouer avec tous les enfants où qu'ils soient, être normal juste pour une après-midi, une journée, une vie.

Donc, il ne consulte pas ses e-mails. Ce dont il est certain, c'est que vouloir quelque chose lui fait vouloir davantage.

Le désir est sans fin.