CHAPITRE 70

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Quelqu'un l'a poussé dans un four brûlant et a refermé la porte. 

Quelqu'un l'a arrosé de kérosène et a craqué une allumette. 

Newt emerge lentement, le corps en feu, consumé par les flammes. Les draps sont froids et humides. Il se noie dans sa transpiration.

Qu'est ce qui lui arrive? Il lui faut un moment pour s'apercevoir qu'il y a beaucoup, beaucoup de choses qui ne vont pas... 

Il frisonne. Plus que de frissons, il est pris de tremblements incontrôlables. Sa tête lui fait mal, mais tellement mal! Son cerveau est comme pris dans un "étau. La douleur irradie jusque dans ses nerfs optiques. Son corps lui fait l'effet d'une plaie à vif. Même sa peau est douloureuse. 

Il croit d'abord qu'il est en train de rêver. Mais ses rêves ne sont jamais aussi clairs. Newt essaie de s'asseoir, de tirer les couvertures sur lui, en vain. Thomas dort encore, et il est allongé dessus. 

Le blond tente à nouveau de se redresser, mais la douleur et enfuie au plus profond de ses os. 

L'étau autour de son cerveau se resserre. On le transperce la chair aveuglément, avec un pie à glace. 

Newt voudrait crier, mais sa gorge est toute sèche, comme si il avait hurlé des jours et des jours durant. 

Il est malade. 

Pire que malade; il est en train de mourir. 

Oh, mon Dieu. Thomas. Ça va lui briser le cœur. 

À peine a-t-il formulé cette pensée qu'il se réveille. 

-Newt? murmure-t-il dans le noir. 

Le brun allume la lampe de chevet, ce qui brûle les yeux du malade. Newt les ferme et se détourne. Il ne veut pas que Thomas le voit comme ça. Trop tard. L'expression sur son visage passe de la confusion à la compréhension, puis à l'incrédulité. Enfin, à la frayer.  

-Je suis désolé..., dis -enfin, essaie de dire le blond, mais les ne parviennent pas à franchir ses lèvres. 

Thomas touche son visage, puis son cou. 

-Merde, répète-t-il. Merde... 

Il retire la couverture, et soudain, Newt a plus froid que dans ses pires cauchemars. 

-Merde, Newt, tu es brûlant! 

-Froid, dis le blond d'une voix rauque qui terrifie Thomas encore plus. 

Il remonte la couverture, prend la tête de Newt dans ses mains, embrasse sont front mouillé et ses lèvres.

-Tout va bien. Tout va bien... 

Ce n'est pas vrai, mais c'est gentil de sa part d'essayer de rassurer son amant. La douleur harcèle le corps de Newt. Sa gorge est si gonflée qu'elle semble bouchée. Il n'arrive plus à respirer. 

-Il te faut une ambulance. 

Newt tourne la tête. Quand est-ce que Thomas a-t-il marché jusqu'à ce côté de la pièce? Il est au téléphone. Il parle de quelqu'un. Une personne malade. Oui, quelqu'un est malade. En train de mourir. C'est une urgence. Les pilules ne fonctionnent pas. 

'Il parle de moi' se dit l'écrivain. 

Il pleure. Ne pleure pas. Teresa va bien. Minho va bien. Tu vas bien. 

Le blond s'enfonce dans le lit. Il est dans des sables mouvants. Une personne essaie de l'en arracher. Elle a les mains chaudes. Pourquoi sont-elles si chaudes. 

"The Bubble Child" - NEWTMASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant