CHAPITRE 7

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-Tu compte bouder longtemps? demande Jorge à Newt. Ça fait une semaine que tu es comme ça.

-Je ne boude pas, affirme le blond, même si au fond il sait qu'il boude un peu.

Le rejet de Thomas la fait redevenir un petit garçon. Il lui a rappelé pourquoi il avait arrêté de s'intéresser au monde.

Mais, il a du mal à retourner dans sa routine quotidienne. Surtout avec Sonya qui commence à faire la promo de "son" livre -d'ailleurs celle-ci est partie faire son premier interview- mais, il a surtout du mal avec tous les bruits du dehors qui lui parvient. Il remarque des choses auxquelles jusqu'ici, il ne prêtait pas attention. Il entend le vent qui chatouille les feuilles des arbres. Il entend les commérages des oiseaux le matin. Il voit les rais de lumière qui filtrent à travers ses persiennes et parcourt sa chambre au fil de la journée. Grâce à eux, on peut calculer le temps qui passe. Il a beau s'évertuer à mettre le monde à distance, il semble déterminer à entrer.

-Ça fait des jours que tu lis les mêmes cinq pages de ce roman! Et tu n' écris presque rien...!

L'infirmier désigne du menton l'exemplaire de Sa Majesté des mouches.

-Oui, et bien, ce livre est horrible!

-Je croyais que c'était un classique.

-C'est quand même horrible. Les garçons de cette histoire sont affreux, ils ne parlent que de chasser et de tuer des cochons. Je n'ai jamais eu autant envie de jambons de toute ma vie!

Jorge rit, mais sans grande conviction. Il s'assoit à côté du blond dans le canapé, et prend les jambes de Newt pour les mettre sur ses genoux. 

-Raconte.

-Je voudrais juste qu'ils s'en aillent. C'était moins dur avant.

-Qu'est-ce qui était moins difficile?

-Je ne sais pas. D'être moi. D'être malade.

Jorge sert la jambe du blond.

-Ecoute-moi bien, maintenant. Tu es la personne la plus courageuse, la plus forte que je connaisse. Tu peux me croire.

-Jorge, tu n'es...

-Chut, écoute moi! Et ne me parle pas de Sonya, je parle pour toi mais, c'est la même chose pour elle. J'y ai beaucoup pensé. Je comprends que cette nouvelle arrivée te pèse, mais je sais que tu vas t'en sortir.

-Je ne suis pas si sûre.

-Si, ça va aller. J'en suis sûre. Nous vivons ensemble dans cette maison depuis dix-sept ans, alors je sais de quoi je parle. Quand je t'ai connu, j'ai cru que c'était une question de temps avant que la dépression n'ait raison de toi. Et puis, il y a eu cet été où ça a bien failli arriver, mais tu t'en es sortie. Tous les jours, tu te lèves, et tu apprends de nouvelles choses. Tous les jours, tu trouves une raison pour être heureux. Tous les jours, tu m'offres ton plus beau sourire. Tu t'inquiètes plus pour ta mère et Sonya que pour toi.

Newt cligne des yeux sous cette longue tirade, qui a su toucher là où il fallait, même si certains souvenirs enfouis vienne de refaire surface.

-Ma Brenda..., poursuivit-il, Ma Brenda aurait une ou deux choses à apprendre de toi. Je lui ai donné tout ce que j'ai pu, et elle croit qu'elle n'a rien.

Newt sourit. Jorge se plaint toujours de sa fille, mais, il est certain qu'il la gâte énormément.

-Tu vois, tu souris encore! lui souri-t-il en lui tapotant la jambe. La vie est dure, niño. Chacun fait ce qu'il peut.



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le prochain chapitre c'est le fameux interview de Sonya 

J'espère que vous avez aimer 

"The Bubble Child" - NEWTMASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant