CHAPITRE 65

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NDA: Attention, passage vraiment niais (voir tout) dans le chapitre. 

Je préviens pour d'éventuelle crise de fangirlage (je vise certains d'entre vous, j'espère que vous allez vous reconnaître (X ) 

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-Je trouve que le tapis roulant est une métaphore parfaite de la vie, déclare Thomas, debout au bord du tapis à bagages encore à l'arrêt. 

Ni l'un ni l'autre n'ont enregistré de bagages. Tout ce qu'à Newt, c'est un petit sac à dos contenant le minimum vital: une brosse à dents, des sous-vêtements de rechange, un guide touristique sur Hawaï, et son exemplaire du Petit Prince. Il se devait de l'emporter, bien entendu. Il va e lire une fois de plus pour voir si la signification lui semble avoir changé. 

Le blond demande:

-Tu t'es fait cette réflexion il y a longtemps? 

-Non, à l'instant. 

Thomas aime bien les théories débiles, et Newt voit qu'il attend qu'il insiste pour avoir les détails. 

-Tu veux encore y réfléchir avant de me faire profiter des explications? 

Le brun secoue la tête et bondit du tapis, juste devant Newt. 

-Je préfère que tu en profite maintenant, si tu veux bien. 

D'un geste magnanime, le blond l'encourage à poursuivre. 

-Dès que tu nais, tu es projeté dans ce truc un peu dingue qu'on appelle la vie, et qui tourne, tourne...

-Et dans ta théorie, les bagages, ce sont les gens?

-Oui.

-Continue...

-Parfois, tu tombes du tapis prématurément. Parfois, tu es tellement abîmé par d'autres bagages qui te sont dégringolés dessus que tu ne fonctionnes plus normalement. Parfois, tu es perdu, oublié, et tu passes ton existence à tourner, tourner...

-Et les autres, ceux qui retrouvent simplement leur propriétaire? 

-Il vont mener une vie banale au fond d'un placard quelconque. 

Newt ouvre et referme plusieurs fois la bouche, sans trouver quoi répondre. Thomas prend ça pour un consentement. 

-Tu vois, ça tient la route, comme théorie! 

Il a le regard moqueur. 

-Oui, impeccable, dit le blond en pensant au brun plutôt qu'à sa théorie. 

Il entremêle ses doigts aux siens, et regarde autour de lui. 

-C'est comme dans tes souvenirs?

Thomas est déjà venu ici, il y a passé des vacances en famille quand il avait dix ans. 

-Je ne me rappelle pas grand-chose. Juste mon père disant que les Hawaïens auraient pu dépenser quelques dollars de plus pour nous donner une meilleure première impression. 

Le hall d'arrivée est pourtant bondé de gens venus accueillir les nouveaux arrivants: des femmes vêtues de longues robes à fleurs, arborant des pancartes de bienvenue en portant autour des poignets des colliers d'orchidées mauve et blanc. L'air ne sent pas l'océan. Il charrie une odeur industrielle de kérosène et de produits d'entretien. Il pourrait presque l'aimer, cette odeur, puisqu'elle est synonyme de voyage. Autour d'eux, des vagues de bruit s'élèvent et retombent, ponctuées par les chœurs de "Aloha!" lancés par les Hawaïennes. Comme accueil couleur locale, Newt trouve que ce n'est pas mal du tout. Il se demande comment le père de Thomas a fait pour traverser le monde sans voir à quel point il est précieux. 

"The Bubble Child" - NEWTMASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant