25 décembre 3018 du T-A, Fendeval au crépuscule.
Eilianiel marchait dans les couloirs de la maisonnée de Fondcombe. Bien que le crépuscule ne soit pas encore tombé, elle croisa d'autres elfes qui se rendaient dans les différents lieux de la cité. Ils n'avaient tous aucune idée de ce qu'il se passait. La future marcheuse repassa dans sa mémoire tout ce qu'elle avait emporté avec elle : une outre et un petit couteau accrochés à la ceinture, un carquois et des flèches, son arc et deux dagues légères. Eilianiel avait en plus une nouvelle tenue, offerte par Elrond la veille au soir. Elle était juste somptueuse, constituée d'un magnifique vert émeraude et se terminait en robe brun clair, même si la jeune elfe avait enfilé un pantalon en dessous pour le confort. Une cape chaude sur les épaule la protègerait suffisamment du froid pour le voyage, l'elleth n'avait donc pas emmené de couverture en surcharge. Elle marchait donc d'un pas actif dans la cité, parfaitement équipée pour la quête qui allait suivre.
Perdue dans ses pensées, elle ne vit pas la personne en face d'elle et fut étonnée de voir qu'il s'agissait de Boromir. Ce dernier hocha légèrement la tête et lui offrit un sourire contrit.
" Je vous prie de m'excuser pour l'autre jour. Je n'étais pas moi-même. "
Eilianiel hocha légèrement la tête pour lui faire comprendre que ses excuses étaient acceptées, mais il ne semblait pas avoir fini :
" Boromir du Gondor, fils de Denethor. Pour vous servir.
- Eilaniel, pour vous servir, répondit-elle finalement. "
Puis ils éclatèrent de rire devant leur conversation fort inutile et qui allait les mettre en retard. Eilianiel ne pu cependant s'empêcher de se dire qu'elle n'avait pas rit comme cela depuis longtemps. Cela faisait du bien et jamais elle ne se serait douté que cela serait avec Boromir. Puis il réalisèrent quand même qu'il était grand temps de se rendre à la sortie. Il décidèrent alors d'emprunter le chemin de gauche, voyant où il les menait.
Après une multitude de détours où ils finirent leur route sur des impasses, des tas de demi-tours après avoir tourné en rond, ils arrêtèrent de chercher et attendirent que quelqu'un leur vienne en aide. Pendant ce temps, afin de tromper l'ennui, Boromir lui posa la seule question qu'elle ne voulait pas que l'on lui pose, celle qui l'horrifiait :
" Dîtes-moi, d'où venez-vous ? Au Conseil il a été conté que vous veniez du monde des Hommes. "
Le cœur d'Eilianiel se mit à cogner si fort dans sa poitrine que sa respiration s'accéléra et que des sueurs froides coulèrent dans son dos. Après une mûre réflexion, elle finit pas tout lui raconter, excepté sa vie en Isengard. Elle n'avait pas envie qu'il sache. Il ne fallait pas qu'il sache ...
" Et bien, c'est assez difficile je dois dire ... Je suis née de l'union d'un elfe gris et d'une elfe Galadhrim. J'étais la plus jeune de leurs enfants et donc la plus turbulente. Un beau jour, des orcs on attaqué un village voisin, et se sont enfuis dans la forêt de Fangorn. Là, ils sont tombés sur mes parents, mes frères et moi. Ma mère m'a cachée et est retournée se battre avec mes frères et mon père. Mais il n'étaient que quatre et les orcs les ont vite dépassés en nombre. J'ignore s'ils ont souffert en trépassant, je sais juste que je suis restée cachée longtemps avant de fuir, pour finalement tomber sur un village d'hommes. Là, j'ai commencé une nouvelle vie, mais je vous épargne tous les détails. Nous y passerions la journée. "
Après un léger silence relaxant, les deux soupirèrent en chœur de frustration. Au final, au détour d'un couloir, ils aperçurent Aragorn. Eilianiel sourit en le hélant. Il stoppa sa marche, se retourna, et vint vers eux. Arrivé à leur hauteur, il demanda sur le ton de la rigolade :
" Perdus ?
- Un peu oui ... répondit l'elleth, un sourire aux lèvres. "
Le rôdeur esquissa un demi-sourire et leur fit signe de le suivre. Les trois compagnons marchèrent environ dix minutes avant d'arriver au lieu de rendez-vous. La fraternité était réunie, et ils étaient les derniers. Alors qu'elle avançait vers le petit groupe qui s'était réuni, Eilianiel sentit sa peau brûler. Quelqu'un l'observait. Elle regard autour d'elle, et croisa le regard de Gandalf. Elle le soutint quelques secondes avant de détourner les yeux.
" Pourquoi m'a t-il regardé ainsi ? " se demanda pensivement l'elleth ...
Eilianiel se plaça alors auprès des membres de la communauté. Tout le monde regarda Elrond, qui prit la parole.
" Le porteur de l'Anneau prend la route en quête de la Montagne du Destin. Vous qui voyagez à ses côté, aucun serment, aucun engagement ne vous oblige à aller plus loin que vous le souhaitez. Adieu. Ne vous détournez pas de votre but. Que la bénédiction des Elfes, des Hommes et de tous les peuples libres vous accompagne. "
Sur ces paroles, le seigneur elfe enjoignit la compagnie à partir. Ils le saluèrent tous avec respect et attendirent Frodon en silence. Ce dernier avait les yeux dans le vague et regardait mélancoliquement la cité elfique. Il ne voulait pas partir. Plusieurs fois dans le mois, lors des entrainements ou ballades nocturnes auxquelles Eilianiel avait assisté, il avait évoqué le fait qu'il ne voulait quitter la cité. Et comment ne pas le comprendre ? Il découvrait à peine le monde et s'élançait déjà dans une quête qui le menait à la mort ... Gandalf regarda le hobbit, compatissant.
" La communauté attend le porteur de l'Unique. "
Sortant soudainement de sa rêverie, le hobbit sursauta et avança jusqu'au devant de la communauté, hagard. Puis, un à un, les autres membres prirent place en file indienne. Étant juste derrière Gandalf, Eilianiel pu aisément entendre Frodon demander au magicien :
" Le Mordor Gandalf, c'est à droite ou à gauche ?
- A gauche. "
Et c'est ainsi que la communauté prit la direction de la montagne du destin. Pour Eilianiel, ce début de quête ressemblait à une aventure et elle était à cette heure surexcitée. Le premier grand voyage de sa vie commençait ...
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Pour l'Amour et la Haine - Affronter sa Destinée
FantasyEnvoyée par le mage blanc pour récupérer l'anneau Eilianiel, élevée en Forêt de Fangorn, nourrit bien d'autres desseins : tuer le fils de celui qu'elle tient pour responsable de la mort de ses parents. Un coeur bien sombre, malmené par des êtres vi...