Chapitre 22 : L'arrivée des Eldars

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3 mars 3019 du Troisième Âge, Le gouffre de Helm.

" M'avez vous entendue ? questionna Eilianiel alors que le regard azurin de l'elfe était toujours planté dans le sien.

- Certainement depuis que vous êtes sortie de l'armurerie, répondit le prince, ailleurs. "

Eilianiel avait sentit cette distance et s'était donc approchée de lui avec douceur.

" Man le trasta, mellon nin ? demanda Eilianiel en prenant place près de l'elfe. Je ressens votre détresse. "

Ce dernier tourna la tête de surprise vers elle, et elle se contenta de soutenir son regard azur.

" Je crains que la guerre ne se soit gangrénée jusque sur les terres de mon père. Je crains pour eux. Le cauchemar de voir le sang des miens abreuver le sol de la Fôret Noire me hante depuis le début de cette guerre. Je crains de ne pourvoir rentrer chez moi quand tout cela sera terminé. Je crains ne plus rien avoir en ce monde. Sauron a le bras long, assez long pour atteindre les régions les plus sûres ... les cavernes sculptées de mon père, la cité pure d'Imladris, et même la paisible Comté ... Je ne pourrais cesser d'en citer. Je ne peux cesser de craindre. 

- Ne craignez pas d'avoir à affronter une solitude qui n'est pas encore réelle, prince des vertes feuilles. Le royaume de votre père était encore sauf il y a de cela six jours, les gardes font bien leur travail ... "

Ce dernier posa un regard remplit d'incompréhension sur elle, et elle ne tarda pas à lui expliquer.

" J'ai trouvé refuge dans votre royaume après ma chute. Votre père m'a bien traité. "

Legolas hocha la tête. Il avait comprit qu'elle ne s'étalerait pas plus et respecta ce choix. Finalement, les deux elfes se levèrent, décidant qu'ils feraient mieux de rentrer. Legolas passa en premier et atterrit souplement en haut de la tour. Eilianiel prit appuis sur le toit afin de laisser pendre ses pieds et se réceptionner sur le bois qui couronnait la barrière, mais ses pieds glissèrent sur le chêne rendu glissant pas la fraicheur de la nuit et son agilité d'elfe ne réussit pas à l'aider à se rattraper. Un cri de surprise lui échappa.

Elle allait basculer dans le vide et s'écraser en bas de la tour.

Tout se déroula au ralenti durant quelques millièmes de secondes. Elle sentit son esprit intérieur se détendre. Ses muscles se décontractèrent et elle se contenta de garder les yeux entrouvert, un fin sourire se dessinant sur ses lèvres ... que la mort la frappe donc, elle s'en fichait désormais, elle l'acceptait. Elle pouvait sentir l'appel de Mandos ...


Aragorn avait besoin de souffler. Cette angoisse qui enserrait son coeur, cette peur pour ces Hommes qui ne verraient sûrement jamais l'aube ... 

Pourquoi fallait-il qu'ils grandissent ou vieillissent dans un monde si dur, si cruel ? Méritaient-ils cette haine ? Ne pouvaient-ils pas se contenter de rixes frontalières, sans même qu'il n'y ai de blesser ? Les générations futures n'avaient elles le droit à un peu de clémence, si toutefois ellee voyaient le jour ...

Assis sur les marches près de la forge, il sentit des pas dans son dos, et la délicatesse apparente lui donna une idée du nom de son très certainement futur interlocuteur.

" Vous pouvez vous avancer Gimli, je ne vous en voudrai pas ... "

Le nain arriva à hauteur et s'appuya sur le manche de sa hache, comme à son habitude. Il tira sa pipe et crachota de la fumée avant de prendre la parole.

" L'elfe ne devait pas avoir tort de s'emporter comme cela ... ils ne passeront pas la nuit ...

- Je crains mon cher Gimli qu'aucun de nous ne passe la nuit. Les elfes nous sont d'une grande aide mais ils ne sont toujours pas assez nombreux. Personne ne passera la nuit. Il n'y aura pas d'aube pour les Hommes du Rohan ... "

Pour l'Amour et la Haine - Affronter sa DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant