Pour l'Amour et la Haine - Affronter sa Destinée

Chapitre 41 : Confessions et plan d'attaque

Soir du 16 mars 3019, salle du trône de Minas Tirith. 

" De quoi n'êtes-vous donc pas sûre ? "

Eilianiel regard Legolas. L'ellon avait posé sa question sans impolitesse, juste une curiosité justifiable. Gardant une part de mystère, l'elfine lui offrit un fin sourire et tourna les talons, mais le fils de Thranduil n'avait pas dit son dernier mot. De plus, elle boitait donc il la rattrapa aisément. 

" Un silence entendu, un sourire mystérieux ... j'aime les défis. Si je trouve de quoi s'agit-il, vous m'aider pour battre Gimli la prochaine fois ! 

- Et si vous n'y parvenez nullement, que dois-je attendre de vous ? De plus, votre petit jeu sordide avec Gimli ne risque pas de bien durer puisque la prochaine guerre que nous mènerons sera différente. Nos effectifs sont divisés. "

L'elfe s'arrêta. Il avait compris depuis longtemps que l'issue de cette prochaine guerre serait décisive, cependant il ne s'attendait pas à ce qu'une si jeune elfe ne tienne de tels propos. 

" Je suis née et j'ai grandi comme une enfant sauvage, élevée par les Hommes. Bien que certaines choses soient innées, la plupart de mon éducation s'est faite dans un monde différent du vôtre. Chez les hommes, les guerriers apprennent à lire à six ans, sont envoyés à la forge à treize et à dix-huit ans s'en vont en guerre. Si toutefois ils sont éduqués. Certains ne savent ni lire ni écrire. L'art est inexistant. Je suis une exception, mes tuteurs se sont saignés jusqu'à leur mort pour moi, ne venant pas du même monde, je grandissais moins vite. À soixante ans, j'en paraissais quatorze. À soixante-deux ans j'étais orpheline, inculte et analphabète car ils n'avaient pas pu me payer une enseignante. Je ne dois mon salut qu'à Saroumane, et là encore je me suis bien trompée. "

Legolas resta à l'écouter, réalisant la vie qu'il avait eue parmi les elfes de VertBois. Il avait reçu une éducation stricte, mais nécessaire pour un Prince. 

Eilianiel l'observait. Il la scruta, et n'ayant jamais été fort pour développer des relations amicales, il pensa qu'elle attendait qu'il s'ouvre à elle en retour. Il ne sut pas par quoi commencer, avant de finalement se lancer sur un sujet qu'il n'avait jamais abordé, avec quiconque. Il se doutait que l'elfine en face de lui n'avait jamais mis à jour ces informations à propos d'elle non plus. 

" Ma mère est morte, enlevée et torturée par les Orcs quand je n'étais qu'un nourrisson. Mon père n'en parle jamais. Je ne l'ai pas vraiment connue, je ne me souviens ni de sa voix ni de son regard. "

Eilianiel ne sut compatir, ne pouvant que s'imaginer la détresse qu'il avait ressentie plus jeune. Elle avait perdu ses deux parents, mais elle se souvenait de tous les moments passés avec eux. Les éclats de rire de sa mère, la force tranquille de son père, l'intrépidité de Veryan ... les cris quand elle courait trop loin dans la forêt, les promenades avec les Ents, les oiseaux qui chantaient et le soleil qui perçait à travers les feuilles, laissant trainer une odeur musquée ... 

" Mon père m'a élevé dans cette froideur qu'il avait instaurée, et je suis devenu rigide et ... coincé ? 

- Je n'en ai absolument aucune idée, rit l'elfine. Je vous imagine mal ainsi, mais cela pourrait être drôle. J'aurais aimé vous faire rencontrer Gimli à cette période. 

- Je l'ai rencontré, en quelques sortes. Mais c'est une autre histoire, et le temps nous manque. Je vous la conterai volontiers. 

- J'attendrai. Je peux me montrer patiente, bien que je ne sache combien de temps vous comptez me faire mijoter ... "

Ce fut au tour de Legolas de lui envoyer un fin sourire rempli de mystère, et elle ne put réprimer un fin sourire. Savoir qu'elle devait survivre pour écouter ce récit lui mettait un peu de défi, et elle ne disait pas non. Bien qu'elle était désormais à un rang supérieur, et qu'elle pouvait exiger quoi que ce soit.