Chapitre 36 (2) : Au revoir

499 34 11
                                    

15 mars 3019, est de Minas Tirith. 

Devant lui, à un kilomètre, se dessinaient les ombres de leurs cibles ...

Arbalète pointée en avant, Veryan calcula combien de temps il avait avant que les Mûmakils ne soient plus qu'à cent mètres d'eux. Il devait être à huit-cents mètres d'eux, et leur vitesse devait être d'environ dix mètres par secondes, Veryan avait moins de deux minutes avant que sa première victime ne touche le sol. 

" Si vous avez le privilège de vous mettre à l'abris des sous-bois, faîtes-le, je vous en conjure. "

Le couple à ses côtés lui lança un regard gratifiant, avant qu'Aquilan ne s'empare d'une sacoche, remplie de lames courtes, toutes rentrées dans des fourreaux adaptés à la courbure des armes. Il devait en avoir une dizaine, ainsi Veryan comprit qu'ils en auraient pas pour longtemps à combattre. Un javelot et un arc, des lames courtes et une arbalète n'étaient pas les armes de prédilections pour cette mission. En comptant mieux, le prince vit qu'il y avait douze lames en possession de l'elfe qui l'accompagnait. 

Se concentrant de nouveau sur ses cibles maintenant accessibles, Veryan pointa son arbalète vers le premier Mûmakil, une grande femelle. 

Dire que ceux-là sont plus petits que leurs ancêtres, pensa avec horreur Veryan, dont les yeux sortaient de leurs orbites tant ils étaient écarquillés. 

" Visez leurs yeux et le meneur de chaque cessions de Haradrims. "

Et son premier carreaux qui partit se loger dans la tête du premier Haradrim, qui alla s'écraser quelques dizaines de mètres plus bas. Imryll lança sa lance, et celle-ci partit se loger juste au dessus de l'oeil de l'immense créature grise, qui n'en vit que son pas s'accélérer. Les yeux emplis de fureur, la bête les chargea, toutes défenses en avant. Celles-ci étaient cernées de cercles d'or et ses oreilles, aussi presqu'aussi grandes que son corps, semblaient lui procurer la possibilité de s'envoler. La terre trembla et les chevaux piaffèrent de terreur, tentant de désarçonner leurs cavaliers. Veryan parle à Caspian X et lui murmura de douces paroles :

" Mae carnen, Caspian, mellon nîn. "

Puis ils dirent pivoter leurs chevaux et s'éloignèrent au triple galop d'une centaine de mètre. Une flèche vint frôler l'épaule d'Aquilan, qui serra la mâchoire. La brûlure de la blessure se faisait ressentir dans son regard. 

Les trois guerriers tirèrent à leur tour, chacun trois fois. Chacun avait détourné l'attention de la grande matriarche, dont les quatre défenses se balançaient de droite à gauche. L'un des Oliphants tomba : il s'était prit deux cachets d'arbalète dans l'oeil. Si une majeure partie des Haradrims à son bord sauta, la minorité restante se fit écraser et la terre s'abreuva d'une première marre de sang. Veryan réprima un haut-le-coeur devant cette effusion d'hémoglobine, et pointa son nouveau carreau vers la dizaine d'Hommes armés d'arcs s'avancer vers eux. 

" On se disperse ! On se disperse !! "

Veryan s'était époumoné, et les chevaux se séparèrent. La monture d'Imryll paniqua et se cabra, poitrail en avant. Elle brassa un temps l'ai de ses antérieurs en hennissant, avant que cet hennissement ne se transforme en grondement. La bête immaculée s'était pris six flèches, logées dans son poitrail. Ses yeux se révulsèrent et Veryan ne put que voir la mine déconfite de sa cavalière avant qu'elle ne s'évase au sol dans un bruit mat. 

" Imryll !! NON !! "

Aquilan orienta sa monture vers celle de sa dulcinée, dans la robe blanche comme neige avait viré à l'éclate. Des flots de sang giclaient des différentes blessures et Imryll rampait au sol, sonnée. Une de ses jambes était molle, inefficace. 

Pour l'Amour et la Haine - Affronter sa DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant