Chapitre 18 : Un nouveau départ

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29 février 3019, T-Â., vers la Lorien. 

Eilianiel se retourna une dernière fois pour voir petit à petit disparaître le palais souterrain du roi Thranduil. Haldir et Rumil à sa suite, elle avançait passablement en direction de la Lothlorien.

Elle se remémora alors sa dernière discussion avec celui qui l'avait poignardé dans cette pièce. Bien qu'elle ne se rappelait guère de ce qu'il s'était passé après cet accident, s'étant réveillée le lendemain, attachée à un lit dans les chambres de guérison. Le roi des sylvains avait semblé désemparé devant la situation. Ses yeux globuleux l'avaient dévisagée et il lui avait posé un ultimatum. Partir ou rester ... et accepter son jugement. L'elleth avait d'abord accepté de se faire juger, mais Haldir avait insisté pour qu'elle vienne en Lothlorien.

" Vous n'êtes pas revenue à la vie pour rien, avait-il dit. La Dame Galadriel saura vous accueillir. "

C'est ainsi qu'elle se retrouvait avec les deux frères. Sa blessure au flanc la tiraillait toujours mais la plaie se refermait, et Rumil marchait avec un appui, même s'il semblait aller de mieux en mieux. Aujourd'hui, elle réalisait le même chemin qu'elle avait effectué la semaine précédente, mais en sens inverse. Elle repassait en boucle ses derniers mots adressés directement au père de Legolas.

" Croyez vous en la rédemption Seigneur Thranduil ? "

Celui ci l'avait ignoré, partant tête haute et épaules basses se soûler et dessoûler au rythme de la journée monotone.

La voix du frère d'Haldir la tira de son absence :

" Vous me semblez loin mon amie.

- Et vous me semblez bien amical à mon égard. Je ne suis plus qu'une meurtrière aux yeux des Elfes.

- Ne soyez pas sotte. Vous n'étiez que le bras de Saroumane, un jouet manipulable, jeune et innocent.

- J'ai tué ...

- A sa place. Il vous aurait certainement tué si vous ne l'aviez pas écouté. Je ne puis vous reprocher quoique se soit. Thranduil vous en veut, mais il en veut à tout le monde. "

Eilianiel tourna la tête, tentant tant bien que mal de ravaler les larmes qui lui montaient aux yeux. Elle cala sa tête dans l'encolure de l'étalon qu'elle montait pour pleurer, sous les yeux de Rumil de d'Haldir qui ne pouvaient qu'assister à sa douleur. Ses sanglots redoublèrent d'intensité, elle pleurait désormais à chaudes larmes et ses épaules tressautaient au rythme des secousses. Haldir avait finalement prit la tête du groupe, Eilianiel ayant préféré rester à l'arrière afin de refouler sa peine.

Quelques heures plus tard, l'elleth laissait divaguer son esprit et ses yeux se baladaient sur le paysage qui s'offrait à elle. Le soleil déclinait et le coucher de soleil ne tardait pas.

" La nuit sera chaude. Le début du printemps se fait ressentir, dans l'air et le paysage qui renaît mais aussi dans mon cœur, murmura le frère d'Haldir.

- Vous êtes poète ? demanda Eilianiel face aux paroles du jeune elfe.

- Non. Mais notre autre frère, Orophin, l'est. Il est doué. Il vous lira certainement l'une de ses compositions. "

L'elfine approuva avec joie et elles fit partir son étalon au galop, qui fut vite suivit par celui de Rumil et la jument d'Haldir.

Les deux frères riaient avec recul mais Eilianiel s'époumonait. Elle rejetait toute la crasse qui l'entourait, évacuait toute cette haine et cette rancœur qui la recouvrait.

Elle était libre.

Libre de se laisser vivre. 

Enfin le soleil disparut pour de bon derrière la terre, il se coucha dans l'eau tandis que les trois cavaliers s'arrêtaient à l'orée d'un bois afin de faire souffler leurs montures poussées à bout. L'elleth soupira d'aise en se laissant glisser le long d'un tronc d'arbre. La nuit s'avérait calme et les trois elfes montèrent un rapide campement afin de passer la nuit. 

L'aube se levait doucement, et Rumil et Eilianiel émergeaient lentement de leur sommeil. Haldir veillait depuis la fin de la soirée et préparait maintenant un baume à appliquer afin de soulager la blessure d'Eilianiel qui s'était montrée fiévreuse depuis le milieu de la nuit.

" Tenez, étalez cela avec délicatesse sur votre blessure. Nous serons en Lorien d'ici ce soir. Vous y recevrez tous les soins nécessaires mais pour le moment je ne peux que vous donner ce baume. "

L'elfine hocha la tête avec gratitude avant de relever le pan de sa tunique et d'observer les bords de sa blessure qui avaient virés au jaune.

La plaie se refermait tout de même assez bien et la jeune elfe grimaça de douleur quand le produit lui brula le ventre. Cependant la solution s'avéra utile quand la brûlure disparut et que la douleur ne devint qu'un lointain souvenir.

Les trois voyageurs replièrent leurs capes et sellèrent leurs chevaux en vitesse avant de se remettre en route. En chemin, Eilianiel repensa alors aux paroles des deux frères hier soir, qu'elle avait entendu parler malgré le fait qu'elle dormait.

" Rumil ? Hier soir, vous parliez avec Haldir, de quoi s'agissait-il ?

- Je ... à vrai dire je ... mais vous ne seriez pas en train d'écouter nos conversations ? "

L'elfe avait réussi à détourner la question, mais l'impertinence de l'elfine la poussa à continuer.

- Non, je ne parvenais pas à dormir et ... cela ne devais pas être si privé étant donné que vous en avez parlé devant une inconnue.

- En effet oui ... notre père est mort il y a peu, lors d'une rixe contre des Orcs. Haldir insiste sur le fait que notre mère ne s'en remettra pas ... Je ne suis pas de cet avis. "

Eilianiel lança un regard désolé à son interlocuteur, qui baissa simplement la tête.

Le reste du voyage se déroula dans un silence respectueux et le temps passa assez vite après cela. En fin d'après midi, ils arrivèrent en frontière de Lorien, qu'ils pénétrèrent religieusement au pas.

Les oiseaux chantaient et les lumières du soleil déclinant déployaient leurs ailes majestueuses sur les arbres. La beauté du paysages choqua l'elleth qui laissaient ses yeux d'or se poser sur les feuilles des mellyrns.

" Je ... il n'y a ...

- ... pas de mots en effet cette beauté de paysage me coupe le souffle à chaque fois un peu plus, affirma Haldir. "

L'elfine sourit devant la mélancolie de l'elfe. Il avait des étoiles dans les yeux. Les lumières se miraient dans ses iris claires.

Ces trois derniers émerveillèrent encore plus quand ils arrivèrent, au bout de quelques heures, devant une immense forteresse d'arbres entourée d'un fossé.

" Caras Galadhon, murmura Rumil. Capitale des Galadhrim, cœur du Naith de Lothlorien et demeure de la Dame Galadriel et du Seigneur Celeborn. "

Ils firent avancer les chevaux sur le sentier qui descendait à la capitale et Eilianiel se sentit soudainement ... vide. Elle était vidée de toutes ses ondes négatives, de tous ses doutes et ses sombres pensées. Elle vivrait désormais, et c'est tout ce qui importait. Devant elle se dressait le cœur elfique sur cette Terre, dans ce monde si vaste et si beau. Ce monde si beau qui risquait de disparaitre sous les maléfices de Sauron, perfide être qui se représentait sous un oeil de flammes. Là, aujourd'hui, elle possédait enfin ce qu'elle attendait, sans le savoir, depuis plusieurs années déjà. Un nouveau départ.

Enfin elle possédait un nouveau départ.


Voilà, le dix-huitième chapitre a été publié ! Je disais au chapitre précédent que je ne dépasserai ps les vingt-cinq chapitres, et bien je pense que si ! J'ai changé de scénario et désormais je garderai cet objectif.

Seul problème : je ne suis pas très satisfaite de ce chapitre alors n'hésitez pas à me dire ce que vous pensez ...

Pour l'Amour et la Haine - Affronter sa DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant