Chapitre 30 : La force du Palantir

658 50 19
                                    

Nuit du 7 mars 3019, Edoras.

Alors qu'Eilianiel se rendait au pas de course jusqu'au château, elle sentit soudainement un étau serrer sa gorge. Un poids s'enroula autour de son coeur et elle sentit son regard brûlant sur Méduseld.

Il était là ...

Elle rabattit son capuchon sur sa tête et s'élança dans le palais. L'agitation causée par la tourmente avait réveillé les plus sobres, et l'elfine manqua d'en renverser quelques uns au passage. Elle dérapait et se rattrapait aux pans de leurs tuniques en se couchant. Elle pénétra finalement dans le dortoir pour hommes et y découvrit Pippin aux prises avec l'objet favori de son ancien maitre ...

" Oh, par les Valar, le Palantir de Saroumane ... marmonna-t-elle dans ses moustaches. "

Elle se fit bousculer par Aragorn qui saisit le Palantir des mains du hobbit qui s'effondra sur le sol. Legolas se précipita près du rôdeur qui commençait à convulser sous la force de l'emprise qu'exerçait l'Œil.

Finalement, Eilianiel se précipita près des deux hommes et donna un coup de pied dans la boule noire, qui alla rouler jusqu'au coin du mur. Un flash violent d'un arbre en flammes avec le Grand Œil derrière se répercuta dans sa tête. Elle en tomba à terre tandis que tout grondait en elle.

Elle sentit des bras puissants la relever, et se retournant, découvrit Legolas. Son regard déviait d'Aragorn à elle, semblant ne plus savoir quoi faire. Elle hocha la tête pour signifier que tout allait bien et se passa la main sur son front brûlant. Elle remarqua que ses doigts tremblaient.

Elle vit juste Gandalf jeter une couverture sur l'objet de malheur.

" Crétin de Touque ! cracha-t-il. "

Ses traits en colère se détendirent et prirent un aspect inquiet en voyant l'état du semi-homme. Il semblait méditer dans le vague, figé comme si Ungoliant l'avait mordu. Ses yeux fixaient un point fixe comme s'il fut mort. Une peur étreignit le cœur de l'elfine, qui ne pu s'empêcher de se pencher sur le semi-homme. La main de Gandalf la retint de s'approcher plus. Il semblait réciter des litanies en faveur de Pippin qui reprit petit à petit de la couleur et il cligna des yeux plusieurs fois pour voir plus clair. Il semblait encore penaud et tremblait.

Eilianiel sentit son cœur se serrer à la vision faible du pauvre hobbit.

" Qu'avez-vous vous donc vu ? Qu'y avait-il ? Avez-vous dis quoique ce soit à propos de Frodon et l'anneau ? Répondez ! attaqua le magicien. "

Devant le silence du jeune hobbit, Gandalf le secoua tout en lui demandant fermement de répondre. Eilianiel intervint. La tension du magicien se faisait ressentir dans toute la pièce, et la peur de Pippin se sentait à des kilomètres.

" Allons Gandalf, une question à la fois pour cette pauvre tête un peu trop curieuse. "

Le vieil homme en gris rumina dans sa barbe blanche et se pencha un peu plus pour écouter Pippin qui commençait à parler de on rêve ...

" Il y avait un arbre ... il brûlait ... un arbre blanc ... et Sauron était derrière, j'ai entendu sa voix dans ma tête. Il m'a demandé mon prénom, je ne lui ai pas répondu ... il m'a brutalisé ! Mais je n'ai rien dis ? ... non, je ne m'en souviens pas ... non, non, je n'ai rien dis ... j'en suis sûr ...

- Pippin ...

- Non, je ne lui ai pas dis comment je m'appelais, divaguais le pauvre hobbit.

- Pippin ! Lasto beth nin. Tolo gan dan Galad. "

La voix ferme de Legolas le tira de sa rêverie et il reprit son souffle tandis que Gandalf formulait une nouvelle question, celle qui faisait se tordre d'appréhension les entrailles de ses compagnons.

Pour l'Amour et la Haine - Affronter sa DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant