Pourquoi nous ? [TERMINÉ]

Explosion

Un petit groupe d'amis à l'air enjoué avançait tranquillement vers un coin de forêt non loin de leur ville de campagne. Les lycéens s'arrêtèrent dans une clairière verdoyante à l'orée des grands chênes. L'une des filles sortit une nappe bleue qu'elle étendit sur l'herbe avec l'aide des autres. Chacun avait apporté un plat, une salade, un sandwich, un gâteau, une tarte, qu'ils mirent à la disposition des autres en vantant les qualités de la nourriture qu'ils avaient confectionnée eux-mêmes (ou achetée pour certains). 

Une belle jeune femme blonde au magnifique regard bleu océan s'installa à côté de sa jumelle, une brune aux yeux marron. A côté d'elles, s'assit une brune aux yeux gris qui discutait avec une assez jolie terminale aux longs cheveux châtains. En face des filles s'installèrent quatre garçons, deux frères, le petit avait de courts cheveux châtains et le grand blond une musculature impressionnante, un brun qui avait une étincelle malicieuse au fond de ses prunelles chocolat et un petit blond aux cheveux soyeux.

Ils commencèrent à manger en discutant joyeusement. L'une des jumelles, la brune, se leva et partit loin du groupe pour répondre à un appel de son petit ami. 

"Elle est toujours avec son mec, ta sœur ? demanda le petit blond.

- Ouais mais ça va plus trop entre eux, répondit Nina.

- J'ai toujours dit qu'il était complètement débile, intervint la brune aux yeux gris.

- Tu vois toujours tout en noir aussi, se moqua son amie assise à côté d'elle, Célia.

- C'est vrai mais pour le coup elle n'a pas tort. Quel idiot ! Comment fait Laura ? Je suis dans la même classe que lui, je l'ai déjà frappé trois fois et on est en Septembre ! dit le grand blond, Émile."

Le groupe éclata de rire. Certains (surtout les filles, compatissantes) plaignirent le copain de Laura, les coups d'Émile faisaient particulièrement mal comme pouvait en témoigner son petit frère, Oscar. 

"Hum.... Il est trop bon le fondant au chocolat, soupira d'aise Florian. 

- Merci, sourit Célia, la pâtissière qui avait cuisiné le gâteau en question, et toi, qu'as-tu préparé ?

- Euh.... Ces magnifiques sandwichs... rougit vaguement le brun en désignant une boite tout droit sortie d'un quelconque supermarché.

- T'avais la flemme ? interrogea Noah.

- Nan, j'ai fait cramer ma tourte, répondit le maladroit. 

- J'aurais dû m'en douter, rit le petit blond.

- Moi, en séparant les blancs des jaunes, j'ai utilisé 6 œufs... commença Célia.

- Et alors ? la coupa Florian.

- Au lieu de 3, termina la jeune femme.

- Pas douée, ricana Amélie.

- Tu as fais quoi toi ? demanda Noah.

- La quiche au thon, c'est une recette familiale ancestrale, annonça la brune.

- J'en ai pris une part, c'était trop bon ! se souvint Oscar.

- Ah....... euh...... merci, bredouilla Amélie en rougissant."

Nina et Célia échangèrent un regard avant de contenir un rire amusé. Leur amie amoureuse du jeune homme aux cheveux châtains, devenait ridicule dès qu'elle parlait à Oscar.

Une fois qu'elle eut réussi à s'empêcher de rire, Célia se leva doucement pour aller récupérer un bol de salade au milieu de la nappe. Elle se pencha pour le ramasser quand elle entendit une intense déflagration.

BOUM !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Une terrible explosion retentit, faisant virevolter les amis dans les airs. Ils furent projeter aux quatre coins de la clairière.

______

Amélie regardait autour d'elle, effrayée, elle avait l'impression de brûler vive comme poussée dans un volcan par un feu dangereux.

Nina ne comprenait rien, déconcertée, elle avait l'impression de voler librement comme baladée dans les airs par un doux vent.

Émile respirait très fort, terrifié, il avait l'impression de se noyer comme malmené dans un océan par une eau furieuse.

Noah écarquillé les yeux, émerveillé par la beauté de la nature sauvage, il avait l'impression de se promener dans une forêt verdoyante.

Les quatre se tortillaient sur place, ils semblaient en transe, les yeux grands ouverts, le regard dans le vague. Amélie était entourée d'un feu rougeoyant, Nina planait à quelques centimètres de la terre ferme, Émile était complètement trempé et Noah était allongé sur un tapis de fleurs colorées.

Soudain, les quatre ouvrirent les yeux en même temps. Quatre cris terrorisés emplirent la clairière. Les flammes qui ne semblait pas brûler Amélie s'éteignirent d'elles-mêmes, Nina cessa de voler et atterrit doucement sur l'herbe, l'eau qui avait mouillé le corps d'Émile se résorba et ne fut plus qu'une minuscule goute d'eau, les fleurs qui avait miraculeusement poussées sous Noah se résorbèrent et redevinrent de petites graines déjà présentes dans le sol avant l'explosion.

La brune et le grand blond se levèrent d'un bond. La jolie blonde resta au sol, elle ne fit que s'assoir lentement, perturbée par ce qui venait de lui arriver. Elle n'était pas la seule. Noah se redressa doucement, perplexe, il se souvenait d'une forêt dense et colorée, mais il ne se rappelait pas être allé dans un tel endroit.

Amélie regardait le sol où elle était étendue quelques secondes auparavant, l'herbe avait brûlé. Il ne restait plus que de petites touffes cramoisies. Elle se souvenait de la sensation étrange de s'être enflammée mais bizarrement, elle-même n'était pas blessée. Ses vêtements gardaient les traces de ce qui lui était arrivée, ils étaient troués et déchirés, lacérés par des flammes dévorantes.

Émile, grand frère avant tout, ne chercha pas à comprendre ce qui avait trempé ses habits. Il fouilla la clairière de son regard inquiet, à la recherche de son petit frère. Il le trouva recroquevillé sur lui-même non loin des grands chênes, il semblait en proie à un mal de tête incroyable. Il avait les yeux agrandis par la douleur.

Sans un mot, le blond s'approcha d'Oscar. Mais, dès qu'il ne fut plus qu'à deux ou trois mètres de lui, il hurla. Émile tomba à genoux, instinctivement, il se protégea la tête avec ses mains, les entourant autour de ses tempes. Comme si cela pouvait le défendre contre le mal qui l'attaquait.

Oscar aussi réagit à l'approche de son frère. Ses yeux s'ouvrirent en grand, son regard se perdit dans des pensées qui lui étaient étrangères. Il semblait lire quelque chose, mais bien heureux celui qui arriverait à dire quoi, même lui ne savait pas.

Soudain, il comprit. Il lisait l'esprit de son frère. Il ne sut comment s'arrêter. Il ne voulait pas pénétrer l'intimité de son aîné. Il n'y arriva pas, il eut beau essayer de s'empêcher de voir les pensées horrifiés d'Émile cela ne fonctionnait pas. Il tenta de s'éloigner physiquement de lui, il s'assit, se leva et s'éloigna lentement de son frère toujours agenouillé.

Une fois qu'il fut suffisamment loin de son frère, la douleur qui harcelait Émile cessa. Il se redressa brusquement, encore perturbé par l'intrusion involontaire d'Oscar dans son esprit. Il jeta un regard perplexe à Oscar qui le lui rendit. Aucun des deux n'avaient compris ce qui s'était passé ou comment s'était arrivé.

Les autres comprenaient encore moins les évènements qui venaient de se dérouler sous leur regard inquiet. Quand ils s'apprêtèrent à questionner leurs amis, un cri vint troubler le calme de la petite clairière.

"QU'EST-CE QUI M'ARRIVE ???"

Florian flottait dans les airs, mais aucun vent ne le portait, c'était de la pure magie.