Pourquoi nous ? [TERMINÉ]

Fatigue

Quelques heures sont passées depuis que Noah a provoqué un petit séisme. Les lycéens ont discutés longuement des étranges phénomènes qui se sont produits dans la petite clairière d'ordinaire paisible depuis l'explosion. Ils n'ont pas trouvés de solution miracle et, finalement, Laura a annoncé qu'il allait peut-être être temps de rentrer chez eux ou leurs parents allaient bientôt s'inquiéter. Les autres ont acquiescer et rassembler leur affaire éparpillée un peu partout sur l'herbe bien que terrifié par l'idée qu'une nouvelle catastrophe se produise chez eux, devant leur famille. Mais, il n'avait pas d'autre choix.

Chez les Irmãos

Émile et Oscar rentrèrent chez eux dans la soirée. Ils furent accueillis par un silence qu'ils ne cherchèrent pas à combler. Ils parlèrent peu, plongés dans leurs pensées peu joyeuses.

Le plus jeune songeait aux efforts qu'il allait devoir fournir pour éviter de se retrouver à moins de dix mètres de toute personne avant qu'il n'arrive à contrôler son étrange et bien trop puissant pouvoir. Demain, il aurait cours, il ne voyait vraiment pas comment il allait se débrouiller pour éviter tous les lycéens pendant une journée entière, c'était strictement impossible. Il ne pouvait pas aller au lycée, ce serait trop dangereux. Mais comme faire pour louper les cours ? La seule idée qui lui vint fut de faire croire à son père qu'il était malade pour éviter d'aller en cours et de dévoiler ses nouvelles capacités dangereuses et imprévisibles le jour d'après, lundi.

Ensuite, ses pensées se détournèrent de cet avenir déprimant pour réfléchir à sa découverte au sujet de sa belle amie Amélie. Il ne croyait pas un seul instant que cette incroyable personne puisse être amoureuse de lui, il avait forcément dû se tromper. Enfin, cela expliquerait tout de même pourquoi elle était si bizarre avec lui depuis quelques temps. Mais bon, il devait y avoir une autre explication à son comportement timide et très différent de son tempérament habituel.

Le plus vieux repensait à sa terreur de s'être retrouvé dans le cercle enflammé cet après midi. Cela lui avait rappelé de terribles souvenirs : un incendie, son grand frère qu'il devait absolument sauver, les flammes dévorantes qui le paralysaient de peur, les cris de terreur de sa famille, le feu qui semblait ne jamais vouloir s'arrêter de croître, son départ de la chambre de Nathan sans lui, sans son grand frère. Il ne pourrait jamais oublier ces détails. Il gardait de ces horribles événements, une peur irrationnelle du feu. Plus jamais il ne pourrait actionner un briquet, allumer une bougie, faire un feu de cheminée, rire devant les flammes chaudes d'un feu de camps... Tout ça à cause de ce putain d'incendie !

Chez les Orya

Nina et Laura rentrèrent épuisées chez elles, les yeux éteints, l'esprit fatigué. Leurs parents le remarquèrent et s'en inquiétèrent. Ils leur demandèrent comment s'était passé leur fête d'anniversaire avec leurs amis. Elles répondirent en une phrase brève, "Bien mais c'était épuisant". Elles avaient prévu cette réponse un peu avant entre elles, inutile de se compliquer les choses, il valait mieux prévoir un mensonge commun et efficace plutôt que de se perdre dans des explications longues et fastidieuses. Elles leur souhaitèrent ensuite une bonne nuit avant de monter se coucher sans manger.

Elles partageaient une chambre avec deux petits lits aux couleurs claires disposées de part et d'autre de la pièce. Elles s'y installèrent sans un mot. Avant d'éteindre la lumière de leur lampe de chevet, elles se sourirent, dans cet infime geste, elles transmirent tout l'amour qu'elles avaient l'une pour l'autre. Cela leur permit d'alléger un peu leur cœur tourmenté. Elles se couchèrent et s'endormirent après de longues heures de réflexion pour Laura et après à peine quelques secondes pour Nina qui était éreintée.

Chez les Maillard

Florian rentra dans un appartement vide, ses parents n'étaient jamais là, toujours à leur travail compliqué aux horaires improbables. Il ouvrit un placard au pif, espérant trouver de quoi manger sans trop chercher. Il dénicha un sandwich de supermarché qu'il avait oublié d'amener à la fête (enfin si on pouvait appeler ça une fête). Il le prit et l'amena dans sa chambre où il le dégusta lentement, l'esprit à des kilomètres de là.

Il finit de manger un peu plus tard. Il n'avait pas envi de dormir alors il se décida à regarder Netflix, il trouverait bien une série intéressante ou il pourrait toujours terminer Black Mirror. Il chercha la télécommande des yeux et la trouva sur le rebord de sa commode, à sept mètres de lui. Il tendit le bras dans l'espoir idiot de pouvoir l'attraper ainsi. Soudain, la télécommande bougea d'elle même, venant directement dans la main d'un Florian étonné. Il regarda le petit boîtier gris puis sa main fermée sur celui-ci et ferma les yeux, pris d'une migraine subite.