Pourquoi nous ? [TERMINÉ]

Conversation

Célia sentit une présence mentale en elle, facile de deviner que c'était le jeune homme (sa voix était celle d'un adolescent en tout cas) qui lui avait parlé il y a à peine quelques minutes. Elle ne savait pas exactement ce qu'il faisait dans son esprit, ce n'était pas douloureux comme quand Oscar usait de sa télépathie, c'était parfaitement contrôlé.

De toute manière, elle avait bien d'autres chats à fouetter. Oscar (ou plutôt sa télépathie, elle doutait que son ami souhaite consciemment lui faire du mal) briserait bientôt son bouclier mental, ce qui signifierait la perte de l'espoir qu'ils s'en sortent sans dommage. Bon, c'était pas le moment de désespérer !

Alors, hop hop hop ! On se bouge le cul !

Ok... Apparemment, l'intrus qui voyageait dans son esprit perturbait quelque peu (ou même complètement) ses pensées...

Elle n'allait pas trop s'attarder sur ce détail, de toute façon, elle ne pouvait rien y faire. Et puis, ce n'était pas franchement dérangeant par rapport à ses amis en train de souffrir non loin d'elle. Alors, l'esprit lui avait dit d'arrêter de réfléchir et d'agir.

Quel conseil à la noix !

Sérieux, il n'y avait rien de concret là dedans : "Suffit juste que t'arrêtes de te poser des questions, de réfléchir et que t'agisses !". C'était de belles paroles mais elles ne contenaient pas vraiment de conseils. Il allait falloir qu'elle se débrouille toute seule en arrêtant de réfléchir et en agissant.

Agir, oui mais... comment ?

Bouger, oui mais... pour aller où ?

Vers Oscar... Et, que ferait elle une fois arrivée ?

Le toucher, comme la dernière fois ?

Ça ne fonctionnait pas, elle avait déjà écarté cette proposition toute à l'heure.

Donc, il allait falloir recommencer tout ce manège... Raaaah, elle commençait déjà à en avoir marre ! Ça ne lui allait vraiment pas de réfléchir ainsi, elle n'était pas le style "question-réponse" comme d'autres de ses amis mais plutôt celui "réflexion, réflexion !". Certes, c'était plus long mais, d'une certaine manière, plus efficace.

Agir... L'esprit lui avait dit d'agir. Mais, le verbe "agir" était vraiment trop vague. Elle pourrait avancer jusqu'à Oscar mais ça ne servirait pas à grand chose. Enfin... de toute façon, qu'avait-elle à perdre à essayer ? Qui ne tente rien n'a rien, nan ?

Célia marcha lentement en direction du télépathe. Plus elle se rapprochait de lui, plus elle sentait la pression mentale qu'il exerçait sur son esprit s'accentuer. Quand elle arriva au niveau de Noah et Florian, elle grimaça, son bouclier venait de se fracturer.

Son cœur (directement lié à son esprit apparemment) rata plusieurs battements, rendant son pouls complètement irrégulier. Sa respiration ralentit subitement, elle eut presque l'impression de suffoquer pendant un court moment, horrible expérience. Ses yeux d'habitude lumineux s'assombrirent, sa vue se brouilla, des points noirs dansaient dans son champ de vision. Sa bouche s'assècha, elle devint aussi aride que le désert le plus sec. Son corps tout entier se mit à trembler, ses jambes n'avaient plus la force de la porter, ses genoux cédèrent, elle tomba.

Merde !

Vite, elle était encore capable de penser normalement. Oscar n'accédait pas encore à son esprit. Donc, son bouclier bien que beaucoup plus fragile qu'auparavant la protégeait encore un peu. Elle devait se servir de cet avantage avant qu'il ne se brise complètement.

Certes, Oscar n'avait pas (encore, ce n'était qu'une question de minutes) pénétré son esprit, mais, cela ne signifiait pas pour autant qu'il ne pouvait pas lire ses pensées comme elle qui recevait toujours le flux mais qui ne pouvait pas pour autant savoir exactement à qui appartenait chaque pensée. Elle était comme détachée, à la fois à l'intérieur de l'esprit de ses amis, à la fois à l'extérieur. Cela devait être pareil pour Oscar envers elle.

Donc, techniquement, il pouvait lire ses pensées. Cela lui donna une idée. Il était temps qu'il se rende compte du bordel qu'il provoquait. Elle décida de tenter de communiquer avec le télépathe.

Oscar ?

Pas de réponse...

Oscar !

Ce silence mental était particulièrement angoissant.

OSCAR !

Ok... C'était carrément flippant là.

Oscar ?

Toujours rien, elle commençait à se sentir un peu débile. Peut-être qu'elle devait tour simplement renoncer... Ce serait tellement plus simple...

Ah non ! C'était pas le moment d'abandonner ! Elle n'allait quand même finir ainsi, à genoux, son esprit asservi par un ami qui avait perdu le contrôle. En plus, c'était nulle comme mort. Et puis, elle ne voulait pas décéder sans jamais avoir fait l'amour, ce serait nulle quand même. Il y a avait tant de choses qu'elle n'avait pas encore faire, alors, hop hop hop, on se remue !

OSCAR JULIEN DELORME !!! T'AS INTÉRÊT À RÉPONDRE !!!

Célia ? C'est toi ?

Eh ben, c'est pas trop tôt.

Nan, c'est le pape. Évidemment que c'est moi ! T'es con ou tu le fais exprès ?

Bon, elle était peut-être un peu énervée, juste un peu...

J'ai mon diplôme de connard, tu veux que je te le montre ?

Oh putain, elle allait le frapper !

T'es sérieux ? Tu fous tout le monde par terre et tu plaisantes ?

J'ai mis tout le monde par terre ?

Sa voix mentale avait pris une allure étonnée, comme si il n'était pas conscient de ce qu'il avait fait. Bizarre.

Ben oui, tu penses que je fais la causette avec toi juste pour le plaisir ?

Ou pour le plaisir de mon agréable compagnie ? Je comprendrais tu sais, les filles tombent toutes dans mes bras. Je serais heureux de t'accueillir dans les miens au besoin.

Euh... Elle parlait toujours à Oscar là ? Ces paroles ne lui ressemblaient pas du tout, elles étaient certes coutumières chez son frère assez arrogant ou chez Florian alias le forceur de première mais elles ne l'étaient pas du tout pour son interlocuteur. Bah, paraît qu'un baiser ça donne des ailes (elle espérait en tout cas que ce soit ça car l'autre solution lui paraissait vraiment paranormale et même terrifiante).

Sans déconner ? Tu me dragues ? Maintenant ?

Je te drague pas, je ne fais qu'enoncer une évidence.

Ok... Clairement, il y avait un truc qui cloche.

Oscar ! Nos potes (et moi d'ailleurs) sont à genoux sur le sol à cause de toi ! Alors, t'arrêtes de blaguer et tu te bouges !

Oui chef !

La conversation mentale s'arrêta là, ils ne pouvaient pas se parler indéfiniment, leurs forces mentales s'amenuisaient au fur et à mesure, cela demandait beaucoup de puissance une telle conversation, et ils avaient tous deux usés leurs forces bien avant de commencer leur discussion.

Heureusement pour Oscar d'ailleurs, Célia aurait fini par le frapper. Sa connexion avec l'esprit de toute à l'heure l'avait rendu bien plus violente et sarcastique, c'était... Étrange.

Du côté d'Oscar, il se trouvait plutôt choqué de ses paroles déplacées envers son amie. Il n'était pas comme ça d'habitude. D'où venait ce soudain comportement inapproprié dans de telles circonstances ? Du baiser avec la belle Amélie ou des événements bizarres qui se produisaient à la chaîne récemment ? Tout cela était plus qu'étrange.