Pourquoi nous ? [TERMINÉ]

Contrôle

Oscar se concentra. Il écarta de son esprit tout ce qui pouvait le déranger, le souvenir du baiser, la promesse d'une future discution ainsi que l'espoir d'une relation, les pensées de ses amis, l'amour de son frère qui venait d'être dévoiler, les sentiments que Laura jugeaient incertains, la douleur mentale qu'il avait provoqué chez Célia en brisant son bouclier...

Il ne pensa plus qu'à une seule chose : contrôler sa télépathie.

Pour cela, il devait être complètement concentré comme quand Émile avait arrêté l'eau dans les tuyaux pour aider à créer la canalisation ou quand Amélie avait provoqué volontairement un incendie pour aseptisé le vieux métro. Il devait aussi comprendre son pouvoir pour le contrôler comme Noah qui entendait les pierres et les comprenait avant qu'elles ne lui obéissent.

Il ne savait pas grand chose de son pouvoir, la télépathie était, par définition, le contrôle des esprits. Or, il ne contrôlait rien du tout, il pouvait certes les lire et les entendre, mais, ça n'avait rien à voir avec un quelconque contrôle.

Donc, soit il s'était trompé depuis le début et il n'était pas télépathe (ce dont il doutait sérieusement, car, cela voudrait dire qu'il avait un autre pouvoir, ce qui était complètement impossible), soit, il n'avait pas bien cerné sa télépathie ce qui la rendait impossible à contrôler. Cette dernière hypothèse lui paraissait être la bonne.

Il devait donc définir exactement les limites de son don. Pour le moment, il savait seulement qu'il était capable de lire les pensées quand les gens s'approchaient trop de lui (comme Émile, la première fois, dans la clairière) ou quand ils était en proie à une puissante émotion (comme Amélie, le jour où elle avait failli incendier sa maison) ou encore quand lui-même était particulièrement déconcentré (comme aujourd'hui).

Donc, son pouvoir obéissait à une limite physique, plus les esprits étaient proches, plus il était facile de les entendre, à une limite émotionnel, plus les pensées étaient intenses en émotion, plus elles étaient audibles, et à lui-même, tant qu'il était concentré, il gardait le contrôle de son pouvoir, mais, à contrario, dès que son esprit s'égarait, il le perdait.

Alors, s'il réunissait toutes ces informations, il lui suffisait d'être concentré pour que tout rentre dans l'ordre. Enfin, en sachant qu'il continuerait à entendre les pensées des gens proches de lui (physiquement parlant) et celles de ceux qui étaient au bord de la crise de nerf ou de peur, ainsi que ceux enragés, terrifiés, euphoriques... Bref, tous ceux qui vivaient un moment intense.

Quoique... Pas exactement, ce n'était pas "tous ceux" c'était plutôt "tous ses proches (émotionnellement parlant)". Car, sinon, il serait déjà devenu fou. Des millions de gens devaient vivre à chaque instant quelque chose de particulièrement terrifiant (une femme qui se faisait violer au coin d'une ruelle), triste (la perte d'un être cher), euphorique (la naissance d'un enfant), ou encore jouissif (un jeune homme qui s'endormait après une longue nuit ardente dans les bras de la femme qu'il aimait et ce, pour la première fois).

Cette conclusion le laissa perplexe car elle signifiait qu'il découvrirait sûrement des choses qu'il préférerait ne pas savoir comme la première fois d'une de ses amies ou un autre événement du même genre. Quelle perspective terrifiante !

Enfin, il s'inquiéterait de tout ça en temps voulu. Là, il devait d'abord se concentrer pour reprendre le contrôle de sa télépathie. Alors, il fit comme son frère avant lui, il recentra son esprit sur une seule et même pensée.

Je veux arrêter d'entendre les pensées de mes potes.

Je veux arrêter d'entendre les pensées de mes potes.

Je veux arrêter d'entendre les pensées de mes potes.

Je veux arrêter d'entendre les pensées de mes potes.

Je veux arrêter d'entendre les pensées de mes potes.

Je veux arrêter d'entendre les pensées de mes potes.

Je veux arrêter d'entendre les pensées de mes potes.

Je veux arrêter d'entendre les pensées de mes potes.

Je veux arrêter d'entendre les pensées de mes potes.

Je veux arrêter d'entendre les pensées de mes potes.

Émile rouvrit les yeux le premier. Il vit son frère, le visage crispé par la concentration, à quelques mètres de lui. Il résista à l'envie de l'approcher, sachant pertinemment que ce ne serait pas une bonne idée, il ne voulait pas prendre le risque de se trouver de nouveau à la merci d'Oscar, c'était non seulement particulièrement humiliant mais en plus très irritant comme sensation.

Noah, Florian et Célia se redressèrent peu après le blond. Ils se regardèrent en silence avant de soupirer de soulagement, leur ami avait réussi, ils étaient sain et sauf ! La jeune femme laissa même un petit rire nerveux lui échapper, elle avait eut peur de ne pas s'en sortir. Ses amis lui jetèrent un regard mi amusé mi inquiet, elle perdait clairement les pédales mais c'était quand même drôle de voir l'intello lâcher prise une fois de temps en temps.

Nina et Laura se réveillèrent quelques secondes plus tard, fatiguées mais heureuses. Bien que la brune ait peur de ce que cet événement allait impliquer avec Émile. Il savait désormais qu'elle avait des sentiments plus qu'amicaux pour lui, elle les qualifiait certes d'incertains, mais, au fond, elle connaissait la vraie nature de son trouble émotionnel. Sa jumelle lui fit un petit sourire réconfortant, dans le but de l'encourager, de lui faire comprendre qu'elle l'aiderait à faire face à la suite. Elles étaient sœurs, elles s'aidaient, quoi qu'il arrive.

Amélie fut la dernière à revenir à elle. Elle eut presque envie de retourner à son état second quand elle croisa le regard d'Oscar qui venait juste de rouvrir les yeux, il lui fit clairement comprendre qu'il n'oublierait pas sa promesse. Ils allaient devoir discuter. Elle savait bien qu'elle devrait faire face à un moment donné à ses émotions pour le beau télépathe mais, elle était très intimidée par cette perspective. Elle ne savait pas du tout ce que cette conversation allait donner, et cela la terrifiait.