Baiser

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Les lycéens étaient dans le laboratoire de leur salle de chimie, ils attendaient que Célia et Oscar finissent de se préparer (la blouse était obligatoire). Pendant ce temps, Florian sortait de son petit sac à dos le matériel scientifique qu'il avait dérobé à sa mère chirurgienne, des aiguilles et des seringues (Nina frissonna en les voyant, elle en avait une peur bleue), un stéthoscope (Noah fit le pitre avec, imitant un médecin un peu trop précautionneux), un thermomètre (bien plus précis que ceux qu'on pouvait acheter à la pharmacie du coin), de minuscules lasers, des scalpels (tout le monde préférerait qu'ils n'aient pas à s'en servir), ...

"C'est bon pour nous ! prévint Oscar, vêtu d'une grande blouse blanche qui lui allait plutôt bien selon Amélie.

- J'ai sorti tout ce que j'ai pris dans le bureau de ma mère, ajouta Florian en montrant le tas d'objets qui s'était formé devant lui.

- Vous allez faire quoi ? demanda Nina, nerveuse à l'idée de se faire piquer par l'une des grosses seringues posées devant son ami brun.

- D'abord, les vérifications de base : température, tension, pouls, réflexes, lui apprit Célia, ses longs cheveux châtains attachés en un chignon strict, qui lui donné un air sérieux.

- Ok, merci, sourit la blonde, rassurée, la piqure n'était pas pour tout de suite.

- Quelqu'un veut commencer ? Oscar eut rapidement sa réponse en voyant tous ses amis détourner les yeux timidement (bon, sauf son frère et Laura qui n'avaient rien de timide en eux). Je vois...

- Roh, ça va, je m'y colle, soupira Célia, mi désespérée mi amusée par le fait que personne ne souhaite passer en premier, cela la fit intérieurement rire de la part d'Émile, pourtant toujours si prompt à se sacrifier pour les autres."

Elle prit successivement, sa température, sa tension et son pouls. Puis, elle compara les résultats obtenus aux valeurs de référence (qu'ils avaient trouvé sur internet). Rien ne ressortait, sa température corporelle était un peu plus élevée que la normale (37, 9 °C) mais, à part ça, rien d'étrange ou, au moins, de différent au référentiel. Il ne manquait plus que de vérifier ses réflexes avant de faire les mêmes tests mais dans des conditions différentes, elle devrait être en plein effort physique.

"Émile, tu m'aides avec les réflexes ? lui demanda-t-elle, en lui envoyant le matériel nécessaire.

- Pas de problèmes, le blond lui balança soudainement une petite balle mousse dans un angle improbable, dans le but de voir si elle pouvait la rattraper avant qu'elle ne tombe par terre."

La balle fit un arc de cercle avant de tomber... directement dans les mains de la jeune femme. Elle s'était instinctivement placée là où était tombée le projectile alors qu'il était normalement complètement impossible de deviner l'emplacement exact avant que le ballon n'y soit. Ses amis la regardaient, impressionnés. Définitivement, ses réflexes s'étaient grandement améliorés.

"Je pensais à des tests scientifiques mais... Ça marche aussi, s'amusa Célia.

- Il y a un moyen de quantifier la rapidité de tes réflexes ? demanda Oscar (se parlant plus à lui-même qu'aux autres en réalité), toujours très sérieux, son esprit scientifique cherchait toujours à trouver une réponse raisonnée aux situations étranges, aux changements illogiques.

- Bah... Je crois pas, répondit la terminale aux réflexes incroyables, après un long instant de réflexion.

- Hum... le télépathe se rendit à l'évidence, pour le moment, impossible de trouver une réponse logique aux bizarreries de ces derniers temps. On passe aux tests pendant un effort physique ? ricana-t-il ensuite, envoyant un regard amusé à son amie, il savait qu'elle n'allait pas apprécier.

- Génial, ronchonna la jeune femme.

- Abdos ? proposa malicieusement Florian (il avait hâte de mater). Tu veux te mettre en brassière, ce sera plus simple, nan ?

- Ça ira, merci, Célia leva les yeux au ciel, désespérée, elle avait très bien compris les raisons de la proposition de son ami. Je préfère courir."

Elle se mit à faire le tour de la salle en courant. Elle se fatigua rapidement, au bout d'une dizaine de minutes, elle était prête à subir de nouveaux tests. Elle les fit rapidement, elle s'était habituée aux gestes. Les résultats furent comparés aux valeurs de référence, toujours rien de choquant ou d'étonnant. Ce qui rendit la jeune femme heureuse, cela la rassurait un peu au sujet de l'éventuel cancer. Il ne manquait plus qu'étudier sa prise de sang et elle serait fixée.

"A qui le tour ? interrogea-t-elle avec un sourire qui avait pour but de les inciter à se proposer.

- Moi, Émile leva ironiquement la main.

- Je veux bien aussi, prévint Amélie.

- Tu prends qui ? demanda Oscar en jetant un regard interrogateur à Célia, lui-même ne savait pas vraiment s'il préférerait s'occuper de son frère ou de son amie brune (il n'arrivait pas à déterminer ses sentiments à l'égard de cette dernière, elle était belle, drôle mais beaucoup trop timide quand il était là, ce qui gâchait tout).

- Émile, sourit la jeune femme, ne laissant pas le choix aux deux amoureux (elle était sûre qu'ils s'aimaient même si eux-mêmes en doutaient encore).

- D'acc, Amélie ? Prête ? vérifia le télépathe en tendant le thermomètre en sa direction.

- Toujours, sourit la brune, tentant de ne pas se transformer en légume."

Oscar se rapprocha de son amie, il posa délicatement une de ses mains sur le visage chocolat de la métis (il ne saurait pas expliquer pourquoi il avait fait cela, rien ne l'y obligeait, ça avait été instinctif), créant un contraste étonnant entre leur deux peau. Elle eut alors un drôle de sourire qui mélangeait gêne, amour et... envie de rire. Il comprit alors que sa paume la chatouillait. Il lui sourit en retour, l'incitant silencieusement à ouvrir sa bouche, ce qu'elle fit après un court instant d'hésitation.

Leur visage se frolèrent quand il déposa le petit thermomètre dans sa bouche. Elle se laissa faire, pas par timidité mais parce qu'elle avait une entière confiance en son ami. Leur yeux s'accrochèrent pour ne plus se lâcher. Ils laissèrent le bâtonnet sonner (ce qui indiquait une température beaucoup plus élevée que la normale). Oscar alla même jusqu'à l'enlever, le posant dans un geste rapide sur une table à côté. Amélie referma sa bouche, laissant le jeune homme fantasmer sur ses gracieuses lèvres. Par Aphrodite, qu'il aimerait les embrasser ! Mais, jamais il n'oserait. Il venait enfin de comprendre qu'il aimait Amélie.

Après avoir déposer le thermomètre (qui affichait 45°C), il posa sa deuxième main sur le visage de la jeune femme, il osa même caresser sa peau à la douceur de satin avec ses pouces. Ce mouvement circulaire déclencha un très léger rire chez la brune qui avait commencé à rougir, elle venait seulement de comprendre la proximité entre Oscar et elle. Et, pour la première fois depuis qu'elle était tombée amoureuse du jeune homme, elle fit preuve d'un courage impressionnant. Elle avait enfin confiance en ses sentiments.

Amélie se pencha et déposa ses lèvres sur celles de celui qu'elle aimait. Elle l'embrassa tendrement.

Oscar ne fut surpris qu'un instant, puis, il l'embrassa en retour.

Pourquoi nous ? [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant