Pyrokinésie

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"Mais qu'est-ce qui se passe encore ?!"

L'exclamation d'Émile fit sursauter Amélie ce qui eu pour réaction immédiate de faire rétrécir l'espèce de boule de feu qui prenait sa source dans le petit briquet noir que tenait la jeune femme. Elle le lâcha par réflexe et il vint choir sur l'herbe. Mais, la flamme rougeoyante ne s'éteignit pas pour autant, elle continua à flotter devant le visage chocolat de la lycéenne inquiète.

Émile réagit instinctivement, il était du genre impulsif, il accouru au près de son amie dans l'espoir de la protéger du feu dangereux. Il se plaça entre elle et la flamme, les mains tendues devant lui pour éloigner son corps du feu qui pouvait le brûler. Il poussa Amélie sur le côté, il ne contrôla pas sa force et elle se retrouva assise dans une position inconfortable sur l'herbe, à deux mètres de son ami et de la boule de feu.

Celle-ci rétrécit sans raison jusqu'à redevenir la petite flamme qu'elle était à ses débuts au plus grand soulagement des personnes présentes dans la clairière. La flamme finit même par s'éteindre d'elle même après quelques secondes qui parurent être une éternité à tout le monde. Amélie, toujours assise par terre, se détendit en peu, laissant se libérer la tension qui s'était accumulé depuis qu'elle avait trouvé son briquet.

Bien qu'elle n'esquissa pas le moindre geste même minime, l'herbe prit soudainement feu. Elle se releva brusquement, entourée par des flammes dévorantes. Dans le cercle écarlate se trouvait aussi Émile qui cherchait désespérément une sortie à cet enfer. Il n'en trouva pas. Il recula pour se retrouver dos à dos avec son amie aussi inquiète que lui bien qu'elle ne semblait pas particulièrement avoir peur du feu.

Dans un geste instinctif, il tendit de nouveau ses bras devant lui, dans l'infime espoir que cela puisse le protéger des flammes. Il avait peur, son grand frère n'était il pas mort dans un incendie ? Il ne devait pas penser à ça, pas maintenant. Il se reconcentra sur les flammes, pas question qu'il meurt brûlé sans avoir essayé de se défendre. Il vit son petit frère par dessus le feu, Oscar le regardait, terrifié par la perspective de perdre un autre de ses aînés. 

Pendant qu'Emile pensait à son petit frère, un immense jet d'eau sortit de ses bras tendus à sa plus grande stupéfaction. L'eau d'un bleu profond se dirigea farouchement vers les flammes qui agressaient le blond. Elle n'eut aucun mal à les éteindre. Cela laissa une entrée dans le cercle enflammé. Les deux prisonniers de celui-ci se dépêchèrent de prendre l'échapatoire qui leur était miraculeusement offerte. Ils passèrent par l'ouverture créée grâce à l'eau sortie des mains d'Émile et arrivèrent en face de leurs amis qui les réconfortèrent immédiatement. Ils avaient eu si peur pour eux, leur souffla Oscar.

Amélie réussit à se calmer au contact de ses amis qui la rassurait ce qui eu pour effet immédiat de faire s'éteindre le cercle de feu au plus grand étonnement des lycéens qui regardaient, ébahis, l'ancien emplacement des flammes où l'herbe avait brûlé. Il ne restait plus qu'un cercle cramoisie, seuls leurs souvenirs pouvaient attester de ce qui s'était passé à cet endroit. Tout le monde ce mit à penser à ce qui venait de se produire sous leurs yeux inquiets.

Célia résuma parfaitement la situation : "Donc, Florian se met à voler à un mètre du sol comme par magie, dès qu'on s'approche d'Oscar on finit à genoux par terre, enfin sauf moi allez savoir pourquoi, un feu s'allume pile à l'endroit où était Amélie sans parler de l'immense flamme au dessus du briquet qu'elle tenait et Émile peut lancer des jets d'eau... J'ai oublié quelque chose ?

- Hum... Laisse-moi réfléchir... Nan, je crois que t'as rien oublié, plaisanta Noah.

- Donc... On fait quoi ? demanda Florian.

- On appelle les flics ? Les gendarmes ? Les pompiers ? Une ambulance ? proposa la sage Nina.

- Pour qu'on nous prenne pour des fous et qu'on nous envoie dans un asile ? soupira Oscar. En plus, on leur dirait quoi ?

- Alors, monsieur, il y a eu une explosion, oui au milieu d'une clairière calme et abandonnée et alors ? Je disais, après ça, on s'est réveillé, mes vêtements étaient complètement brûlés, me demandait pas pourquoi, ceux d'Émile étaient trempés, Noah avait l'air d'avoir fait un tour dans la forêt tropicale et Nina était perturbée par je ne sais quoi. Ensuite, Émile est parti à la recherche de son petit frère, Oscar. Il l'a trouvé mais il est tombé à genoux par terre dès qu'il s'en est un peu trop approché. Bon, tout est revenu à la normale quand Oscar s'est éloigné. Après, on a trouvé Florian en train de voler. Nan, je sais pas comment c'est techniquement possible surtout qu'il n'y avait pas de vent. Heureusement, tout s'est bien terminé, notre brave Émile l'a ramené sur le plancher des vaches, ricana Amélie.

- C'est bon, je crois qu'on a compris, la coupa Émile.

- Ouais, bref, impossible donc d'appeler qui que se soit pour lui expliquer ce qui s'est passé ici, on ne nous croira jamais, résuma Célia.

- Pas faux donc je répète ma question, que fait-on ? répéta Florian.

- Et pourquoi on ne rentrerait pas tout simplement chez nous ? demanda Nina.

- C'est pas une mauvaise idée, approuva Émile.

- Sauf que si toutes les personnes qui s'approchent d'Oscar finissent à genoux par terre on est mal, leur rappela gentiment Célia.

- Ou qu'Amélie remette littéralement le feu, ajouta Noah. Allumez le feu ! chantonna-t-il à voix basse dans l'espoir de faire sourire ses amis, il réussit à merveille chacun reprenant dans sa tête la célèbre chanson de Johnny.

- Ou que Florian s'amuse à rejouer les montes-en-l'air, plaisanta Émile qui affectionnait particulièrement les jeux de mots plus que douteux aux goûts de ses proches.

- Ou que tu décides de jouer de nouveau les aqualis, sourit Oscar en faisant référence au jeu qui avait bercé leur enfance, Pokémon.

- Après ses blagues sympathiques, la question reste encore et toujours la même : que fait-on ? fit Amélie, cassant involontairement la bonne ambiance qui s'était installé dans la clairière.

- Récapitulons : on peut pas demander de l'aide, on ne peut pas rentrer chez nous pour le moment... On pourrait peut-être essayer d'en savoir un petit peu plus sur les phénomènes étranges qui se produisent depuis l'explosion, proposa Célia.

- Et comment on fait ça ? demanda ironiquement Noah.

- Il faut réfléchir de manière ordonnée et scientifique, répondit très sérieusement Oscar.

- Il y a t'il un point commun entre les différents incidents ? interrogea Célia, se parlant autant à elle-même qu'à ses amis.

- Tous se sont produits après l'explosion, répondit le jeune Irmãos.

- On peut donc en déduire que ces phénomènes étranges sont les conséquences de cette explosion, réfléchit la jeune femme.

- Que s'est-il passé directement après la déflagration ? demanda le jeune homme tout en y réfléchissant lui-même.

- Il s'est écoulé quelques minutes avant que tout le monde se réveille un par un ! D'abord, Amélie, Émile, Noah et Marie. Ensuite toi puis Florian et enfin moi... Que s'est-il passé pendant ces quelques minutes ? se souvint Célia.

- On dormait tous ! dirent d'une même voix les deux lycéens.

- Ils commencent à devenir flippants, chuchota Florian.

- Attends mais.... Comment tu sais dans quel ordre on s'est réveillé ? Tu es la dernière, tu ne devrais pas être au courant... fit remarquer Oscar .

- Et toi comment tu sais qu'on dormait tous ? Tu es l'avant-dernier à t'être réveillé, rappela son amie.

- Je pourrais te retourner la question, dit le jeune homme inquiet, il commençait doucement à se rendre compte que quelque chose n'allait pas.

- C'est.... c'est vrai, prit conscience Célia. Que nous arrive-t-il ? s'inquiéta-t-elle ensuite.

- Carrément flippants en fait, rectifia Florian."

Pourquoi nous ? [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant