Prémonition

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Mardi, 3h

Florian ouvrit les yeux, terrifié, horrifié, stupéfié, apeuré, paniqué, bref complètement bouleversé.

Célia se réveilla, en larmes. Ses yeux rougis étaient bien le cadet de ses soucis, sa panique était à son paroxysme comme sa peur et son incompréhension.

Ils se dépêchèrent d'atteindre leurs téléphones, pour s'envoyer un message inquiet.

Célia : Ça va ?

Florian : ta vu ce bordel ?

Célia : si tu entends par "bordel", une prémonition te voyant mourir dans d'atroces souffrances, alors, oui, j'ai vu.

Florian : ca veu dire quoi prémonition ?

Célia : C'est une vision du futur.

Florian : je vai mourir alor ?

Célia : C'est une possibilité mais ne t'inquiètes pas, on va trouver comment arranger tout ça.

Florian : qui ca on ?

Célia : Ben, toi, moi et les autres

Florian : non, Nina ne doi pas savoir

Célia : Pourquoi ?

Florian : prck, n en parle pas au autres ok ?

Célia : C'est ta mort, donc, ton choix. Mais, Flo', fais gaffe à toi.

Florian : tu veu dire évite de vous sauvez le q ? prck bon, vu ta prémoni chais pas quoi, je meurs en vous sauvant la vie

Célia : Prémonition. C'était ton choix de nous sauver, pas le notre.

Florian : ta bien vu pourquoi g fais ce choix nan ?

Evidemment qu'elle savait pourquoi. Elle ferma les yeux un instant, le temps de se rappeler l'un des détails les plus importants de son rêve prémonitoire.

Le ventre rond de la jeune femme débordait de son T-shirt ample qu'elle avait sûrement volé à son petit-ami. Ce dernier les (elle et son ventre) couvait d'un regard attendri et débordant de tendresse. Il plaça une main sur ses hanches, dans un geste protecteur et un peu possessif, son amie le repoussa en arguant d'une voix sarcastique qu'elle était encore capable de marcher toute seule. Il rit en répliquant que sa grossesse la rendait encore plus irritable que d'habitude.

Célia : Ouais, j'ai vu. Bon, je vais essayer de me rendormir en espérant ne pas avoir de nouvelles prémonitions, tu devrais en faire autant.

Florian : OK, bonne nuit

Lui-même ne comptait absolument rejoindre les bras de Morphée. Il avait bien trop peur qu'un nouveau cauchemar (ou le nom bizarre que lui donnait Célia) l'assaille en plein dans son sommeil. Il préférait passer le reste de sa nuit à se souvenir de chacun des détails de son rêve, peut-être que ça pourrait servir. Il ferma les yeux, laissant ses souvenirs remonter à la surface.

Un cri effroyable, à glacer le sang. Il faisait parti de ces hurlements qu'on ne pourrait jamais oublier.

Mais, à qui appartenait-il ? Impossible de le savoir. Florian voyait déjà s'échapper certaines parties de sa prémonition sans qu'il ne puisse rien y faire. Tout ce qu'il savait, c'est que ce cri venait d'une voix féminine.

Une voiture roulant vite, trop vite, beaucoup trop vite. Le conducteur n'avait pas remarqué les lycéens traversant le passage piéton. Il était fatigué, il bailla juste avant de s'engager sur leur voie qui était en pente.

Pourquoi nous ? [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant