pardonne-moi....(1)(corrigé)

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Pdv de Javier.

Je suis étendu dans mon lit, les yeux fixant le plafond. Le sentiment d'insécurité qui s'est emparé de moi depuis ma stupide révélation ne me quitte pas.

Qu'est-ce qui m'a pris d'être aussi stupide ? Pourquoi alors que je sais ce qui m'arrivera, je finis toujours par avouer ce que suis ? Je vais tout perdre encore tout perdu, comme cinq ans plus tôt.

Je me suis battu, comme un forcené, ces dernières années pour pouvoir m'offrir un nouveau départ et tout ça pour tous détruire en une fraction de seconde.
Un sanglot que je tente de d'étouffer me soulève la poitrine tandis que je me mets en position fœtale. D'un geste rapide, j'essuie les larmes silencieuses qui dévalent sur mes joues.
Ma vision devient floue alors que des souvenirs que je croyais enterrer à jamais refont surface.

Flashback (cinq ans plus tôt)

Assis sur un rocher surplombant la mer, j'essaie de trouver les mots justes pour me sortir de cette situation plus qu'embarrassante.

Je jette un coup d'œil empli de gêne à ma meilleure amie, ne sachant pas par où commencer. Je vois son visage virer au rouge tandis que ses magnifiques yeux de biche se remplissent de larmes.

- Tu as déjà une copine, c'est ça ? Me demande Valentina, ma meilleure amie.

Je secoue la tête négativement, l'air désolé.
Val vient de m'avouer les sentiments qu'elle a pour moi. Des sentiments qu'elle dit éprouver pour moi depuis des années.
Si seulement j'avais su, peut-être que j'aurai pu éviter ce moment pour le moins pénible, autant pour elle que pour moi. Surtout le baiser. Ce baiser qui ne fait que confirmer mes doutes. Des doutes qui ne me quittent plus depuis près de deux ans.

-Alors c'est moi ? Je suis grosse alors tu ne me trouves pas attirante ? Parce que si c'est ça, je peux perdre du poids.

Mes yeux s'agrandissent de stupeur face à ses propos.
Où est-elle allée chercher pareille sottise ?

-Bien vrai que tu aies des formes généreuses, tu es cependant loin d'être pour autant grosse. Arrête de croire les bêtises de ta mère, la sermonne-je, quelque peu énervé.

-Alors pourquoi est-ce que tu me repousses ? Me crie t- elle. Parce que si ce que tu dis est vrai, nous n'aurons pas cette discussion.

Je la vois essuyer les larmes qui baignent son visage d'un geste rageur.
Je connais suffisamment Val pour savoir que cette rage n'est pas dirigée vers moi, mais plutôt vers elle-même. Elle doit se dire qu'elle ne vaut rien et que son horrible mère a raison sur toutes les horreurs qu'elle lui débitait.

Tout comme moi, Val manque cruellement de confiance en elle. Mais comment peut-il en être autrement avec comme une mère Isadora Diaz ? Sa langue est dix fois plus venimeuse qu'un serpent à sonnettes.
Et je ne peux la laisser dans un tel état. Et je ne peux la laisser dans un tel état. Si lui avouer ce que je soupçonne depuis un certain temps maintenant peut lui permettre de se sentir mieux, je me dois de le lui dire. Et puis Val est ma meilleure amie depuis toujours, donc il est obligé qu'à un moment ou à un autre, je lui en parle, alors autant que ce soit maintenant.

Je me rapproche d'elle et prends ses mains entre les miennes. J'inspire longuement avant de parler à mon tour.

- Val, ce n'est vraiment pas ta faute si je ne suis pas attiré par toi.

- Bella m'a dit que je n'avais aucune chance et qu'un garçon comme toi ne sortira jamais avec une fille comme moi et elle avait...

- Bella pourrait se mettre toute nue devant moi que je ne serais jamais pour autant intéressé, Val. Ni aucune autre femme d'ailleurs.

Elle ouvre la bouche en grand avant de refermer, puis elle fronce les sourcils perplexes.

- Que veux-tu dire ? M'interroge mon amie, d'une voix soudainement devenue calme.

- Je crois que je suis attiré par les hommes, Val, lui dis-je simplement.

Les minutes s'égrènent et un silence malaisant s'installe entre nous. Je sens le peu d'assurance que j'ai s'envoler. Puis j'entends le rire de Val envahi l'espace. Un rire qui semble contagieux, puisque je la rejoins bientôt. Ce rire avait quelque chose de triste, mais aussi de blessant.

J'essaie de la prendre dans mes bras, dans une tentative désespérée de rapprochement, mais elle me repousse tellement violemment que je manque de tomber du rocher.
Je la regarde me tourner le dos et s'enfuir en riant toujours.

À cet instant, je me dis que j'aurai mieux fait de me taire, et l'avenir me donnera malheureusement raison.

PS: il s'agit d'un chapitre relativement court que j'ai pris énormément de temps à écrire. J'essaie de découvrir un peu le passé de Javier. J'espère qu'il vous plaira et surtout n'hésitez pas à me laisser vos avis ��.
Le prochain chapitre devrait venir avant la fin de la semaine.

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