Valentina García(1)

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Pdv de Valentina.

- Qu'avez-vous aujourd'hui, Valentina ? Me questionne l'homme d'une cinquantaine d'années arrêté devant moi.

-Je vous prie de m'excuser docteur Grayson.

C'est vrai que depuis hier j'ai l'esprit carrément ailleurs. Retrouver Javier après toutes ces années a ravivé de vieux souvenirs que je croyais éteints.

Je me rappelle encore la colère qui se lisait dans son regard lorsque je l'ai abordé à Oxford. Une expression dure et sévère que je ne lui connaissait pas.
Maintenant que j'y pense; à quoi aurais-je du m'attendre?

À ce qu'il me prenne dans ses bras comme si rien s'était passé ?

Si ça avait été le cas, je crois que c'est moi qui ne l'aurait pas supporter. Le fait qu'il m'est royalement snober, me rassure d'une certaine manière. Cela montre que Javier, malgré toutes les horreurs qu'il a dû affronter, en partie par ma faute, j'existe pour lui. Qu'il soit en colère pour moi montre que malgré sa colère, je compte encore à ses yeux. Et pour moi ça, c'est la plus merveilles des nouvelles.

La voix grave et quelque peu irritée de mon supérieur me fait sursauter.

-Dans votre état, vous ne servez à rien mademoiselle García. Allez et Prévenez-moi quand vous serez plus concentrer, décrète mon supérieur, contrarié. Richards, vous pouvez prendre sa place.

La mine désolé, je m'excuse auprès de lui et quitte la pièce. Je me dirige dans la salle de repos où je prend place dans un des lits inoccupés.

Lorsqu'un an plus tôt, j'ai postulé pour passer mon internat dans l'un des hôpitaux les plus réputés de Londres, j'étais loin de me douter que je serais prise. Sur le moment j'avais juste envie d'être loin de ma famille et de ma culpabilité. Recevoir donc une lettre d'admission de la part de l'hôpital fut un signe pour moi. Le signe que je pourrais répartir de zéro et laissé l'ancienne moi et ses démons derrière.

Seulement, j'ai compris très vite que fuir ne sert à rien et que la culpabilité était une belle garce. Elle s'accroche à vous telle une sangsue et ne vous lâche plus, quoique vous fassiez. Et celle nommée Javier Sandoval est de loin la plus coriace.

Quand je l'ai vu là, devant moi, j'ai compris que le moment était arrivé, celui qui nous me guérira et peut-être lui aussi, de mes erreurs passés. Il ne se passe pas un seul jour où je ne rêve de l'entendre m'appeler Val, surnom dont il était le seul à user. Il y'a tellement de chose que je regrette! À commencer par cette journée où j'avais fait l'erreur de lui tourner dos.

Flashback ( 5ans plus tôt)

-Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre, Valentina ? Me demande ma sœur, me faisant sursauter.

Je me retourne en dissimulant l'objet que j'étais venue lui prendre dans sa chambre dans les plis de ma robe.

- J'ai cru t'entendre m'appeler, mais quand je suis entrée, tu n'y étais pas, ai-je menti.

Elle lève les cils dans un mouvement gracieux en se rapprochant lentement de moi.

-Ne me dis pas que c'est ce à quoi je pense?! Pouffe Bella, ma sœur.

Je détourne les yeux extrêmement mal à l'aise. Elle en profite pour attraper ma main et m'arracher ce qu'elle contenait.

- Que voulais-tu en faire? En mettre peut-être ? Me moque Bella, en faisant bouger le tube de mascara entre les doigts.

Je n'ose pas croiser son regard, celui qui dit que quoique tu fasse, tu ne seras jamais mieux que moi, alors je baisse la tête honteuse.

- Vraiment ma sœur, t'es sérieuse là ! Tu crois réellement que te pouponner changera quelque chose à ton aspect?

Son rire fuse dans la pièce et me glace le sang. Je connais ce rire, le même que celui de ma mère, celui qui présage la tempête. Elle attrape mon menton et me relève la tête pour croiser mon regard.

- Laisse-moi te rendre service, fait-elle, dédaigneuse.

La mine devenue sérieuse, elle me retourne pour que je sois face au miroir.

-Tu vois cet air de boudin que tu arbore?! Toutes les astuces de beauté du monde ne suffiront pas à te l'enlever. Alors rends-moi service en ne gaspillant pas ce qui est à moi et à toi en ne te faisant pas d'illusions. Jamais tu ne seras comme maman et moi, Valentina. Cela évitera à Javier d'avoir à te repousser.

Mes yeux s'agrandissent de stupeur. Comment a t-elle pu deviner?
Elle doit lire dans mes yeux parce-qu'elle ne tarde pas à répondre à ma question non formulée.

- C'est le genre de chose qui n'échappe pas aux vraies femmes. Tu ferais mieux d'écouter mon conseil car les garçons comme Javier, c'est à des filles comme moi qu'ils s'intéressent, pas à des vaches dans ton espèce.

Sa pique fait mouche parce-que tout d'un coup je me sens ridicule voire stupide. Comment puis-je rivaliser avec des filles comme Bella qui gravitent en nombres dans l'entourage de Javier au bahut. Je jette un coup d'œil à Bella saisie le gouffre qui nous sépare.

Les cheveux soyeux et d'un brun brillant, de beaux yeux brun, le visage en cœur, la peau joliment bronzé et la taille fine, Bella, à l'instar de ma mère, rivaliserait sans mal avec les mannequins qu'on a l'habitude de voir dans les revues de mode. À seulement seize ans, elle fait tourner toutes les têtes à son passage. Moi, Contrairement à elle, mes cheveux sont d'un brun terne, mes yeux trop grands, mes joues beaucoup trop pleine et c'est sans compter mes hanches qui le sont tout aussi. D'ailleurs ma mère ne manque jamais une occasion de me le faire remarquer.

Loin d'être aussi belle que ma sœur, j'aurais sans douter abandonnée s'il s'agissait d'un autre homme, mais non! Là, il s'agit de Javier, mon ami, ma bouée de sauvetage....mon âme sœur. Et même si aux yeux de ma mère et de ma sœur je suis une tâche parmi les femmes de la famille, Javier, lui me trouve belle et admirable. Il me l'a répété de nombreuse fois et je sais qu'il me mentira jamais.

On ne répète pas incessamment à une fille qu'elle est belle si on ne l'aime pas un temps soit peu?

Je balaie donc du revers de la main toutes mes peurs et tiens tête à ma sœur.

- Peu importante, dis-je en contournant. Je sais que Javier m'aime et ça ne changera jamais contrairement à toi, Bella.

Je sors de la chambre en essayant de me convaincre que j'ai raison. Je m'empresse de sortir de la maison avant que Bella n'invente quelque chose peut me faire consignée.

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Holà ! Voilà le premier chapitre du point de vue de Valentina, un autre devrais suivre le mercredi. Ce chapitre tente à introduit Valentina, un personnage très important du passé de Javier dans sa vie actuelle.
En attendant le chapitre du mercredi qui risque d'être très....pour la "mechante" Valentina, je vous souhaite une bonne lecture.

PS: n'hésitez pas à me donner vos impressions sur Valentina.






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