un cadeau de Noël

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Pdv Cecily.

 
Hier après la journée que j'ai passé, j'avais du mal  à voir London s'extasier devant la bouille de ma petite nièce qui venait de naître. Je ne pouvais m'empêcher d'imaginer quel genre de père il aurait pu être pour le petit Cecil. J'ai repensé à tous ce dont je suis entrain de le priver, et au genre de vie auquel je le condamne. Ça m'a beaucoup  fait réfléchi et je suis arrivé à un compromis qui pourrait limiter la casse, à condition d'agir prudemment et intelligemment.

  Je me détache doucement de Javier serré contre moi pour éviter de le réveiller. Une fois que je suis levé, je lui jette un  coup d'œil rapide. Il a la bouche légèrement ouverte, d'où s'échappe un léger filet de bave. Je ne peux m'empêcher de me dire qu'il est vraiment attendrissant.

  Après deux longues minutes à observer mon amant, je me donne une légère claque. Je crois que commence à devenir un peu trop fleur bleue. Il va falloir que je me ressaisisse !

   J'entre dans la salle de bain et prend une douche rapide avant de descendre au rez-de-chaussée pour me faire un petit-dejeuner. En temps normal, je me serais pris un bol de céréales, il faut dire que la cuisine n'est pas mon fort, mais j'ai envie de quelque chose de différent aujourd'hui. Et puis, Javier préfère déjeuner salé les matins.

J'ouvre donc le frigo pour faire le point des provisions, lorsque mon regard percute sur quelque-chose en face de la baie vitrée. Je m'y approche et caresse l'objet d'une main tremblante. C'est lorsque mes doigts glisse sur le clavier et que les notes emplissent l'air que je réalise ce qui se passe.

- Chéri, il y'a un piano à queue  et en chêne  près de la baie vitrée, je crie à Javier encore étendu dans le lit.

N'obtenant aucune réponse de sa part, je cours dans la chambre le réveiller.

- Javier.... Javier ! Je crie en le secouant.

- Qu'est-ce qu'il y'a Cecily ? Me demande le jeune en se frottant les yeux.

- Il y'a un putain de piano à queue devant la putain de baie vitrée! Je lui réponds presque hystérique.

- Oh, ça ! Dit-il en esquissant un mince sourire. Joyeux Noël !

- Tu plaisantes, n'est-ce pas? Je lui demande sidéré.

- Il ne te plaît pas? S'inquiète mon amant.

Il plaisantes ?! La dernière fois que j'ai touché à un bijou de ce genre, remonte à l'année de mes dix-huit. Je venais d'entrée à Cambridge et ma mère a fait dont du mien en arguant qu'un étudiant en droit n'avais pas de temps perdre devant pareil instrument. À l'époque papa venait de mourir et elle m'a convaincu que mon devoir était prendre sa relève. Pour elle n'y avait que comme celà que père aurait été fier de moi. J'ai finis par me laissé convaincre et relégué la musique aux confins de mon esprit. Il m'est arrivé de jouer une ou deux fois, à l'occasion quand j'étais à Cambridge, puis j'ai arrêté quand je suis entré à Oxford, jusqu'à récemment où j'ai recommencé à m'exercer sur le pianoforte de maman.

Recevoir aujourd'hui un tel cadeau presque semblable à celui sur lequel j'ai dû m'exercer toute mon enfance et adolescence, réveille une part de moi que je croyais éteinte. Je suis carrément en ébullition. Je crois pas qu'un cadeau m'ai autant touché que celui-ci, cependant j'étais de réfréner mes émotions.

- Bien-sûr qu'il me plaît! Je m'écrie. J'ai toujours rêvé d'avoir un piano à queue ! Rien à voir avec l'horrible pianoforte que mère a mis à disposition.» je m'extasie. « Mais il a dû te coûter la peau des fesses!»

Il hausse les épaules d'un air désinvolte.

- Pas tant que ça ! Will voulais me l'offrir lorsque je lui ai obtenu un droit de garde d'un week-end sur deux pour ses fils. J'ai refusé, alors il a accepté de me le vendre pour deux mille Livres, m'expliques Javier.

- C'est vrai que c'est une bonne affaire, mais il n'empêche que que deux mille Livres c'est une somme colossal pour toi!

- Crois-moi, j'aurais dépensé bien plus, rien que voir la tête que tu fais en ce moment.

Il se redresse pour m'émbrasser sur la joue avant d'ajouter :

- Arrête de me faire cette tête et vas me jouer quelques morceaux pendant que je prends une douche.

- Pour ça, on a toute la matinée ! 

Je le fais basculer dans mes bras et l'embrasse.

- Accompagne moi à l'hôpital! m'exclame-je. Et par pitié, ne me dit pas non!

Je  vois des réticences briller dans ses yeux, mais là, à l'instant, je n'ai aucune envie de le lâcher.

- D'accord, dit-il avec un petit sourire, mais à condition que tu me composes quelque-chose.

- Tu sais que je ne peux rien te refuser, mon mignon ! Mais laisse-moi te prévenir que ça fait presque quatorze ans que je n'ai rien composé, alors ne t'attends pas à quelque-chose de spectaculaire.

- Je me contenterai de ce que tu voudra composer, dit-il d'un ton neutre.

  Je grimace en entendant ses mots. Je déteste qu'il parle ainsi, comme s'il n'était condamné qu'à se contenter que de miettes. Alors Je trace de mon doigt, en une caresse la courbe douce de sa joue et lui murmure:

- Dans ce cas, je te composerais la plus belle mélodie dont je suis capable parce-que tu ne mérites que tout ce qu'il y'a de plus beaux.

Je veux qu'il prenne conscience qu'il ne mérite  que le meilleur, et ceux même si je redoute le jour où ça arrivera.

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant