amoureux(corrigé)

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Pdv Javier.

   Je souffle en me répétant encore et encore que je n'aurais jamais dû accepter l'invitation de Cecily à sortir.

   Je souffle en me répétant encore et encore que je n'aurais jamais dû accepter l'invitation de Cécily à sortir.

Comme les choses avaient évolué entre nous ! Je n'en reviens pas qu'il veuille mieux me connaître, même s'il y a certaines choses que j'aimerais garder pour moi. Je suis partagé entre la joie qu'il me considère comme quelqu'un digne de son intérêt....

"Digne de son intérêt". Je me fais une fois de plus pitié à être suspendu aux lèvres d'une personne qui ne me verra jamais comme moi, je la vois. Je me fais une fois de plus pitié à être suspendu aux lèvres d'une personne qui ne me verra jamais comme moi, je la vois. Et si cela venait à être le cas, jamais je n'oserais envisager quoique ce soit parce que c'est mal.

Ma vie aurait été tellement simple si j'étais normal.  N'est-ce pas l'une des raisons qui me faisait regretter d'avoir accepté cette invitation, parce que je ne suis pas normal.

J'aurais dû refuser ! J'aurais dû.

Si seulement je n'étais pas aussi faible devant lui. Je me rappelle encore de toutes les sensations que j'avais ressenti quelques jours plus tôt. Un soupire traverse mes lèvres pendant que je me remémore de ce fameux après-midi où je me suis rendu compte que je m'étais furieusement amouraché de mon patron.

Flashback, une semaine plus tôt.

Cela fait presque une heure que je poirote devant le tribunal à attendre que le patron veuille bien se montrer.

Face à l'apparition de nouvelles vidéos dans le dossier qui pourrait entacher la crédibilité de notre client, Cécily voulait demander un huit-clos. Pour soutenir sa stratégie. Il avait le rapport du psychologue du jeune Parker qui déclare qu'un second procès serait très éprouvant psychologiquement pour le jeune homme.
La requête avait toutes les chances d'être accueilli favorablement par le juge, quoique je n'en sois plus très sûr.
En effet, la partie adverse avait l'air de ne pas trop s'en faire et cela me donnait un mauvais pressentiment. Depuis le début, j'ai l'impression qu'il essaie de nous tourner en bourrique et l'expression désinvolte de l'avocat en charge de cette affaire, ne faisait que renforcer ce sentiment.

  - J'espère que vous ne m'avez pas attendu trop longtemps, souffla Cécily que je n'avais pas vu arrivé.

Je lève mon regard sur lui et me fige sur ce que j'y trouve. Un seul mot me vient à l'esprit ; bandant ! Et Dieu seul sait que c'est un mot que je n'utilise très souvent, pour ainsi dire jamais.

  - La terre appelle Javier ! S'exclame mon patron.

Je tente de reprendre mes esprits et rougis violemment en me rendant compte que je venais de me faire prendre par Cécily, en train de le mater sans vergogne.

Je tire sur les pans de mes manches pour me donner contenance.

-Non, pas... Pas du tout, bégaye-je.

Je me trouve pathétique, me maudissant de ne pas être meilleur acteur. C'est un miracle qu'il ne se soit pas rendu compte que flashe carrément sur lui sinon, c'est le renvoi assuré pour moi.

-Bon allons-y, l'audience ne devrait pas tarder à commencer! M'intime Cécily.

Il passe devant moi. Son parfum envahit mes narines, me faisant perdre le peu de sang-froid qu'il me reste tandis que mon regard est irrémédiablement attiré par deux belles paires de fesses, rebondis et musclées que le pantalon moule à la perfection. Ma main me démange soudainement, me donnant des envies de fessées que j'arrive tant bien que mal à refréner.

"Voilà que j'éprouve le désir de claquer les fesses de mon boss. Seigneur, faîtes que je ne perde pas la raison pendant l'audience !" Prie-je intérieurement.

[...]

  
- Cette Ashley Morton est vraiment talentueuse, lança Cécily, une fois que nous sommes seuls dans sa voiture.

J'essaie de lui répondre quelque chose de cohérent, mais mon esprit est incapable de se concentrer.

  Dire que je pourrais faire un résumé de l'audience serait un affreux mensonge. J'étais obnubilé par la présence de Cécily, plus séduisant que jamais. J'essaie de paraître le plus décontracté possible, mais c'était la pagaille dans mon esprit.

- J'ai comme l'impression qu'elle avait prévu notre requête. Il faudrait que je fasse dorénavant très attention à mes adversaires. Tu en penses quoi ?

-Tu es trop beau !

Mon visage vire au cramoisi lorsque je me rends compte des mots que je viens de prononcer. J'essaie alors, dans une piètre tentative, de me rattraper :

-Je veux dire que tout ça paraissait trop beau pour être vrai.... La requête bien évidemment ! Tente-je lamentablement.

Un sourire que je ne saurais pas interpréter éclaire son visage.

-Je meurs de faim !Je meurs de faim ! Je t'invite, comme ça, on pourra faire plus ample connaissance.

-Non, je ne peux pas, mentis-je.

Il faut que je m'éloigne, si je ne voulais pas commettre un impair. Mon bon sens avait été terriblement mit à rude épreuve aujourd'hui.

- Pourquoi ?

-J'ai des choses personnelles à faire.

Il hausse les sourcils avant de prendre la parole.

-Un homme aussi séduisant que toi doit sûrement avoir une petite amie qui souhaite qu'il lui accorde du temps.

-Je n'ai pas de petite amie, réponds-je rapidement, rebuter à l'idée qu'il puisse me croire en couple avec une autre personne.

-Ok ! Mais tu ne pourras pas refuser mon invitation à sortir ce week-end avec moi.... Je veux dire avec nous.

-Je ne pense pas....

Il plonge son regard bleu dans le mien, faisant s'effondrer toutes mes résolutions.

-Aucune excuse ne sera toléré, murmure mon patron, achevant mes dernières défenses.

Je hoche la tête, totalement sur l'emprise de son irrésistible regard.
Un sourire de satisfaction se dessine sur ses lèvres alors que je sors de sa voiture.

  Une fois à l'extérieur, pendant que je retrouve peu à peu mes moyens, ses mots me reviennent et là, je bute carrément sur un mot.

"Séduisant"

Il a dit qu'il me trouvait séduisant.

Un sourire niais apparaît sur mes lèvres, tandis qu'une douce chaleur se diffuse dans tout mon corps.

Pas de doute possible ! Je me suis irrémédiablement amouraché de mon patron, Cécily Black.

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant