abîmé.

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Pdv Javier.

Des cris qui me parviennent, très certainement du salon, me font émerger peu à peu du sommeil dans lequel j'étais plongé. J'essaie d'ouvrir les yeux, mais la lumière du jour m'agresse la rétine, m'obligeant à les refermer presque immédiatement, et la douleur qui  fait loi dans ma tête n'arrange rien à état.

- Tu ne pense pas que tu exagères, Darío ? J'entends un peu plus distinctement. Comment j'aurais pu savoir qu'il déprimant hier ? Ce n'est pas comme si j'avais pas pour habitude de passer une évaluation psychologique à mes plans culs!

- Peut-être, mais tu aurais dû prendre en compte le fait qu'il soit trop ivre pour faire preuve de discernement.

J'entends jurer tout bas l'interlocuteur de mon ami. Je voudrais sortir et intervenir pour mettre fin à cette discussion, mais je suis pris de vertiges et de nausées dès que je me lève.

- Écoute Dario, si tu n'enlève pas ces photos de ton profil, mon couple ne s'en relèvera jamais, supplie l'interlocuteur. D'ailleurs, si tu veux tout savoir, il ne sais rien passé !

- Comme si j'allais te croire, Emilio !

- J'arrive pas à croire que je vais te raconter ça, mais il s'est endormi pendant que j'honorais son service trois pièces, confesse le jeune homme. Je te jure qu'il ne c'est rien passé.

Quelques secondes s'égrènent, pendant lesquelles je ne sais pas grand de choses de ce qu'ils se disent, avant que la voix devienne plus audible.

- Je te supplie de ne pas gâcher mon couple pour une erreur que je n'ai même pas commis. S'il te plaît, retire ces photos de Instagram, termine le fameux Emilio en suppliant.

J'avoue que de la où je suis, je ne sais vraiment pas où me mettre, tellement je suis rouge de honte, même si une grande part de moi est quand-même soulagé.

- Tu as intérêt à ce que se soit vrai, sinon, je te jure que je les lui monterais moi-même, finis par capituler Dario. Maintenant vas le chercher pour qu'on dégage d'ici.

C'est le moment que je choisis pour faire mon entrée dans le salon. Le regard des deux hommes se braque sur moi, reflétant pour Emilio un certain soulagement mêlé à de l'impatience, et du côté de Darío de l'inquiétude.

- Ça va? S'enquiert mon ami d'une voix attristé, sûrement, par mon allure.

- Aussi bien que mon horrible migraine me le permet, je lui réponds. Je crois que je suis en train de vivre ma première gueule de bois !

Ma tentative pour désamorcer la situation se solde par un cuisant échec, parce-que Dario est bien trop en inquiète pour pouvoir rire de quoique ce soit et et Emilio doit certainement être pressé qu'on dégage le plancher, vu les menaces que Dario a proféré.

- Tu peux m'indiquer les toilettes, s'il te plaît, j'aimerais me rafraîchir, me suis-je adressé à Emilio.

- Bien-sûr, s'empresse t-il de répondre. La porte au fond du couloir, et les cachets d'aspirine se trouvent dans l'armoire à pharmacie qui est juste au-dessus du lavabo.

- Pendant ce temps je vais te preparer une tasse café. Renchérit le blond. On s'en ira dès que tu l'auras finis.

Je hoche la tête et moi aussi vite que je peux vers le couloir. J'essaie moi aussi de faire le vite possible pour quitter les lieux, mais il ne me faut pas moins d'une vingtaine de minutes pour qu'enfin le blond et moi puissions prendre congé du maître des lieux.

- Je suis désolé de t'avoir inquiété, je m'excuse auprès de Darío alors que nous prenons place dans sa voiture. J'aurais dû te prévenir avant de m'eclipser.

DérapageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant