Dérapage

Rafael Sandoval.

Pdv Rafael.

  Lorsque j'entre dans la salle de réception, je décide de jeter un dernier coup d'œil en direction de Javier et le vois le sourire aux lèvres, le téléphone vissé aux oreilles. Je serre les poings pour réprimer le sentiment d'agacement qui me gagne.

- Vous avez pu, enfin, parler? Me fait sursauter la voix de Darío.

Je sens mon agacement grimper en flèche. Je déteste être pris en traité, de cette manière, mais Darío a le chic pour  regarder là où il ne faut pas et dire les choses qu'ont ne voudrais pas entendre. Ça fait un moment déjà que j'essaie de me débarrasser de lui ou plutôt de le couper dans son élan, mais ce dernier s'accroche comme une sangsue et s'acharne à avoir, avec moi une conversation que je voudrais a tous prix éviter.

- Mêles-toi un peu de tes affaires, Darío !  Je dis en sifflant entre les dents.

Feignant de ne pas m'avoir entendu, il continue :

- Qu'est-ce que vous vous êtes dit?

- Comme si j'allais te raconter !

- Oh mais tu vas tout me le raconter ! Argue le salaud en souriant. Tu sais que tu n'auras pas la paix, sinon. Je sais me montrer tenace quand je le veux!

- Ouais, je vois ça ! La ténacité avec laquelle tu as séduit ton beau Seb, je rétorque méchamment.

Il lève les sourcils stupéfait que je lui lance ça. Je devrais me sentir coupable, mais je ne le suis pas le moins du monde. Fermer le clapet à cet énergumène est un luxe qu'on ne peut pas toujours se permettre alors, j'en profite dès que je peux ! J'espère l'avoir blessé au point qu'il me foute la paix au moins pendant une bonne semaine.

- Le fait que tu décides de te montrer blessant prouve que quelque-chose ne vas pas, fait ce dernier avec empathie.

Ce n'est clairement pas la réaction que j'avais espéré, mais j'ai d'autres répliques en reserve rien que pour lui.

- Qu'est-ce qu'il y'a Rafael ? Avant Cassidy, Ashley, toi et moi étions les meilleurs amis du monde. Mais maintenant, c'est à peine si tu arrives à me parler.

- Il y'a que tu es parti en Espagne, Ashley est retournée à sa vie de petite bourge capricieuse, et que Cassidy est parti faire le tour du monde. Réponds-je plus énervé que je l'aurais voulu. Alors tes belles paroles...

Je vois à son expression interloqué qu'il ne l'avait pas vu venir celle-la. Je vois la tristesse envahir ses yeux.

- Tu es en colère contre moi parce-que je suis parti ? C'est toi qui m'a conseillé de partir ! Tu ne dis jamais rien, comment aurais-tu voulu que je sache que tu avais besoin de moi?

- Je n'ai pas besoin de toi, Darío. Arrête de penser que tu nous es indispensable, parce-que c'est faux. On peut très bien s'en sortir sans toi.

Là, je m'en veux. Je vois dans ses yeux qui brillent que je l'ai vraiment blessé. Ce n'était pas du tout gentil ce que je viens de lui dire.

- Tu crois vraiment que c'est en sortant les griffes dès qu'on t'approche un peu que Javier va s'intéresser à toi? Rétorque mon ami, cette fois le visage miner par la colère.

Je manque de m'étouffer avec ma salive.

- Je peux savoir ce que Javier vient foutre dans cette discussion ? Je lui demande d'une voix menaçante.

Loin d'être intimidé, le blond se rapproche, un sourire mesquin suspendu au visage. J'ai l'impression de retrouver le Darío conspirateur et manipulateur d'autrefois.